Le rapport annuel mondial de l’office des Nations Unies sur les drogues et le crime (ONUDC/UNODC) vient de rendre public son dernier bilan 2018. Le développement de la crise des opioïdes, l’abus de médicaments sur ordonnance, et les nouveaux records de production de cocaïne et d’opium sont les tendances fortes qui marquent ce dernier état sur la drogue dans le monde.
A l’occasion de la sortie du rapport 2018 de l’ONUDC, son directeur exécutif, Yuri Fedotov déclarait : « Les conclusions du rapport mondial sur les drogues montrent que les marchés de la drogue se développent, la production de cocaïne et d’opium ayant atteint des records absolus, cela présente de multiples défis sur plusieurs fronts ». Et de rajouter : « L’ONUDC s’est engagée à travailler avec les pays pour trouver des solutions intégrées et équilibrées aux problèmes de la drogue… Le rapport mondial sur les drogues est un pilier essentiel de notre soutien, une assistance afin de traduire les obligations internationales en actions concrètes et une aide pour renforcer les capacités de terrain, pour permettre la mise en place de réponses efficaces et pour protéger la santé et le bien-être de l’humanité ».
Les éléments non exhaustifs présentés ici par famille de produits, reprennent en quelques extraits les principales données du rapport 2018 de l’ONUDC.
La production d’opium explose
Entre 2016 et 2017, la production mondiale d’opium a augmenté de 65%. Cette estimation est la plus élevée enregistrée par l’ONUDC depuis le début de la surveillance de la production mondiale d’opium (au début du XXIe siècle). Les plantations de pavot (la plante dont on extrait l’opium) couvrent, d’après le rapport, 418 000 hectares et produisent 10 500 tonnes d’opium et entre 700 à 1 050 tonnes d’héroïne par an. Le nombre de consommateurs à travers le monde serait entre 19,4 et 34,3 millions d’usagers et en 2017, auraient été saisies 658 tonnes d’opium, 55 tonnes de morphine et 981 tonnes d’héroïne.
Avec ses 9 000 tonnes par an d’opium, l’Afghanistan reste de très loin le principal producteur mondial, même si d’autres pays produisent aussi de l’opium qu’ils transforment également en héroïne et en morphine. En particulier deux autres régions se distinguent, l’une très ancienne en Asie du Sud-Est avec la Birmanie, le Laos et la Thaïlande et une autre plus récente en Amérique latine, avec la Colombie et le Mexique, deux pays qui se sont mis à l’opium pour satisfaire un marché nord-américain très demandeur d’héroïne où les opioïdes font un fort retour depuis ces dernières années.

Carte du trafic d’heroïne © FMM/Alexandre NÉRACOULIS
Pour sortir d’Afghanistan, l’héroïne utilise trois routes principales. La principale surnommée « la route des Balkans » traverse l’Iran, la Turquie pour rejoindre l’Europe via entre autres les Balkans. « La route du Sud » se dirige vers l’Afrique pour atteindre principalement l’Amérique du Nord, sollicitant plus particulièrement le Kenya, la Tanzanie, l’Afrique du Sud et le Nigeria comme tendent à le prouver les nombreuses arrestations et saisies réalisées dernièrement sur ces axes. Et enfin « la route du Nord » à destination de Moscou et de la Russie via le Tadjikistan, le Kirghizstan et le Turkménistan. Une étude de juin 2018 de l’ONUDC estime que le flux d’héroïne sur cette « route du nord » se situe entre 42,5 et 74,5 tonnes par an. Des chiffres de 2015 indiquaient que le prix du gramme d’héroïne se négociait dans le même temps à 4,9 dollars en Afghanistan et à 36,12 dollars en Russie.
Record historique sur la cocaïne
La fabrication de cocaïne (issue de la transformation des feuilles de coca en chlorhydrate de cocaïne) en 2016 a atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré, avec une production estimée à 1 410 tonnes (+25%). La cocaïne provient essentiellement de trois pays : la Colombie, le Pérou et la Bolivie. Les plantations de coca sont estimées sur ces trois pays à 213 000 hectares, soit une surface de plantation totale en augmentation de 36% par rapport à l’année précédente, dont 69% se situe uniquement en Colombie. 1 129 tonnes de cocaïne ont été saisies (+23%) entre 2016 et 2017 et l’ONUDC estime qu’il y aurait 18,2 millions de consommateurs à travers le monde.
Beaucoup plus:
http://www.rfi.fr/afrique/20180929-drogues-hausse-derniers-chiffres-tendances-onu
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