Pas une semaine ne passe sans une saisie de cocaïne d’envergure, en général en provenance du Brésil, de Colombie ou d’Équateur. « Il y a quelques années, on s’étonnait de découvrir des chargements de plusieurs centaines de kilos, maintenant c’est devenu la routine ».
Ainsi, plus de 90 tonnes ont été saisies en 2021, pour une valeur marchande estimée entre 4 et 5 milliards d’euros, soit 35 % de plus que l’année précédente et quatorze fois plus qu’en 2011. Mais les dirigeants des douanes ont conscience des limites de leur action. D’après eux, à peine 10 % de la cocaïne importée est découverte. « Le niveau des pertes financières induites par une grosse saisie entraîne un cercle vicieux, poursuit le douanier. Les trafiquants doivent alors en récupérer le plus rapidement possible. »
Le bonneteau des conteneurs
Sur les rives de l’Escaut, aucun terminal n’échappe à ce jeu de cache-cache. Certains sont des zones particulièrement sensibles, comme le « MPET MSI », secteur d’accueil des grandes lignes venues d’Amérique du Sud. Ou encore le « Fruit Terminal » – le plus grand hub portuaire d’Europe spécialisé dans les fruits. La dissimulation de ballots de cocaïne dans des régimes de bananes est un classique. C’est d’ailleurs dans une cargaison de ce type, arrivée d’Équateur, que 2 tonnes de poudre ont été saisies le 28 juillet. Les pamplemousses, recouverts de paraffine, ont aussi leurs adeptes. A condition que les trafiquants anversois récupèrent la marchandise assez tôt… Récemment, des sachets de poudre blanche ont poursuivi leur route jusqu’à se retrouver au rayon fruits et légumes d’un supermarché polonais.
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