L’ opération d’exfiltration ne serait-elle qu’un complot d’extrême droite qui n’est qu’une infime partie de l’iceberg?
L’extrême droite française, on le sait, est prête à tout pour arriver à ses fins. L’occasion s’est présentée récemment de faire un « coup » pendable à un gouvernement qu’ils haïssent. L’occasion, c’est bien entendu le retour extravagant des deux pilotes condamnés à 20 ans de prison en République Dominicaine, et qui sont revenus sur le sol français d’une manière qui a surpris tout le monde. Pourquoi ont-ils eux-mêmes accepté cette méthode, qui les a poussés à le faire, on les laissera en juger eux-mêmes. Ils disent aujourd’hui souhaiter se présenter devant la justice française, néanmoins, qui leur promet pourtant d’être mis en examen pour avoir participé à un trafic de drogue (1) qui a démarré bien avant l’affaire sur l’aérodrome de la Môle (2), celui qui dessert toute la jet-set de Saint-Tropez. Revenir se jeter dans la gueule du loup est plutôt rare, et c’est cependant bien à quoi on vient d’assister… à la surprise générale !
Tout est hors norme dans cette affaire : le volume de coke saisi, près de 700 kilos, l’avion utilisé (appartenant à Afflelou a-t-on pu lire, mais c’est un peu plus compliqué que cela), le nombre de pilotes à bord, puisqu’un troisième s’était invité à bord : Alain Castany, le pilote habituel d’un autre avion étonnant… celui, un temps, d’Alexandre Balkany, (on distingue ici à gauche ses cheveux blancs,à bord du F-GMMC, de Saint-Ex Aero, photographié au Bourget en juin 2009) l’homme avait enfilé au dernier moment une des deux vestes des pilotes pour tenter de se ranger parmi ceux qui en cas d’arrestation, doivent bénéficier du doute, on le sait, en cas de cargaison délictueuse.( C’est donc qu’il savait la cargaison sans facture et documents d’origine – NS 55 DNRED) (à droite on le voit également dans le HB-VWW de Dralla SA, le 8 mars 2012;, l’ex Saint-Ex F-GMMC (3)) Mais aussi la justice dominicaine, qui a réussi à arrêter une cinquantaine de personnes pour en relâcher pas mal et en disculper bien d’autres, pour rejeter au final l’ensemble des responsabilités sur les seuls quatre français, alors qu
e l’on sait à quel point le pouvoir en place est corrompu et noyé jusqu’au trognon dans le trafic : il n’y a pas si longtemps, un gigantesque coup de filet avait mené au responsable du trafic de coke local, qui n’était
autre que le chef de l’antidrogue du pays, Francisco Guerrero Hiraldo: il a été extradé depuis aux Etats-Unis. L’ancien directeur en personne de la DNCD de 2006 à 2008, qui a fini par être démasqué comme étant lui-même un trafiquant, dont les Etats-Unis, qui travaillaient étroitement avec lui avec la DEA demande aussitôt l’extradition pour être jugé en Amérique et non dans son pays d’origine. L’enquête menée sur la DNCD avait révélé qu’Hiraldo possédait des millions de dollars sur des comptes bancaires et plusieurs de ses propriétés ont été confisqués depuis.
Son complice étant Quirino Paulino, un capitaine de l’armée !!! Ziraldo a été condamné à 4 ans de prison le 4 juin dernier seulement !
