
Quatre et deux jours avant notre fameux Embraer-Navajo, on a donc un autre avion qui s’est vautré dans l’eau avec une tonne de coke à bord, dont les paquets ont été en partie ramassés et mis en camionnette, et un autre tout près de Cojedes, avec 500 kilos de cocaïne à bord, que les services de police ou de l’armée n’ont pas monté pas, comme ç’est pourtant l’habitude dans le cas. Pourquoi donc, voilà qui intrigue en effet. Notre troisième visiteur du mois survient donc après ces évènements successifs, et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est présenté de façon tout aussi étonnante.
D’abord la scène principale, celle de l’impact de l’avion prétendument abattu, qui a été soigneusement rangée…. en trois tas bien distincts. Un énorme amas de ferraille, d’où les moteurs semblent absents (ou pas visibles alors qu’une photo officielle est légendée « moteurs« ), et dont une partie conséquente a subi un feu intense. A quelques mètres de là, comme extrait de l’incendie, des morceaux de métal nettement moins abîmés mais qui intriguent tout autant. On déjà vu celui du fuselage avec la fausse immatriculation, semblant être de papier, ce qui étonne déjà quelque peu (voir précédents épisodes) : comment ce truc mal collé aurait pu supporter le vent relatif, par exemple. Un agrandissement jette encore plus le trouble : c’est tout sauf un adhésif !!! Un coup de zoom montre que le dessous du support est… noir !
Plus intrigante encore, une deuxième image de ces morceaux « propres » montre…. un morceau d’aile, où figure en plus grand l’immatriculation… brésilienne de l’appareil. Si les trafiquants auraient voulu cacher leur origine, c’était raté : du sol, on distingue de loin, et nettement, l’immatriculation figurant sur l’aile gauche de ce genre d’avion (voir ici) ! Autre bizarreté : parmi les débris « propres », l’aileron vertical de queue reconnaissable à son petit déflecteur monté à 90°. Elle est ici aux couleurs générales de l’appareil (blanc avec trois stries, doré, rouge et noir) alors que la photo du même appareil prise en février dernier, la montre de teinte bleu ciel. Sa base est manquante sur le même cliché, mais on la retrouve sur une autre photo mise en évidence par l’armée vénézuélienne. Cette pièce montre des impacts… qui n’ont strictement rien d’impacts de balles (des obus de 20 mm nous avait-on dit !). Non, des traces d’éléments projetés par une explosion, plutôt… qui aurait très bien pu se faire… au sol.
Si l’on pense en l’air, on songe alors à un missile. Et là, ça devient tout aussi croquignolet. Car les fameux F-16 vénézuéliens semblent bien démunis dans ce genre d’armement. Le lot de 24 F-16 a été acheté, rappelons-le en 1982. Trois ont été perdus depuis. Les F-16 ont semble-t-il utilisé depuis leur dotation de missiles (leurs rails sont souvent vides) et se sont tournés vers l’équivalent israélien (et oui, Chavez a acheté à ce pays !) à savoir le Pyhon IV. Une commande de 180 devait se faire, mais tout a été annulé en 2006, les américains étant hostiles à la mise à jour globale des appareils, et l’intégration du missile israélien posant également des problèmes de bus de data…
Si bien qu’on a pu admirer à plusieurs reprises (voir ci-dessus) un F-16 vénézuélien arborant un missile Python IV factice, démuni de ses ailettes arrière. Le hic étant que le Sidewinder détecte l’adversaire par sa chaleur, et qu’en ce cas ce n’est pas la queue du Navajo qui aurait dû être marquée. Un missile de ce type sur un appareil civil l’aurait mis en pièces, plutôt avec l’essence à bord. En prime, les Sidewinder, non remis à jour (refusé par les USA), sont périmés depuis longtemps, comme on le rappelle ici., et leur emploi est même dangereux. Bref, rien ne correspond : pas de traces d’obus et pas davantage de missile aérien. Résultat : l’avion n’a certainement pas été abattu ! Seules de fines traces sur différentes tôles pourraient accréditer la thèse du missile ; mais pas d’un Sidewinder, mais plutôt d’un… missile terrestre type ManPad, comme l’Igla. Voici ces dégâts en effet sur un avion (et ici un autre) Et voici une photo de Padrino en train d’en essayer un, justement ! L’armée vénézuelienne en est équipée depuis 2008, fournie par la Russie. Mais si l’Embraer de Cojedes a été ainsi détruit, pourquoi donc avoir raconté la fable de la poursuite par F-16 ? Car un autre élément vient contredire la thèse de la poursuite : l’heure à laquelle s’est produit le crash. Et c’est l’armée qui nous le donne… grâce à sa com’ de crise… et ses montages où l’avion représenté est un Beech 200 ou 350 et les avions des F-5 que le pays a remisé depuis plusieurs années.
