“Ce n’est pas l’islamisme qui a gagné après plus de vingt ans de guerre, c’est l’héroïne.”
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Dans les colonnes du Corriere della Sera, Roberto Saviano, jamais en retard d’un scoop, ce spécialiste italien du crime organisé et des archives policières qu’il utilise en écartant des réalités parfois dérangeantes, a livré sa propre analyse du retour des talibans à Kaboul.
Pour Roberto Saviano : “Les talibans sont des trafiquants de drogue”.
Oubliant au passage que les Talibans sont des combattants essentiellement Pachtounes, l’ethnie principale en Afghanistan qui représente environ 40 % de la population et que la « guerre d’indépendance » pour eux ne pouvait trouver sa source de financement que par les taxes perçues sur la production locale du pavot, qui à elle seule fait vivre une bonne partie de la population, et sur la commercialisation de ce produit.
Les leçons de narcotrafic données par les occidentaux dans les guerres coloniales menées sont exemplaires et ont donc servi d’exemple et de modèle aux Talibans. Inutile de revenir sur les exploits des Anglais, des Français et des Américains en la matière !
Quant au financement, il est bon de rappeler à Roberto Saviano que 80 % du revenu des Talibans provient de taxes légales sur des biens légaux.
Précieux pavot
Le latex extrait de cette plante cousine du coquelicot est l’ingrédient de base des drogues opiacées, comme l’opium ou l’héroïne, dont l’Afghanistan est à l’origine de 90 % de la production mondiale. « Si les talibans maîtrisaient l’ensemble du trafic, cela représenterait 400 millions de dollars », avance David Mansfield, économiste spécialiste de la production d’opium en Afghanistan (1) et ancien membre de l’Afghanistan Research and Evaluation Unit (AREU)
Bien implantés dans les zones rurales, les talibans contrôlent déjà la majeure partie des cultures de pavots. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas. Aux débuts des années 2000, le mollah Omar, chef des talibans alors au pouvoir, décide d’interdire la production. « La culture du pavot avait presque été éradiquée », se souvient Karim Pakzad, chercheur à l’Iris et spécialiste du pays. L’arrivée des Américains en 2001 met fin à la règle imposée par le mollah. Très vite, les plantes aux pétales roses fleurissent de nouveau dans les plaines afghanes. Et avec elles, les importants profits qui servent à financer, en partie, l’insurrection islamiste.
« Estimer le poids du trafic d’opium dans la richesse globale des talibans est très compliqué, indique David Mansfield. Pour le savoir, il faudrait analyser leurs revenus région par région. » Ses études ont toutefois révélé que le trafic d’opiacés n’est pas la première source de revenu du groupe terroriste.
« Dans la province de Nimroz (l’une des principales régions productrice de pavot, NLDR), le commerce d’opium et de ses dérivés ne représente que 9 % des sommes collectées », poursuit l’économiste.
Taxes et droits de douane
Au Nimroz, « 80 % du revenu des talibans provient de taxes légales sur des biens légaux », ajoute David Mansfield. Dans les zones contrôlées, ils prélèvent la zakat, un impôt islamique à hauteur de 2,5 % de la richesse d’un foyer. D’autres s’appliquent sur les propriétés foncières et les productions agricoles. Mais le véritable nerf de la guerre concerne la maîtrise des postes frontières. Essence, nourriture, denrées agricoles : tous les produits qui transitent font l’objet de taxes. Selon un rapport de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), elles rapportent 3,4 milliards de dollars par an aux talibans. Le poste frontière de Zarandj à la frontière avec l’Iran, tombé entre leurs mains samedi 7 août, représente à lui seul un gain de près de 100 millions de dollars supplémentaires.
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Certes, les talibans, qui ont dirigé l’Afghanistan de 1996 à 2001, sont depuis longtemps impliqués dans le gigantesque trafic de stupéfiants du pays et de l’extraction d’opium, du trafic et de la «taxation» des laboratoires de drogue à la facturation de frais de contrebande pour les expéditions à destination de l’Afrique, de l’Asie, de l’Europe, du Canada, de la Russie et du Moyen-Orient, les talibans ont récolté des millions de dollars de ce commerce pour financer leur combat.
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