Sur le principe, le Syndicat de la magistrature voit plutôt la mesure d’un bon œil. « La répression ne peut pas être l’alpha et l’oméga de la lutte contre la drogue », explique Kim Reuflet, présidente du syndicat, au magazine Marianne du 15 septembre. « Si on regarde cette directive pénale, c’est une gestion pragmatique de ce à quoi le procureur doit être confronté en Guyane. Il met la priorité sur la lutte contre les réseaux, et pas sur la lutte contre les mules. Les mettre en prison pour faire diminuer le trafic, ça n’a jamais marché, sinon on le saurait depuis un moment. Nous soutenons depuis toujours que ces personnes sont les victimes, plus que les coupables, du trafic de stupéfiants. Ce sont des personnes exploitées du fait de la misère. Il faudrait que ces jeunes femmes trouvent d’autres moyens de gagner de l’argent. »
Un message « dévastateur »
Contraint d’appliquer les directives, les douaniers ont donc procédé depuis le 1er juillet à une seule « procédure simplifiée » pour les personnes transportant jusqu’à 1,5 kg de cocaïne, principalement « in corpore » c’est-à-dire sous forme d’ovules ingérées par des « mules » en partance pour l’aéroport d’Orly. La personne, une fois interpellée, était libérée avec une simple interdiction de paraître à l’aéroport de Cayenne « pendant six mois » et une « inscription au FPR » (Fichier des personnes recherchées). Entre 1,5 et 4 kg, le suspect recevait directement une convocation pour comparaître au tribunal. Au-delà de 4 kg, le trafiquant était présenté au parquet.
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