On peut pardonner aux autorités leur erreur de représentation, pour faire rapidement un schéma présentable. Mais on ne peut les suivre lorsqu’ils disent avoir envoyé deux Falcon F-16 de la base de Libertador pour intercepter l’Embraer. Car ils ont oublié une chose : les modèles de F-16 que possèdent les vénézuéliens sont bien anciens. Chavez avait proposé ses F-16 à Cuba, qui avait dit non, et le Pakistan qui en cherchait avait aussi refusé les siens. Trop vieux ! Idem pour l’Iran. Trop tard pur les appareils vénézuéliens de type « Block 15 », à savoir un engin certes amélioré face au Block 10, mais qui a des capacités limitées de nuit : il faudra attendre le Block 40 pour pouvoir parler de « Night Fighter » véritable. Or l’Embraer est tombé à 00H51 exactement, heure locale. C’est aussi à Libertador qu’avait été créé l’hoax de l’envoi d’un F-16 aux iraniens pour tester leurs propres radars : la photo n’avait pas été prise en Iran mais bien sous les hangars vénézuéliens, hautement reconnaissables. En revanche, le radar chinois JYL-1 qu’ils emploient à une portée de 320 km et Cojedes est à peine à 120 km de Libertador. A se demander pourquoi autant d’avions se posent en Apure, par exemple, sans jamais être détectés…
Car les débris ont été rassemblés, après que l’appareil ait été détruit par le feu, une fois qu’il était au sol – sans préciser comment il y est arrivé (ici une photo grand format parue plus tard). Et il n’a pas impacté le sol, mais semble bien s’être posé : le terrain ne montre aucun cratère ou aucune trace d’un impact d’objet volant avec des débris répandus sur une longue zone (avec un tel nez broyé et plus de moteurs visibles on pourrait s’attendre à ça en effet). En comparaison, le crash de ce Navajo australien en 2008 à Bathurst, est fort représentatif : l’avion avait heurté un arbre au décollage. Idem pour celui de Riverwoods du 28 novembre 2011. Pourquoi donc avoir ainsi rassemblé en deux tas distincts les débris, et pourquoi donc cette séparation entre morceaux calcinés et les autres, pliés mais immaculés, voilà qui étonne. Pour mieux exposer le coup de l’autocollant ? Autoutr des bidons d’essence en plastique ont été retrouvés… non brûlés et couverts de boue. Des pompes à main, typiques des petits aéroports, de couleur bleue, sont montrées également : celles servant à remplir les bidons de fuselage et les réservoirs d’aille à partir des bidons restés au sol (doù la boue). Près de l’appareil, on tient à le montrer aussi, on peut voir un système à bord de transvasement d’essence grâce à des tuyaux : il était donc destiné à un long trajet, selon un procédé déjà décrit ici. Sur l’une des photos, on distingue 12 bidons d’essence en plastique translucide, ceux restés au sol visiblement : l’avion devait se ravitailler à cet endroit et était donc attendu !!! Près des pompes électriques montrées, reliées à une batterie noire, on distingue 5 réservoirs internes. Ceux qui devaient à nouveau être remplis. Visiblement, l’avion était donc… bel et bien attendu sur place !!!
