EUROPE đŸ‡ȘđŸ‡ș (Belgique et Parlement EuropĂ©en) : une corruption complexe mais totalement avĂ©rĂ©e

L’enquĂȘte retentissante sur la corruption au Parlement europĂ©en et la lutte contre le trafic de drogues placent la Belgique sous le feu des projecteurs. Pourtant, la police fĂ©dĂ©rale manque de bras, certains bĂątiments tombent en lambeaux, et les dossiers s’accumulent faute de moyens pour les traiter. Un contexte qui peut laisser penser que la Belgique est Ă  la traĂźne dans la lutte contre la corruption.

Et le GRECO (Groupe d’États contre la corruption) de rĂ©guliĂšrement Ă©pingler l’État belge pour non-respect de ses recommandations. Cet organisme « constate surtout que la Belgique est dans le peloton des pays europĂ©ens« , avance, quant Ă  lui, Eric Snoeck, directeur gĂ©nĂ©ral de la police judiciaire fĂ©dĂ©rale. « Je peux vous dire qu’on prend ses recommandations trĂšs au sĂ©rieux. »

Autre son de cloche du cĂŽtĂ© du juge d’instruction Michel Claise, en charge du dossier de corruption au Parlement europĂ©en, qui rĂ©pĂšte depuis quelques annĂ©es que la Belgique ne prend pas la corruption au sĂ©rieux. « Je pense qu’il lance Ă  juste titre un signal d’alarme sur l’importance de la corruption et surtout sur les ravages que peut faire la corruption dans un État qui ne se structurerait pas« , relĂšve Eric Snoeck, au micro de SĂ©bastien Georis sur La PremiĂšre.

Et d’affirmer : « au niveau de la police judiciaire, en particulier depuis trois ans et demi, on a pris le problĂšme Ă  bras-le-corps. Les enquĂȘtes sont menĂ©es principalement au sein de l’office central pour la rĂ©pression de la corruption (OCRC), [
] dans lequel nous avons rĂ©investi un certain nombre de capacitĂ©s. Nous avons quasiment doublĂ© les effectifs. »

Des policiers sous pression et courtisés par les criminels

Combien de policiers travaillent Ă  lutter contre la corruption justement ? Une cinquantaine, « complĂ©tĂ©e par des enquĂȘteurs des directions dĂ©concentrĂ©es de la police judiciaire, qui elle aussi traite ponctuellement des dossiers de corruption« , note Eric Snoeck.

Outre la lutte contre la corruption, l’OCRC est Ă©galement chargĂ© de lutter contre les fraudes des marchĂ©s publics et des subsides. Le dossier Nethys en passe d’ĂȘtre bouclĂ©, c’est l’OCRC; les perquisitions au Parlement wallon Ă  Namur il y a deux semaines, c’est entre autres l’OCRC. Une cinquantaine d’enquĂȘteurs, est-ce suffisant ?

« On a rĂ©investi, mais je peux tĂ©moigner du fait que ces collĂšgues travaillent sous une pression en effet trĂšs importante. D’une part, le nombre de dossiers liĂ©s Ă  la corruption a augmentĂ©, notamment en raison de l’émergence de la criminalitĂ© organisĂ©e. Je ne sais pas s’il y a plus de corruption, mais elle a Ă©tĂ© rendue plus visible« , reconnaĂźt Eric Snoeck.

« D’autre part, la corruption est aussi de plus en plus complexe. Le temps oĂč on remettait une enveloppe sous la table Ă  un fonctionnaire, je ne dis pas que ça n’existe plus, mais on est aussi en face d’un certain nombre de flux financiers complexes, internationaux. Donc oui, on a rĂ©investi et en effet, je pense qu’on va devoir revoir assez vite notre dispositif Ă  ce niveau-lĂ  parce que les enquĂȘteurs sont confrontĂ©s parfois avec les magistrats Ă  des choix qui sont parfois cornĂ©liens« , poursuit-il.

Une police débordée ?

Depuis l’infiltration par la police judiciaire fĂ©dĂ©rale d’une messagerie utilisĂ©e par des criminels de la drogue, plus de 3000 suspects ont pu ĂȘtre identifiĂ©s et 1500 personnes arrĂȘtĂ©es, relĂšve l’invitĂ© de Matin PremiĂšre.

Pourtant, force est de constater que la situation se dĂ©grade. Le volume de cocaĂŻne qui arrive entre autres via le port d’Anvers ne diminue pas, la violence de plus en plus visible et les explosifs utilisĂ©s par les criminels pour intimider toujours plus puissants. Une situation rendue possible en raison d’une police dĂ©bordĂ©e ? « DĂ©bordĂ©e, probablement pas, sous pression, certainement, et dĂ©terminĂ©e Ă  faire les bons choix et les bonnes prioritĂ©s pour continuer la lutte judiciaire contre ces phĂ©nomĂšnes, sans aucun doute« , rĂ©torque son directeur gĂ©nĂ©ral.

« Je pense que le travail judiciaire est un travail tout Ă  fait indispensable et nĂ©cessaire, mais qui n’est sans doute pas suffisant. Il y a une conscience de plus en plus collective au niveau des entitĂ©s fĂ©dĂ©rales, mais aussi locales. [
] C’est important de continuer Ă  arrĂȘter des gens, Ă  saisir des biens, mais c’est important aussi de mettre en place des modĂšles barriĂšres, de s’inquiĂ©ter de la sĂ©curisation du port d’Anvers, de mettre en place des mesures Ă  prendre parfois par l’autoritĂ© administrative. C’est un travail de longue haleine, un travail de moyen terme qui fera en sorte que la Belgique restera rĂ©siliente par rapport Ă  ce problĂšme important« , dĂ©veloppe-t-il.

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