Ce mercredi 13 janvier, dans un tribunal-bunker spécialement aménagé pour l’occasion, s’ouvre un procès qui concernera 325 personnes, toutes accusées de liens plus ou moins forts avec le crime organisé calabrais. Une audience censée dévoiler au grand jour l’immense pouvoir de la mafia la plus puissante et la plus méconnue d’Italie : la ’Ndrangheta.
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Un procès hors-norme, comme nous l’explique Fabrice Rizzoli, docteur en sciences politiques.
La plus puissante mafia italienne face Ă la justice.
AccusĂ©s de crimes, de trafic de drogue ou d’extorsion, des centaines de membres prĂ©sumĂ©s de la ‘Ndrangheta comparaissent Ă partir de mercredi en Calabre.
Pas moins de 900 témoins et 400 avocats sont attendus lors de ce procès hors normes, le plus important depuis trois décennies.
Que faut-il en attendre ?
Les explications de Fabrice Rizzoli, docteur en sciences politiques Ă l’universitĂ© Paris I, enseignant de gĂ©opolitique des criminalitĂ©s Ă Sciences Po et l’institut de relations internationales et stratĂ©giques (Iris).

Sur le banc des accusĂ©s, on retrouve des policiers, des Ă©lus locaux ou des entrepreneurs…. La ‘Ndrangheta se rĂ©pand-elle dans tous les pans de la sociĂ©tĂ© italienne ?Â
Cette mafia n’existerait pas sans ses complicitĂ©s au sein de la sphère politico-administrative. Cette « bourgeoisie mafieuse », ce corps social dans lequel il y a des mafieux, des pauvres qui veulent devenir riche. Des avocats sont aussi sur le banc des accusĂ©s. Au mĂŞme titre que des commandants de police, un ancien maire, des hommes politiques…
Le procureur de Catanzaro, Nicola Gratteri, arrive dans la salle où se tient le procès, à Lamezia Terme, en Italie, le 13 janvier 2021. PHOTO / REUTERS/ Yara Nardi
Tout cela, c’est grâce Ă Gratteri. Il ose. « Quand il fait des procès, y a beaucoup de relaxes », estiment ses dĂ©tracteurs. Certes, mais quand on essaie de poursuivre les puissants, qui disposent des meilleurs avocats du monde, sans flagrants dĂ©lits… forcĂ©ment il y a des relaxes.