Certains, pour expliquer les débris (et même des brésiliens !) ont eux une explication : « le surintendant de la police fédérale Mauro Spósito, qui participe à un raid de la police à la frontière du Brésil et du Pérou avec la Colombie, a déclaré que l’avion a été abattu et s’est cassé en l’air pour se transformer en un tas de décombres, mais il n’a pas explosé permettant de récupérer le chargement de drogue et des éléments préservés, bien que cassés ». OK, le fuselage avec ses bidons d’essence, ça vous fait logiquement un bel incendie à l’impact ,pourtant, normalement. Or une des contradictions est là, flagrante, devant nous : les bidons d’essence internes ajouté en cabine sont intacts, ou en tout cas ne montrent pas de signes d’incendie. Ils ont donc été enlevés avant celui-ci… Un incendie de tout l’avion, ce qui n’est pas le cas. Si le fuselage étant occupé par des bidons, il ne reste que les deux soutes pour caser la coke. Or, on l’a vu elles ne dépassent pas 600 livres de capacité : 272 kilos. On devrait donc décompter ce chiffre parmi les plaquettes d’1 kilo de coke étalées devant l’appareil : or on en annonce (et on en montre)… 616. A-t-on pu glisser 300 kilos de coke derrière les 5 futs d’essence visibles ? Pourquoi pas, me direz vous ? Certes, mais le coffre principal étant à l’avant, complètement disparu, un plus petit derrière la porte d’accès, à l’arrière. Mais ce n’est même pas le nombre qui surprend. Car l’appareil a un avant en miettes, un fuselage en morceaux… et fort peu des paquets de coke étalés présentent de marques de défectuosité ou de déchirement. L’hypothèse de l’éclatement en vol tombe : il y en aurait eu partout, de disséminés, des paquets ! C’est tout simplement… incompréhensible (ce que des lecteurs de blogs ont déjà fait remarquer) !!! Les paquets sont aussi de forme et de « signatures » fort différentes : c’est un chargement bien hétéroclite de coke ! Et qu’en est-il de celui du Cessna tombé deux jours avant presqu’au même endroit ?? Toujours invisible ? Plus on scrute, et plus le mystère s’épaissit… et l’idée de la mise en scène fait son chemin. Autre questionnement : une photo de plus grand format montre un bout d’hélice sortant du sol : l’avion se serait donc bien crashé nez en avant, en enfouissant directement les moteurs dans un sol meuble ? Ou l’on a essayé d’enfouir les morceaux ? Depuis quand en effet un appareil qui tombe de la sorte referme-t-il la terre derrière lui ? Les nombreuses traces laissées alentour penchent plutôt pour la solution d’un enfouissement des débris. Les débris montrés et rassemblés auraient été extraits du sol ? C’est encore une fois… incompréhensible !