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Hors norme aussi, le forum associé à l’affaire sur un site français, ‘Parole de Gaulois », qui affiche la couleur dès l’entrée (« Le Gaulois du XXI siècle est un français qui ne se reconnait plus dans son pays et qui a décidé de le crier haut et fort », clame-t-il), et qui a atteint il y a peu les 600 pages de débats, entre les partisans de « tous coupables », pilotes compris et une belle frange d’ex de l’aéronavale venus polluer les discussions avec une défense bec et ongles de leurs deux anciens collègues. Un forum a (longuement) parcourir, pour y découvrir plein de choses intéressantes sur les personnes mises en cause, d’où ressort avant tout les aventures précédentes des deux restés sur place : l’aide d’un homme inculpé pour trafic par une juge française, et un ancien broker de Caravelle (et oui, et pas n’importe lesquelles, vous allez être bientôt surpris), également pilote du fils Balkany (voir ci-dessus) à qui vient d’arriver un bien étrange accident sur place (se faire renverser par une moto !). Aujourd’hui, il se retrouve plutôt virulent envers ses deux collègues d’infortune, s’estimant lâché et surtout craignant lors du procès d’appel subir les conséquences de la fuite de ses deux anciens collègues de cellule… sur le fameux forum, une rapide enquête ayant mobilisé 46 participants affiche 72% de partisans de « tous coupables » parmi les 4 arrêtés à Punta Cana… (la photo de l’arrestation provient du Point).
Hors norme également, la mise en scène et la manipulation de leur exflitration par un habitué des écrans de TV sous le registre d’expert en sécurité. Un homme qui a laissé derrière lui pas mal de traces, et de casseroles, dont celle en 2013 d’une retentissante affaire de surveillance ratée au sein de la firme IKEA, ou un souvenir impérissable lors d’une enquête d’Elise Lucet sur les « « Fabricants de peur », ces fameux « Spin Doctor » à l’américaine dont est si friande la chaîne privée française BFM, surnommée depuis quelques mois déjà BFN, tant elle privilégie à l’antenne les idées nocives du mouvement politique de Jean-Marie LePen, dont on a oublié qu’il passait toutes ses vacances d’hiver… Punta Cana, et ce, depuis des dizaines d’années (on y trouve plutôt habituellement Rihanna, mais bon) ! Naudin, qui en mars 2014 avait carrément écrit au au Président de la République Dominicaine Danilo Medina Sánchez, en termes fleuris : « je vous accuse de ne pas intervenir et d’autoriser officiellement un déni de justice. Combien de temps encore, allez-vous tolérer cette situation ? » avait-il dit. Au passage, il avait dans la même lettre déjà disculpé les deux pilotes seulement, affirmant que les 26 valises n’appartenaient qu’aux deux autres individus de l’affaire… ce qui consistait à les charger sans aucune hésitation : en voilà un qui avait déjà clairement choisi son camp, en tout cas.
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Sidérante encore la deuxième récupération de l’opération par un individu qui s’est empressé de se montrer en photo au milieu des deux revenants (le cliché provient de son compte internet) un ex-toujours compagnon de Marine lePen (au FN ce n’est jamais simple : viré par sa patronne pour propos ant-islam, il continue à la soutenir en Twitts islamophobes rageurs), un homme très proche des militaires, qu’il formait au Collège interarmées de défense (CID) avant là aussi d’être exclu pour dérives lexicales sur le 11 Septembre par le ministre des armées de l’époque (l’ineffable et transparent Hervé Morin, qui avait été ensuite désavoué !). L’homme en question
s’appelle Aymeric Chauprade, qui a aussi reconnu avoir été pendant quatre ans le « conseiller » du président précédent de la République Dominicaine (Leonel Fernández) au moment où celui-ci s’attirait les foudres de la DEA américaine, pour ses mauvais résultats à propos du trafic de cocaïne et son laxisme évident sur le contrôle du trafic, malgré des discours lénifiants sur ses capacités à enrayer ce même trafic (4) . Dans Paris-Match du 29 octobre, le même Chauprade fanfaronne en déclarant et en revendiquant : « j’étais le chef de l’équipe 1« clame-t-il, en posant en fier à bras. Ce qui laisse supposer… une deuxième, celle de Naudin bien sûr !
