FRANCE 🇫🇷 OFAST [Dnred Douane – Gendarmerie – Police] : janvier, le mois des bilans

Aviseur international’ ne reprendra pas, cette année, l’ensemble des articles et communiqués de l’ensemble de nos régaliennes et des services de communication de nos différents ministères.

Tous ne pouvant nous informer que d’une progression des saisies qui ne correspond qu’a l’explosion du trafic destiné à satisfaire des consommateurs chaque jour plus nombreux.

Les méthodes et politiques mises en œuvre ne sont pas à la hauteur des enjeux sociétaux du futur puisque seules la prohibition et l’aggravation des sanctions sont retenues pour lutter contre ce fléau.

En 2004, Le député Jean-Luc Warsmann présentait, dans un rapport remis au ministre de l’intérieur, 44 mesures pour améliorer la lutte contre le trafic des stupéfiants. Selon ce rapport il précisait qu’il était nécessaire de renforcer les moyens de lutte en amont sur les routes de la drogue, qu’ il’ faudrait également mutualiser davantage les moyens de lutte entre les pays européens et généraliser les enquêtes sur le patrimoine et les ressources des trafiquants.

Le rapport préconisait également de construire un dispositif de confiscation des avoirs résultants du trafic de stupéfiant en France comme à l’étranger. Enfin, le rapporteur estimait nécessaire de modifier les indicateurs d’activité de la lutte contre le trafic de stupéfiants.

Ça c’était en 2004 et depuis….les lobbyistes des régaliennes n’ont eu qu’une seule idée en tête, assurer aux services des résultats toujours en progression et rendus plus faciles du seul fait de la loi du marché.

Comment lutter efficacement contre les drogues ?

Lors de la session extraordinaire qui s’est tenue du 19 au 21 avril 2016, l’Assemblée générale des Nations unies a acté l’échec de la « guerre contre les drogues ». Conçue pour réduire drastiquement l’offre de stupéfiants, la mobilisation d’importants moyens militaires et policiers n’a en effet pas produit les effets escomptés. On espérait que la contraction de l’offre se traduirait par une hausse des prix et une diminution de la qualité susceptibles de décourager la consommation de drogue. C’est le contraire qui s’est produit : les prix des stupéfiants ont baissé alors même que leur concentration en principes actifs augmentait.

“La mise en œuvre de politiques associant prohibition et répression a produit d’importants dommages collatéraux.”

Le coût de la « guerre contre les drogues » est par ailleurs sans rapport avec la taille du marché concerné : 1 000 milliards de dollars sont dépensés chaque année pour lutter contre le narcotrafic, dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à 300 milliards de dollars. La mise en œuvre de politiques associant prohibition et répression a enfin produit d’importants dommages collatéraux allant de la hausse spectaculaire des incarcérations aux États-Unis à l’augmentation rapide des contaminations par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en Russie et dans les pays d’Europe de l’Est.

Afin de limiter les ravages liés aux stupéfiants, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une nouvelle approche faisant de la préservation de la santé et de la sécurité des individus le principal objectif des politiques de contrôle des drogues. Elle a ainsi rompu avec la « ligne dure » qui s’était progressivement imposée sous l’influence des États-Unis.

lire plus sur ce point de vue

Bonne année 2023 à tous mes lecteurs, en espérant que le bon sens finisse par l’emporter.

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FRANCE 🇫🇷 (SURV de la Douane – BSI de Millau) : contrôle douanier inopiné…qui permit la saisie de 613 kilos de « cathinone de synthèse »

Contrôle douanier inopiné

(Mais tellement rare, par manque de gabelous… Par contre, des directeurs, on n’arrive plus à les compter! C’est certain , Isabelle Braun-Lemaire va s’en occuper ! Pourquoi ne pas créer une BSI composée de directeurs?)

La fourgonnette louvoie sur la route départementale 911, traversant l’Aveyron du sud vers le nord. Le modèle du véhicule est le plus banal qui soit. Son itinéraire évite soigneusement les grands axes routiers. Son chargement est composé de quelques cartons et sacs-poubelle. Le voyage se déroulait sans anicroche, ce 19 janvier, jusqu’à ce qu’une patrouille en uniforme fasse signe au conducteur de se ranger sur le bas-côté.

Chargé en Espagne, à destination des Pays-Bas, le contenu monochrome des cartons ne laisse guère place au doute. Ces fins cristaux blancs, affichant 613 kg sur la balance, alimentent un réseau de trafic de drogue… Mais il ne s’agit pourtant pas de cocaïne. Les premiers tests chimiques indiquent une réaction au PCP (phéncyclidine, un psychotrope hallucinogène), à la kétamine et aux « sels de bain ».

source et plus

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NARCO-BUSINESS 🇪🇺 🇺🇸 🇦🇺 🇨🇳 🇲🇽 🇧🇷 🇦🇫: narco-traffickers defied Covid-19 and now look set to reach new heights, as the stars are aligning for a further expansion of their trade.