Et pour ajouter à la confusion, il y a le site versionfinal.com.ve, qui le 25 mai présente un tout autre cliché : celui de ruines encore fumantes, dans lesquelles on distingue effectivement les trois couleurs doré, rouge et noir des filets décorant l’avion… Une photo qui ajoute à l’intrigue, car elle montre un appareil détruit par un incendie, mais dont les vestiges n’ont pas été relevés en tas. Est-ce bien le même appareil, au moin, qui ne ce cas se serait retourné en brûlant : c’est difficile à dire, le journal cité ayant tendance à puiser dans ses archives et ne pas mettre ls clichés correspondant à ce que décrit l’article qu’il illustre !!! Tombé au même endroit, qui plus est, à Cojedes, en tout cas. Mais alors pourquoi ne pas avoir montré ce cliché plutôt que le tas de vestiges manfestement rassemblé ? Pourquoi modifier une scène de crime, sinon pour dissimuler des preuves ? Et pourquoi donc l’article cité n’évoque-t-il la découverte que d’un seul corps ; à ce moment là ? Un autre site associe clairement l’avion brésilien à ces vestiges. Comme commentaire, on a a ceci « sur place, les militaires ont trouvé l’avion partiellement brûlé« ... un avion qui, selon la même source, « s’est écrasé ». Une vision d’appareil similaire (un Chieftain, voisin) s’étant crashé, posé sur le ventre, en Afrique du Sud, montre des débris calcinés assez voisins au final, alors qu’il n’avait eu qu’un moteur incendié lors de son arrivée au sol. Et tout cela, sans oublier l’intervention sur Twitter de l’ineffable Padrino, qui rappelle comme exemple un appareil tombé un… Piper 23… extrait d’une de ses archives du 4 février 2014... tombé le 24 janvier à Calabozo, dans l’état de Guárico. Encore un avion « abattu » selon lui… bien entendu ! Le même avait cité « 12 avions » « capturés ou immobilisés » en « moins de 6 mois », en mai 2014 !!! Parmi eux, ceux que l’armée avait-elle incendié, alors qu’ils s’étaient posés sans avoir été poursuivi… dont notre surperbe jet de brousse (voir le premier épisode sur le Venezuela)… « Très bien, mais où sont passés ces avions ? » note un lecteur sarcastique… un autre ajoutant « et où sont les pilotes » ? Et que dire de l’YV1674 répertorié aussi comme « abandonné » ? Le voici, en effet…dans une rue du quartier de Southwest Miami-Dade County, ou plutôt ce qu’il en reste. L’avion s’est écrasé en février dernier en tuant tous ses occupants. L’avion vénézuélien appartenait à la Brink’s. Le (jeune) pilote,s Raul Chirivella, était un employé du Servicio Pan Americano de Protección. L’avion, transporteur de fonds venu de Caracas devait se rendre au Providenciales International Airport dans les îles Turks and Caicos…
A la décharge du pouvoir, le sort du dernier de liste, un King 90, immatriculé PR-LUT (N°LT-783), appartenant à « Aeroplan Aviacao Ltda » (et ayant appartenu jadis à Richmor, paravent de la CIA) et de ses occupants Juan Daniel Silio Cengotitabengoa, et Janeth Nernández Avila, un couple de colombiens, a déjà été scellé le 20 février 2014 par un jugement les emprisonnants tous deux. L’avion brésilien (saisi !), évoqué ici, avait à bord des réservoirs supplémentaires en bidons, un petit dinghy et des GPS Garmin (GPSMap)… l’attirail du parfait candidat au transfert de drogue. Fait notable : il s’était posé après que deux F-16 lui en aient intimé l’ordre….sans lui tirer dessus… !!! Un avion qui ne figure pas dans les « abandonnés », car ne possédant pas d’immatriculation en YV…. !!!
Pour ce qui est des pilotes… je vous ai déjà montré les restes du siège de l’un d’entre eux (et même son cadavre calciné, apparu plus tard sur les sites gouvernementaux, une horrible vision). C’est très certainement celui du plus jeune des deux, qui est bien mort carbonisé.. On sait qui il est car dans les sac à dos aperçus, il y avait leurs passeports : le premier s’appelle Klender Hideo Ida De Paula et il avait 25 ans seulement. Il était membre d’un aéroclub brésilien et semblait très fier d’avoir été recruté, montrant à l’envi ses atterrissages sur petit Cessna sur le net. Selon sa mère, il avait quitté la capitale vendredi pour « faire un vol d’instruction en Itacoatiara ». C’est à l’Est de Manaus, sur l’Amazone. Selon elle, son fils lui aurait dit que c’était un de ses derniers vols, « car il ne gagnait pas assez d’argent et souhaitait reprendre ses études de mécanique et d’électronique ». Pour son collègue, présenté un temps dans certains sites comme « ayant réussi à s’échapper » (à se demander comment à partir d’un cockpit broyé !) c’est tout autre chose. Fernando Cesar Silva da Graça, âgé de 29 ans est en effet le fils d’un homme d’affaires suspecté jadis d’avoir financé le trafic de drogue. Il a été arrêté en 2008 dans la ville d’Ananindeua.