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Sidérant encore, le mode opératoire consistant à prendre un avion commercial comme si de rien n’était pour le vol de retour vers la France, ou plutôt même deux, faits via Air Caraïbes puis via Corsair (du même groupe…vendéen de Jean-Paul Dubreuil !). Une opération rendue seulement possible par l’octroi de faux papiers, des faux passeports (5) dont Naudin ne souhaite rien dire sur l’origine. Le même Naudin, qui chiffrait complaisamment il n’y a pas si longtemps le nombre de « faux permis de conduire à 30 000 » et le tarif de la réalisation des faux papiers : « selon Christophe Naudin, le prix de faux papiers s’échelonne selon la qualité de 300 euros pour une mauvaise imitation de permis de conduire à 1.500 euros pour très bonne vraie-fausse carte de séjour valable dix ans. » Le même avait clamé partout en 2011 que cette FRAUDE « coûtait des milliards d’euros à la France !!! Un expert en fraude sur BFM utilisant sans vergogne des faux papiers (il était dans l’avion de retour avec les deux pilotes !) avouez qu’il y a de quoi sourire… « Ils ont fait le voyage grâce à des cartes d’identité refaites récemment, selon les informations de France 2, » écrit France TV-Info.
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Surprenant encore l’absence de réaction gouvernementale; telle celle d’un Laurent Fabius, qui ne souhaite peut-être pas trop en ce moment se retrouver à la une des journaux, au quel cas il ne serait pas seul, et celle d’un ouvrage (« Air Cocaïne, mafias et jets privés ») sorti sur l’affaire qui ne contient que fort peu de choses que l’on ne sache déjà, et qui a surtout servi à renforcer l’idée de deux pilotes plutôt innocents (6) ce dont la justice française prendra en compte à sa juste valeur, je pense, maintenant qu’ils sont revenus sur le sol français. Des pilotes (7) ayant fui un pays souverain et venus faire deux extravagantes apparitions sur les écrans… la seconde d’un surréalisme total, le ténébreux pilote s’en prenant à l’infortuné présentateur en termes cinglants et virulents qui lui ont valu de vives remarques sur le net, et la première apparition en compagnie d’un des ténors français du barreau… En 2011, cet avocat avait défendu
celui qui était considéré comme le cerveau français du circuit de coke par avion vers l’Afrique de l’Ouest, qui avait arrêté en Mauritanie, puis relâché quelque temps après et depuis cet été – et ça c’est nouveau également (8) -, qui est à nouveau recherché par le gouvernement mauritanien, revenu sur sa décision, semble-t-il berné par des juges dont on avait grassement payé la mise en liberté de leur prisonnier. Celui-là court toujours, on le pense réfugié au Sénégal, dans son fief de Saly, qui a été aussi le lieu de villégiature d’un certain Michel Neyret… ou même pourquoi pas en France, qui sait…
Il travaillait en cheville avec d’autres français, dont un fort particulier qui mérite une nouvelle explication. L’homme, lui aussi un temps arrêté au Mali et lui aussi relâché (c’est une manie ou quoi ?), est en train de remettre en place, discrètement, dans un pays voisin, une structure mafieuse similaire à celle qui l’avait mené à venir en aide à au moins deux reprises, avec sa propre société d’aviation, a des trafiquants utilisant des jets pour amener la cocaïne à la tonne sur le territoire africain (notamment en Guinée Bissau). Car cela continue depuis, sans interruption, malgré la guerre ou la chasse au terroriste. Il faut savoir en effet que même pendant l’opération militaire française Barkhane, au Mali, lancée en aout 2014, deux autres appareils ont réussi à se poser à proximité de l’endroit où le fameux Boeing 727 avait été découvert en novembre 2009, ces deux-là avec à bord avec environ 600 kilos de cocaïne, alors que les militaires français étaient déjà sur place… avec leurs moyens de surveillance aériens, dont des Bréguet Atlantic II et des Predators flambant neuf (9) ! C’est dire le degré d’organisation des trafiquants, et leur maîtrise de la corruption à tous les niveaux : du départ, au Venezuela ou en République Dominicaine, à l’arrivée sur la côte Ouest de l’Afrique, jusqu’aux profondeurs du Mali !!!
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Bref, il va falloir que vous sachiez les attenants exacts de ce qui vient de se passer, ce que je vous propose de découvrir dans les jours à venir… en plusieurs épisodes, tant il y a à dire et expliquer sur ce fléau qu’est la circulation de la cocaïne dans le monde entier et dont cette surprenante affaire n’est qu’un petit bout d’iceberg émergeant.
