Le montant total du trafic de drogue à Anvers, destiné à inonder l’Europe via les Pays-Bas, oscillerait entre 50 milliards et 60 milliards d’euros par an. L’équivalent du budget annuel des retraites en Belgique.
A Bruxelles, le premier ministre, trois ministres fédéraux (de l’intérieur, de la justice et de la santé), le procureur fédéral et quatorze bourgmestres (maires) sont réunis pour parler d’un sujet longtemps négligé : le trafic de drogue qui, durant l’été, a donné lieu à un déchaînement de violence inédit dans le pays.
C’était le 15 septembre. « Enfin », soupire un magistrat, qui déplore depuis des années la lenteur de la riposte alors que, assure-t-il, il s’agit désormais d’éviter au royaume de devenir un « narco-Etat ».
Depuis, la violence n’a pas cessé et, cet été, des tirs, des tentatives d’incendie, des coups de couteau (ayant fait un mort) et des attaques à la grenade contre des domiciles et des commerces, se sont succédé. Dans la capitale belge, tout d’abord, où se déroule une bataille de territoire, mais aussi et surtout à Anvers, dont le port est, depuis des années, l’épicentre du trafic de cocaïne en Europe. Près de 90 tonnes y ont été saisies en 2021, 38 tonnes durant les six premiers mois de l’année, tandis que 28 autres à destination de la Belgique étaient confisquées en Amérique du Sud.
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