L’arrestation faisait partie d’une vaste opération déclenchée par la police fédérale dans neuf Etats du pays. En fait c’était déjà sa deuxième arrestation car il était déjà allé en prison pour contrebande de 540 kilogrammes de cocaïne. La famille de Graça est en effet connue de la police brésilienne comme faisant partie d’une organisation criminelle de « Curica » qui a duré plus de 30 ans. Antonio Mota da Graça l’oncle trafiquant de « Curica » est en effet un membre du groupe criminel de la Família do Norte (FDN). Le second aurait-il entraîné le premier dans cette maudite aventure ? Le premier pilote aurait-il tenté un coup d’argent facile ??? Le 19 août, on enterrait au Brésil, à Manaus, le jeune Kiender, dont le corps n’avait pu être reconnu que par la dentition. Selon la propre mère du second, les deux occupants ont bien subi le même sort. Son fils aussi aurait lui aussi péri carbonisé. Mais pour l’instant un seul corps a été montré. Et à ma connaissance, c’est aussi la première fois qu’un cadavre de trafiquant supposé est ainsi montré par les autorités : pourquoi donc celui-là et pas les autres ? Mais pourquoi donc les renseignements n’évoquent-ils qu’un seul corps découvert, comme ici où on peut lire « Jusqu’ici, les militaires ont découvert de la drogue dispersée tout autour d’un corps carbonisé et un passeport d’un citoyen de nationalité brésilienne. » Un seul corps…
A la lueur des constatations, un scénario possible et plausible s’ébauche : le 22 mai, c’est la date où le Cessna aux 500 kilos de coke s’est vautré à Cogedes : or c’est le même jour que le jeune Kiender a annoncé à sa mère qu’il partait. L’accident a eu lieu le dimanche 24 mai. Lui aurait-ton chargé, lui et son collègue, d’aller chercher les 500 kilos restés en rade, qui représentait une jolie somme (et une belle part pour lui on suppose) ? Rappelons que les occupants du Cessna n’ont pas été arrêtés le jour de l’accident, mais le lendemain seulement, à 5 km de leur appareil. Tout était prêt sur place pour accueillir les deux « sauveteurs », comme on l’a vu, y compris deux pompes à main pour renouveler l’essence à bord. Au quel cas l’avion aurait réussi à atterrir, mais les choses se seraient ensuite mal passées, l’armée attendant peut-être sur place elle aussi. L’appareil aurait pu se poser et il aurait alors été détruit, à l’explosif et incendié, comme les autres précédemment, la scène passée au bulldozer, les morceaux cleans séparés du reste, et l’un des deux hommes tués dans des circonstances inconnues (aurait-il refusé d’aller plus loin ?) : l’avant broyé de l’appareil laissant subsister quand même la possibilité d’un crash, ne refusons pas non plus l’hypothèse ! N’aurait-il pas plutôt raté son redécollage, alors qu’il était bourré d’essence ? Le pilote aurait-il tenté de redécoller seul à bord ? L’avion aurait-il été atteint par un tir de ManPad Igla ? Et où est donc passé exactement le second pilote, celui qui avait des liens « familiaux » avec les trafiquants ? A-t-il vraiment subi le même sort que le premier ? La variante étant que ce seraient les vénézuéliens qui auraient ramené tout le système de transfert de carburant du Cessna et sa coke, mais le volume total est tel que ça ne tient pas dans ce premier appareil. En tout cas, ce que l’on daigne montrer n’est certainement pas ce qui s’est effectivement passé : les deux photos différentes de ruines fumantes et des deux tas rassemblés signifient quelque chose, mais quoi ? La fabrication de toutes pièces d’une accusation ? Pourquoi donc faire ainsi ? Pourquoi manipuler autant la scène du crash ? En épilogue on pouvait lire que « le vendredi 29 mai au matin a été incinérée les 616 paquets de cocaïne recueillis par le commandement de la région four à pyrolyse efficace de San Juan de los Morros, dans l’État de Guárico ». Dans un article où aucune vue de l’incinération proprement dite n’a été montrée… décidément, au Venezuela, on a beaucoup de mal à montrer les choses, et en revanche beaucoup beaucoup d’aisance pour les modifier !!!
