C’est un service Ă compĂ©tence nationale rattachĂ© Ă la Direction gĂ©nĂ©rale des douanes et droits indirects qui est chargĂ©e de mettre en Ćuvre, sur lâensemble du territoire, la politique du renseignement, des contrĂŽles et de la lutte contre la dĂ©linquance douaniĂšre organisĂ©e.
Service de constatation douaniÚre de premier plan visant le haut spectre, la DNRED est également un service de renseignement du premier cercle.
Elle constitue Ă cet Ă©gard une direction originale, forte de sa double culture, dotĂ©e de pouvoirs et de moyens dâactions puissants et variĂ©s, intervenant dans plusieurs cadres lĂ©gaux, en constante Ă©volution. Elle doit faire preuve, Ă ce titre, dâune capacitĂ© dâadaptation permanente pour relever les nombreux dĂ©fis juridiques soulevĂ©s Ă la fois par ses activitĂ©s opĂ©rationnelles classiques de service douanier et son rĂŽle de service du renseignement.
Le droit douanier a connu de fortes Ă©volutions au cours des derniĂšres annĂ©es marquĂ©es par lâĂ©largissement des pouvoirs dâenquĂȘte dĂ©volus aux agents des douanes, notamment aux agents de la DNRED et le renforcement de lâencadrement de la mise en Ćuvre de ces pouvoirs, conditionnĂ©e par lâinformation prĂ©alable ou lâautorisation de lâautoritĂ© judiciaire.
Le code des douanes permet dĂ©sormais aux agents de la DNRED, sous le contrĂŽle de lâautoritĂ© judiciaire et sous couvert dâhabilitations spĂ©ciales, de dĂ©ployer des techniques spĂ©ciales dâenquĂȘtes particuliĂšrement utiles en matiĂšre de lutte contre la criminalitĂ© organisĂ©e : livraisons surveillĂ©es, infiltrations, surveillances transfrontaliĂšres, enquĂȘte sous pseudonyme sur le web et le darkweb, coup d’achat, gĂ©olocalisation des vĂ©hicules et des tĂ©lĂ©phones, « ouverture-frontiĂšre », substitution Ă lâopĂ©rateur de fret postal pour la livraison des colis contenant des marchandises de fraude. Tout au long de lâenquĂȘte douaniĂšre, les agents doivent anticiper la possible judiciarisation de leurs dossiers, en approchant au plus prĂšs dâune procĂ©dure purgĂ©e de tout risque de nullitĂ© et en dĂ©ployant une stratĂ©gie compatible avec les poursuites dĂ©cidĂ©es par lâautoritĂ© judiciaire.
Douanier avant tout, lâagent de la DNRED doit donc parfaitement maĂźtriser les outils juridiques Ă sa disposition et leur cadre dâutilisation, au code des douanes. Mais lâagent de la DNRED est Ă©galement un agent appartenant Ă la communautĂ© du renseignement du premier cercle, ce qui lui confĂšre des obligations, des droits et des pouvoirs.
Issu de la loi du 24 juillet 2015, le droit du renseignement est lâaboutissement dâun long processus de lĂ©galisation de ces activitĂ©s qui a eu la vertu de donner aux services, dont les actions Ă©taient non pas illĂ©gales mais plutĂŽt a-lĂ©gales, une assise juridique et des garanties nĂ©cessaires. Ce droit leur permet de mettre en Ćuvre des techniques de renseignement particuliĂšrement intrusives, sur autorisation du Premier ministre aprĂšs avis de la commission nationale de contrĂŽle des techniques de renseignement (CNCTR).
Depuis 2015, de nombreux textes sont venus complĂ©ter ou modifier ce nouveau cadre, dont la loi relative Ă la prĂ©vention dâactes de terrorisme et au renseignement du 30 juillet 2021. Prenant en compte les Ă©volutions technologiques et les jurisprudences europĂ©ennes et nationales (arrĂȘt CJUE du 6 octobre 2020 dans lâaffaire « Quadrature du Net », dans la continuitĂ© de lâarrĂȘt CJUE du 21 dĂ©cembre 2016 dit « TĂ©lĂ©2 Sverige » ; Conseil d’Ătat, AssemblĂ©e, 21 avril 2021), cette loi crĂ©e ou pĂ©rennise des techniques de renseignement (interception des communications satellitaires ; utilisation dâalgorithme), renforce le contrĂŽle de la CNCTR en donnant Ă son avis un caractĂšre contraignant, encadre les Ă©changes entre services de renseignement.
Au-delĂ de ces cadres juridiques propres au mĂ©tier de la DNRED, les activitĂ©s de la direction sont soumises Ă des rĂ©glementations de droit commun, telle que la protection des donnĂ©es personnelles ou la commande publique, dans le cadre desquelles les spĂ©cificitĂ©s dâun service dâenquĂȘte et de renseignement doivent ĂȘtre prises en compte.
Jusquâen fin dâannĂ©e 2021, le conseil et lâexpertise juridiques Ă©taient assurĂ©s par une magistrate, de lâordre judiciaire, et par lâagence de poursuites, chargĂ©e dâassurer le traitement contentieux et judiciaire des affaires rĂ©alisĂ©es par les directions dâinvestigations de la DNRED.
Afin de faire face aux enjeux actuels, mais Ă©galement dâanticiper et de mesurer lâimpact des Ă©volutions normatives sur lâorganisation et le fonctionnement de la DNRED, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de renforcer la fonction juridique de la direction par le recrutement de deux nouvelles conseillĂšres juridiques, lâune spĂ©cialisĂ©e sur toutes les questions relatives au renseignement et au droit public gĂ©nĂ©ral, lâautre en charge de veiller Ă la sĂ©curisation des investigations.
ConjuguĂ© Ă une protection maximale des agents dans lâexercice de leurs missions, le renforcement de la fonction juridique au sein de la DNRED permet ainsi dâarticuler de la meilleure maniĂšre possible lâensemble des capacitĂ©s dâaction des services de la direction, du recueil et de lâexploitation du renseignement jusquâĂ la phase opĂ©rationnelle, de garantir lâefficacitĂ© de lâaction de la DNRED dans la lutte contre la criminalitĂ© organisĂ©e et dâoptimiser la rĂ©ponse pĂ©nale de lâautoritĂ© judiciaire.
Depuis avril 2021, c’est Florian Colas qui est le directeur
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Le 23 mars 2022, France Culture, dans lâĂ©mission « LES PIEDS SUR TERRE » a laissĂ© la parole Ă Marc Fievet, AKA « NS 55 DNRED » , qualifiĂ© de spectre du service de la DNRED, par Emmanuel Fansten dans un article de LibĂ©ration
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