« Entre 50 et 60 % de la cocaïne qui circule en France aurait transité par la République dominicaine, selon l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants » (10). Hier encore, l’ancien général dominicain Antonio Valentín Jáquez López, venu donner son avis sur l’opération a eu cette phrase symptomatique : « Les éléments et les caractéristiques de cette affaire nous conduisent à penser que cette est une opération de trafic de drogue et de crime organisé », a déclaré l’ancien responsable de la Direction nationale des enquêtes (DNI). Selon l’expert, une manœuvre de cette nature ne pouvait pas être exécutée de façon unilatérale si des dominicains n’avaient pas participé à sa coordination logistique »… Vous n’êtes donc pas encore au bout de vos surprises ! Loin de là !!!
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(1) selon le quotidien le Monde en date du 28 octobre : « l’enquête française a été ouverte en mars 2013, dans la foulée de l’interception du Falcon 50 que les deux pilotes français s’apprêtaient à faire décoller de l’aéroport de Punta Cana avec 680 kg de cocaïne à bord. Elle a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille. La juge d’instruction chargée de l’enquête travaille toutefois sur un trafic plus vaste encore que celui sur lequel s’est penchée la justice dominicaine. Il concerne une dizaine de vols transatlantiques au départ de Punta Cana ou de Quito en Equateur (…) Une dizaine de personnes sont actuellement mises en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs. Dans ce volet français de l’affaire dite « Air Cocaïne », on retrouve les principaux protagonistes du dossier dominicain – dont les deux pilotes – mais aussi François-Xavier Manchet (http://www.varmatin.com/la-mole/air-cocaine-le-douanier-toulonnais-remis-en-liberte.1654695.html), un douanier français, basé dans le Var ou encore les responsables d’une société de location d’avions, la Société nouvelle trans hélicoptère service (SNTHS). »
(2) Selon Var-Matin, « les policiers dominicains et l’agence américaine anti-drogue surveillaient de près les rotations du jet privé, au-dessus de l’Atlantique. Sa piste était retrouvée dans le Var, dans un aéroport plutôt connu pour les déplacements de VIP et d’hommes d’affaires, à moins de vingt kilomètres de Saint-Tropez. L’aéroport de La Môle aurait vu se poser ce Falcon 50, « cinq ou six fois en 2012 », apparemment pour des vols intérieurs. »
(3) l’avion est devenu depuis N88ME, on peut le voir ici avec son immatriculation provisoire en auto-collant, une photo prise par un spotter au Robin Hood (Doncaster Sheffield) Airport le 26 mars 2013.
(4) Il avait été interpellé juste après sa réélection de par le sénateur Wilton Guerrero, le représentant la province Peravia où un assassinat fort étrange s’était produit : « le 5 août (2008), sept cadavres criblés de balles ont été retrouvés en bordure d’un champ de canne à sucre à proximité de cette ville réputée pour ses mangues et ses pâtes de fruits. Parmi les victimes, menottées et ligotées, se trouvaient un Vénézuélien, plusieurs Colombiens et un Dominicain. Seul le Nicaraguayen Holi Gomez a survécu, se faisant passer pour mort. Blessé de trois balles, « il fait mine d’être fou pour ne pas répondre aux questions », dit un enquêteur. Les autorités ont qualifié ce massacre à la Al Capone de « règlement de compte du narcotrafic international« . Le seul témoignage est celui de la domestique de la maison où résidaient les victimes à Ojo de Agua, un village près de Bani. Selon cette employée, Mercedes Carvajal, les assassins, lourdement armés, portaient des gilets pare-balles de la Direction nationale du contrôle de drogues, l’agence chargée de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Ils ont chargé plusieurs sacs à bord d’un camion. Selon un enquêteur, ces sacs contenaient 1 200 kilos de cocaïne, qui venaient d’arriver par bateau, et plus de 200 000 dollars ». Le sénateur a révélé qu’il avait remis, il y a deux ans, un épais dossier au ministre de l’intérieur et au conseiller juridique du président, détaillant les complicités des autorités de sa province avec les narcotrafiquants. Aucune suite n’avait été donnée à ses démarches ».(4) les deux se connaissent très bien » Nous nous connaissons bien et depuis longtemps. J’ai édité son «Histoire de l’identité individuelle» aux éditions Ellipses et je l’ai fait inviter en République Dominicaine, en 2010, lorsque j’étais conseiller du président Leonel Fernandez. Nous avons été amenés à nous intéresser à cette affaire «Air Cocaïne» par des biais différents: lui en tant qu’expert en aviation, moi en tant qu’élu des français de l’étranger. Nous partageons la même conviction : ces deux pilotes sont innocents ». Un peu plus loin il affirme : « nous avons travaillé en binôme. L’idée était de monter deux équipes distinctes: l’une en République Dominicaine pour l’exfiltration Terre-Mer et l’autre pour le retour en métropole. J’étais le chef de l’équipe 1 -Dans l’ordre chronologique de réalisation- et Christophe celui de l’équipe 2. Nous avons formé nos équipes séparément, en évitant de se donner les détails parce que plus il y a d’étanchéité plus l’opération est préservée ».