Ce qui intrigue, de bout en bout, c’est cette énième mise en scène ratée, qui rend la thèse de la poursuite de F-16 caduque. Car il n’y a aucun doute sur la volonté des deux occupants à rejoindre un point déterminé où se tenaient des trafiquants avec leurs bidons d’essence prêts. Là n’est pas la question. L’armée vénézuélienne une fois encore est arrivée pour nettoyer la scène du crime et pour mettre en place son show habituel d’une poursuite hypothétique, suivie de tirs inexistants et de la fin brutale du petit bimoteur. Histoire de raconter au bon peuple que l’armée veille, et qu’elle empêche les trafiquants d’entrer dans le pays, et de ne pas avoir à évoquer des problèmes de « poulet » et de ses liens avec le Cartel de Los Soles, Et histoire de mouiller davantage le Brésil, des textes déjà apparus citant une nette détérioration des relations avec Dilma Rousseff. Mais aussi que ses avions de chasse fonctionnent bien (alors que leurs limites et leurs lacunes sont bien connues). Le pays a aussi de superbes Sukkhoi Su-30 (à 24 exemplaires, achetés en 2006) mais la légende voudrait qu’ils n’ont pas été armés car Chavez craignait qu’on s’en serve contre lui… Pourquoi donc toujours avoir recours à des mises en scènes discutables, plutôt que de présenter les faits tels quels (et dans ce cas les photos brutes du crash et non leur « aménagement ») ? La réponse, Collon et ses acolytes doivent l’avoir, c’est sûr. Je vais leur laisser le loisir de le faire, vu que leur site s’intitule Investig’action... comme le dit le même Collon chez… Soral, ou Chavez est entouré par Poutine, Kadhafi et Ahmadinejad, « les images, ça se manipule » !!!! A l’évidence, en effet… surtout au Venezuela !!!
Tous ces tripatouillages ont un but caché. Et c’est ce qu’on découvre en lisant la presse nous annoncer que le Venezuela vient brusquement de fermer sa frontière avec la Colombie, visiblement sous un prétexte (celui de trois soldats blessés), forçant des centaines de personnes à fuir la zone. Derrière cette double agitation (Madur vient d’ajouter une seconde zone « interite » se dissimule en fait tout autre chose … et c’est un ancien ambassadeur du Venezuela à l’ONU, Diego Arria, qui nous le dit : ça n’a rien à voir avec ce qui est raconté par Maduro.
Ancien ambassadeur du Venezuela à l’ONU, Diego Arria (où il a laissé sa patte) ami d’Orlando Letelier, a déclaré que la confrontation militaire entre gangs pour le contrôle des drogues et la contrebande est à l’origine de la fermeture de la frontière vénézuélienne dans Tachira et de l’état d’urgence décrétés par le président Nicolas Maduro, pour qui il a quelques griefs. En 2010, le ranch d’Arria, la Carolina, avait indument été saisi par le gouvernement, pour ne « pas être productif » : il avait aussitôt répondu en mettant sur le net les photos de ses têtes de bétail. Il avait aussi été l’objet en mai 2014 d’une tentative de déstabilisation par de faux e-mails. L’ex ambassadeur affirme en effet que les militaires vénézuéliens « se battent sur place entre eux pour le contrôle de la contrebande de drogue, mais aussi pour l’essence et les produits réglementés. Le contrôle de la drogue est plus en fait beaucoup plus lucratif, bien que l’essence, soit vendue cinf fois plus cher dans les pays voisins ». Selon lui, les autorités de la Colombie et les militaires sont complices de la contrebande provenant du Venezuela. « Ils envoient des centaines de semi-remorques par jour entre la Colombie et le Brésil. Cela explique pourquoi les stations d’essence ne sont souvent pas fournis au Venezuela « .
