C’est dans ARABNEWS que nous trouvons les dĂ©clarations d’Erwan Guilmin devant les juges du Tribunal correctionnel de Paris
Comment Erwan Guilmin a-t-il pu modifier un document classé secret-défense, masquant ainsi que les douanes travaillaient avec un indic jugé dangereux, inscrit sur liste noire ?
Jugé à Paris mercredi, le haut fonctionnaire Erwan Guilmin a contesté tout caviardage
« Je n’ai Ă aucun moment fait ou produit un faux« , a jurĂ© devant le tribunal correctionnel, Erwan Guilmin, l’ancien patron de la puissante Direction des opĂ©rations douanières (DOD), bras armĂ© de la Direction nationale du renseignement douanier (DNRED).
«Erreur scripturale»
En 2016, le juge d’instruction enquĂŞtant sur cette affaire de stups adresse une rĂ©quisition concernant certains informateurs des douanes. Le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de l’institution rĂ©dige alors une note mentionnant expressĂ©ment que Petrovic figure sur « liste noire ».Â
Mais avant l’envoi du document, Erwan Guilmin, Ă la tĂŞte de la DOD depuis 2014, rĂ©dige un deuxième exemplaire quasiment identique, avec le mĂŞme numĂ©ro secret dĂ©fense, faisant disparaĂ®tre cette mention.
Face au tribunal, le haut fonctionnaire a soutenu, comme son prĂ©dĂ©cesseur M. Sauvalère qui a dirigĂ© la DOD entre 2008 et 2014, que « Z » n’avait en rĂ©alitĂ© jamais Ă©tĂ© « blacklistĂ© ». Certes une demande a Ă©tĂ© faite par un service parisien en 2009, mais elle n’aurait jamais Ă©tĂ© suivie d’effet et l’informateur aurait poursuivi sa collaboration, malgrĂ© cette « erreur scripturale » jamais corrigĂ©e.
Le document transmis Ă la justice est « un envoi, dans l’Ă©tat de mes connaissances », a-t-il arguĂ©.
Mais si un doute existait sur le statut de cet informateur, pourquoi ne pas avoir attendu pour ĂŞtre certain de transmettre des informations correctes ?
Au moment de l’envoi, « il est hors de question d’attendre le lendemain », a expliquĂ© M. Guilmin, en racontant la pression de la direction gĂ©nĂ©rale pour avoir une rĂ©ponse la plus rapide possible.
L’inscription sur liste noire de Petrovic devait d’ailleurs ĂŞtre abordĂ©e ultĂ©rieurement lors d’une rĂ©union entre la DOD, la DNRED et la direction gĂ©nĂ©rale des douanes, a-t-il rappelĂ©. Une rencontre qui n’a finalement jamais eu lieu.
« J’aurais dĂ» ne pas rĂ©pondre », a-t-il concĂ©dĂ©, au terme d’un Ă©change houleux avec la prĂ©sidente.
« C’est incomprĂ©hensible qu’au poste qui est le vĂ´tre, vous recopiiez une note secret-dĂ©fense avec son numĂ©ro, en omettant la mention liste noire, alors qu’il y avait dĂ©jĂ eu une première alerte », lui a-t-elle fait remarquer. Quelques mois plus tĂ´t, un mail avait Ă©tĂ© transmis Ă la DOD, signalant qu’elle s’apprĂŞtait un payer un aviseur inscrit sur liste noire.
Pour Erwan Guilmin, ce paiement, validĂ© par la direction gĂ©nĂ©rale, Ă©tait au contraire la preuve que Petrovic n’Ă©tait pas blacklistĂ©.
« Je ne vois pas comment un informateur sur liste noire peut faire l’objet d’une proposition de rĂ©munĂ©ration, ou alors ça veut dire qu’il y a un groupe massif de fraudeurs », au-delĂ de la seule DNRED, a-t-il plaidĂ©.
« C’est le serpent qui se mord la queue », s’est agacĂ© la prĂ©sidente.
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Pour mémoire, Erwan Guilmin, a produit de fausses informations sur Marc Fievet sans jamais avoir cherché à se renseigner auprès des douaniers qui travaillaient au quotidien avec NS 55.
Fausses informations pour empĂŞcher l’ indemnisation des 3888 jours de dĂ©tention, non-stop, subis par Marc Fievet en Espagne, Angleterre, Canada et France.
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