(5) dans le forum déjà décrit, en page 571 du 20 octobre, un intervenant au nom de Yannix avait posté cette phrase : « pour ma part, au vu de la merdouille dans laquelle ils sont, je ferais appel aux comités de soutien pour payer les faux passeports et un voyage vers l’une des 193 nations (selon l’ONU) qui n’a pas de convention d’extradition avec la RD ou la RF. Ce à quoi il lui avait été répondu « Voilà une idée qu’elle est bonne. Complicité de faux et usage de faux, complicité d’association de malfaiteurs. Voilà de quoi re-remplir les prisons… »
(6) Présentés comme tels, mais avec une phrase intrigante laissée à l’opinion du lecteur à propos de Pascal Fauret : « le 21 janvier 2013, Pascal Fauret a envoyé un très étrange SMS au dirigeant de la SNTHS, Pierre Marc Dreyfus : « Vu ce midi avec Alain Castany. Le vol (déjà payé) attendra la réouverture de la Môle prévue vers le 15 février. Le conditionnement du chargement a été revu à une dimension plus pratique, son acheminement « plus classique », et une liste de passager « plus vacances ». Nature du chargement confirmée, provenance : m’en parler ! Je rentre chez moi commander la piscine. » C‘est à la page 38 du livre « L’affaire Air Cocaïne : Mafia et jets privés ». Visiblement, Fauret s’attendait donc avant de partir à un « chargement », en prime « conditionné ».
(7) ce ne sont pas n’importe qui en effet : « les deux hommes, âgés d’une cinquantaine d’années, sont tous deux d’anciens pilotes de chasse chevronnés de l’aéronavale française. Ils ont été décorés à plusieurs reprises pour les services qu’ils ont rendus à la France lors de différentes opérations, notamment la médaille d’Or de la Défense nationale pour leurs actions en ex-Yougoslavie ou bien dans le Golfe. Comme le précise Ouest France, Pascal Fauret a obtenu le grade de lieutenant de vaisseau en 1991 et a fini commandant dans la marine en 1997. Bruno Odos, lui, était au service de la marine de 1981 à 1990 avant d’intégrer l’armée de l’air jusqu’en 1999. Des parcours prestigieux ». Un commandant de marine avait en 2010 un salaire oscillant entre 3000 et 3500 euros par mois. Pour le calcul des retraites, la participation à des opérations spéciales ouvre droit à des bonus, nous dit en plus le service des armées …
(8) « Nouakchott a sollicité le concours d’Interpol pour l’arrestation du français Eric Walter Amegan, libéré par les autorités mauritaniennes, en vertu d’une grâce présidentielle accordée par le Chef de l’Etat mauritanien le 15 avril 2011. On se souvient, le scandale d’Amegan et consorts, avait entraîné la radiation de quatre magistrats, soupçonnés d’avoir libéré des personnes condamnées pour un très important trafic de cocaïne. La Cour suprême avait annulé cette décision et ordonné la remise en prison des prévenus. Mais entretemps, trois d’entre eux avaient fui : deux Mauritaniens, Mini Ould Soudani et Sid’Ahmed Ould Taya, et le franco-africain, Eric Walter Amegan, au parcours pour le moins surprenant, objet de l’appel lancé par Nouakchott auprès d’Interpol. » Amegan avait pourtant entretemps déjà avoué (à des policiers français) être à l’origine de l’arrivée de l’avion de Nouadhibou, chargé de plus de 600 kilos de coke, en mai 2007. Parmi les personnes incriminées, Sidi Ahmed Ould Taya, qui n’est autre quel le commissaire de police mauritanien… chargé de la coordination avec Interpol !!!