En fait deux partis souhaitent avoir le contrôle total des deux trafics juteux : l’ex ambassadeur parle en effet de « guerre des des cartels militaires vénézuéliens », « entre le Cartel de los Soles (l’Armée) contre celui de La Guajira Cartel (la Garde Nationale) ». Selon lui toujours, c’est « comme dans les années 80 en Colombie, le cartel de Medellin contre le cartel de Cali. » Et selon Arria, Maduro ne reste en place que parce qu »il est soutenu par… Vladimir Padrino López, le Ministre de la Défense, le véritable maître du pays… et l’homme omniprésent dans chaque découverte importante de cocaïne. Le grand orchestrateur des fables anti-drogue vénézuéliennes. Un grand metteur en scène !
Comme explication, il rappelle un fait dérangeant qui aurait été à l’orgine de la fermeture de la zone. « Le 17 Août, 2015, une commission de Armée conduite par le lieutenant Daniel Veloz Santaella et le lieutenant Alexis Rodriguez Arias et d’autres membres de l’armée arrête à proximité de Peracal une camionnette conduite par deux soldats de de la Garde Nationale. Aors que leur l’identification était requise, les fonctionnaires de la Garde Nationale ont refusé de donner l’immatriculation du véhicule, ce qui a nécessité la présence d’un procureur. (…) Voilà qui rappelle un cas pendable étudié ici : celui de Googlis Martin Caballero Casanova, le colonel de la Garde Nationale surpris en photo à bord de son yachet personnel (très en verve, visiblement encore, en 2013 !) et lui aussi transporteur de coke à Mérida (à droite le contenu de son 4×4)… À ce stade, les fonctionnaires de la GN ont en effet exigé la présence d’un procureur pour ouvrir le camion. Le véhicule a été ouvert en présence d’un procureur compétent et de la drogue et de l’argent ont été saisis pour un montant proche de 47 millions de bolivars et de trois millions de dollars (…) La fermeture de la frontière avec la Colombie dans l’Etat de Tachira, a été faite sur la recommandation du major-général Velasco Lugo puis sous la pression de Vladimir Padrino pour déclarer l’état d’urgence dans les municipalités mentionnées dans le trafic de drogue relevant de la compétence Garde Nationale, car la région a toujours été historiquement sous le contrôle exclusif de la Garde Nationale pour ce qui est de la drogue et de l’alcool de contrebande… »
Or les trois noms cités (Daniel Veloz Santaella,Alexis Rodríguez Arias, et Miguel Núñez Martínez sont justement les soldats qui ont été attaqués et blessés !!! « Plusieurs sources conviennent que cette attaque est le résultat d’une « guerre entre les fonctionnaires de l’Ejércitio et les cartels de la drogue dont des agents concernés de la Garde Nationale, » comme le dit José Antonio Colina, le président des réfugiés politiques vénézuéliens à l’étranger (1). » « C’est un combat entre les cartels, y compris les membres de la garde nationale et l’armée, et l’attaque (la tentative d’assassinat par des hommes armés) s’est produite parce que le civil qui était dans la voiture avait indiqué la maison où ils avaient caché l’argent « , a déclaré une source » ajoute Reportero24.. le site, il faut le noter, est installé à… Miami, et il est très anti-Maduro. Y écrit notamment Antonio Maria Delgado, de El Nuevo Herald. Il n’empêche : les 500 kilos de coke « manquants » de notre fameux Cessna de Cojedes… on bien été découverts par la Garde Nationale, en effet. Et le lendemain, c’était Sergio Rivero Marcano, commandant de la Garde Nationale et non Padrino, qui avait mis en scène la « découverte » de l’avion… sans montrer une seule plaqiuette de coke… !!!
Une situation plus que délicate, qu’un homme particulier, Joaquin Villalobos, qui n’est autre qu’un bon connaisseur, en qualité d’ancien guérillero salvadorien,avait pressenti dès 2010 : « il n’y a cependant pas de risques que cela dégénère en guerre civile. Au cours des douze dernières années et malgré la profonde division du pays, les Vénézuéliens ont toujours refusé la violence politique. Il n’y aura pas non plus de déclaration de guerre entre la Colombie et le Venezuela parce que ces deux sociétés sont profondément hostiles à cette éventualité. Le danger viendrait plutôt d’un conflit interne entre un Etat affaibli et les divers groupes armés qui se convertiront au crime organisé. L’affaiblissement de l’Etat, la multiplication de pouvoirs armés informels, alliés à la position géographique très rentable du pays pour le trafic de drogue, ouvrent la voie à un nouveau type de conflit où les militaires se mêleront aux bandits et les policiers aux rebelles corrompus. » Cinq ans plus tard, nous y sommes, hélas.
(1) il a fait partie du groupe d’officiers qui en octobre 2002 a exigé la démission d’Hugo Chavez, pour violation de la constitution nationale et permis la présence de guérilleros colombiens et des éléments étrangers dans le territoire vénézuélien, ce qui est connu sous le nom de Plaza Altamira, devenue depuis emblématique de l’opposition.
PS : sur le rôle de l’armée au Venezuela, on peut et doit lire ceci :
http://naufrageur.fr/le-mythe-de-la-nature-democratique-des-forces-armees-venezueliennes-2/  ;
Sa conclusion est lumineuse : « en raison des considérations précédentes, il est donc impossible de compter sur l’armée, sur sa structure actuelle, pour construire un modèle social différent. L’armée représente un outil fondamental pour consolider un régime caractérisé par l’autoritarisme. Elle ne symbolise absolument pas une institution fiable parce qu’elle est une structure de pouvoir, de nature prétorienne, depuis sa création par Juan Vicente Gomez [en 1948]. Le peuple vénézuélien n’est pas en armes, il subit le joug des armes ».
PS : quand à savoir où ça atterrit tout cela, au final regardez plutôt cette édifiante vidéo faite par les douaniers d’Halluin-Reckem, dans le nord de la France, cet été en août… le véhicule venait des Pays-Bas. Il y avait 79 kilos de cocaïne à bord.
En juillet, c’était 44 kilos dans un véhicule venant de Belgique mais immatriculée en Espagne. Plus de 7 millions d’euros au total…
SOURCE: http://www.centpapiers.com/coke-stock-xcviii-tripatouillages-flagrants/
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sources photos
http://fronteradigital.com.ve/avioneta-siniestrada-en-cojedes-cargaria-500-kilos-de-cocaina/
http://aviation-safety.net/wikibase/wiki.php?id=176385
http://agronoticiasvenezuela.com.ve/?p=1373
http://www.baaa-acro.com/2015/archives/crash-of-a-embraer-emb-820c-navajo-in-ricaurte-2-killed/
un rappel de lectures :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxviii-un-second-164974
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxvix-le-precedent-165608
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxx-l-heritage-du-160160
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxi-l-esbrouffe-160211
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxii-le-venezuela-160618
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxiii-au-venezuela-160235
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxiv-pris-la-main-160456
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxv-un-temoignage-165293
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxvi-l-implication-165185
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxvii-un-procureur-160617
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxviii-chavez-le-160616
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxix-la-corruption-165661
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xc-la-route-de-l-165730
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xciii-on-revient-165740
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