« Immédiatement, les autorités mauritaniennes demandent son extradition. Mais l’homme a manifestement des relations. D’après une source policière française, Francis Spizner, ténor du barreau parisien et avocat de plusieurs dirigeants africains dont Théodore Obiang Nguema et Abdoulaye Wade, intervient auprès de la présidence sénégalaise pour empêcher cette extradition, affirmant qu’Amegan risque la peine de mort en Mauritanie. Le décret d’extradition sera pourtant bien signé le 20 avril 2009 par le chef de l’Etat et le Premier ministre sénégalais. Le procès s’ouvre début 2010, à Nouakchott. Décidément doté d’un bon carnet d’adresse, Eric Walter Amegan est défendu par deux avocats français bien connus, Jacques Vergès (cf mort le 15 août 2013 à Paris) et Eric Dupond-Moretti. Peine perdue. Il est condamné le 11 février 2010 à 15 ans de prison. Six autres personnes écopent de peines de prison, dont Sid’Ahmed Ould Taya, un commissaire de police, un ancien correspondant d’Interpol en Mauritanie, et l’homme d’affaires Mini Ould Soudani. L’affaire semble alors bel et bien terminée. Pourtant, Amegan bénéficie d’une étonnante mansuétude. Le 15 février 2011, il bénéficie ainsi d’une mesure de grâce présidentielle qui réduit de 15 à 10 ans la condamnation à la réclusion criminelle. Puis le 11 juillet 2011, coup de théâtre, il est acquitté par la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Nouakchott, ainsi que de nombreux co-accusés poursuivis dans le cadre de ce dossier. Il est libéré le lendemain et n’a pas été revu depuis ». Plus intrigante encore, la rencontre de l’ambassadeur français Michel Vandepoorter, le 12 septembre 2008, juste après le coup d’Etat, avec son auteur le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, avait fait l’objet de bien des interrogations: le sort d’Amenant avait-il été évoqué ce jour-là ? D’aucuns le pensent.
(9) selon le Point, numéro spécial N°7 de juillet-août 2015, « Le vrai pouvoir des Mafias » page 200.
(10) selon Blandine Kreiss, l’ambassadrice française en République Dominicaine, « L’Ocrtis estime que 60% de la drogue découverte en France transite par la République dominicaine. Tout ce qui vient de Colombie, du Pérou, remonte et passe par la République dominicaine et Haïti. C’est une zone de rebond vers l’Europe. Paris est relié directement à Saint-Domingue par Air France, Air Caraïbes, sans compter les vols charters. Les Antilles françaises, la Martinique et la Guadeloupe sont dans notre environnement régional proche. En 2013, 10 tonnes ont été saisies ici et quasiment rien en Haïti. Outre les liaisons aériennes, le gros du trafic se fait par voie maritime, avec des volumes transportés pouvant aller jusqu’à 1,5 tonne sur des bateaux de plaisance et encore plus sur des conteneurs ». A noter que pour leur retour, les deux pilotes avaient pris un vol… Air Caraïbes… et qu’auparavant, ils avaient utilisé un bateau de plaisance..
Un résumé de l’affaire depuis le début
http://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/Actualite/Punta-Cana-Saint-Trop-ligne-de-coke-605539
une mise au point récente :
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