In mid-December, the authorities in Arizona intercepted more than 1.5 tons of methamphetamine coming from Mexico, the last in a line of record drug hauls around the world in recent months. Responding to the news, UN synthetic drugs expert Martin Raithelhuber tweeted that the size of meth seizures was “simply amazing”.  

The global drugs trade is on fire, having survived the coronavirus pandemic with minimal disruption. Production is increasing in many places, fuelled by instability and economic crises in major drug-producing countries. Traffickers appear to be sending vast shipments, reflected in record-breaking drug seizures.

“There’s a boom in demand, there’s a boom in supply,” said Andrew Cunningham, head of drug markets, crime and supply reduction at the European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction (EMCDDA), “It does look quite apparent.” 

Nowhere is this boom more pronounced than in the Golden Triangle, where Laos, Thailand and Myanmar intersect. In October, police grabbed 55 million methamphetamine tablets in Laos, Asia’s largest ever drug bust. Regional drug production and trafficking have intensified following the February coup in Myanmar, which plunged the country into chaos.

The October meth haul was only the tip of the iceberg. Many other large shipments have been reported in recent months. Seizures of methamphetamine have been expanding steadily in the past decade to reach a record high in 2020, according to the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC). 

“There is an expansion of the synthetic drug market,” said Martin Raithelhuber, of UNODC. Meth was becoming “cheaper” while purity remained high, he said. “It really points to a larger amount of the drug being available on the market”. 

This boom has been facilitated by innovative chemistry. Drug producers have managed to create their own precursor chemicals for synthetic drugs, bypassing international controls. Last year Laotian authorities seized more than 70 tons of propionyl chloride, which can be used to make fentanyl and meth precursors. 

Record hauls

Mexican cartels have reportedly used similar experimentation, and drugs are flooding into the US. In November, almost 9 tons of meth and over 175 kg of fentanyl were seized at the border, the largest amount for either drug in two years. Indeed, the DEA seized a record amount of fentanyl in 2021. Overdose deaths reached new highs from 2020 to 2021.

Mexican cartels have also penetrated the European market. Spanish police recently announced the largest ever methamphetamine bust on record, with over 2.5 tons seized in separate, coordinated raids in various cities. A Mexican cartel was allegedly piping meth into Europe through the port of Barcelona.

These seizures point to large-scale drug production, but they are also indicative of intensified law-enforcement activity, according to Andrew Cunningham. The Spanish meth haul was the result of a lengthy international investigation. Encrypted communication platforms used by traffickers have recently been cracked, leading to big seizures.

Mexican cartels have also penetrated the European market. A Mexican cartel was allegedly piping meth into Europe through the port of Barcelona.
Mexican cartels have also penetrated the European market. A Mexican cartel was allegedly piping meth into Europe through the port of Barcelona. (AP)

The narcotics trade has also been helped along by political instability in major drug-producing countries, such as Myanmar and Afghanistan. The production and trafficking of narcotics tend to flourish in chaotic, conflict-ridden states with rule of law deficits. 

“The places where the drug production is booming are places where the state has very little control or they’re facilitating or turning a blind eye to things that are going on in the country,” Cunningham told TRT World.

In war-ravaged Syria manufacture of the amphetamine known as Captagon has skyrocketed with the help of the government. The Assad regime, throttled by sanctions and mired in economic crisis, is relying on drugs to earn hard currency. Associates of the ruling family are allegedly involved in production and trafficking of Captagon, turning Syria into a narcostate.

Captagon seizures have reached eyewatering levels. 2021 saw the largest quantity of tablets seized on record, with 95 million pills intercepted in Malaysia in a single haul in March. In Jordan, almost twice as many Captagon tablets were grabbed in 2021 compared with the previous year. And Saudi Arabia has been severely affected, too.

Captagon has also reached Iraq, where use of synthetic drugs, including methamphetamine, has increased enormously in the past decade. The amount of Captagon and meth seized in 2021 was twenty times larger than in the previous two years combined, according to the Iraqi government. 

“The Captagon trade has experienced a notable increase in both supply and number of transit and destination markets,” said Caroline Rose, Senior Analyst and Head of the Power Vacuums program in the Human Security unit at the Newlines Institute and author of an upcoming report on Captagon. “It’s very likely that this trade will continue to expand”.

Meanwhile, Afghanistan has emerged as a major meth producer. The drug can be made cheaply using a local plant, ephedra. Afghan meth now flows in copious quantities to Iran and also to Africa via Pakistan and the Indian Ocean. International maritime forces seized more drugs in the region in 2021 than in the previous four years combined – a new record.

The narcotics boom is more pronounced than anywhere else in the Golden Triangle, where Laos, Thailand and Myanmar intersect. Regional drug production and trafficking intensified following the February coup in Myanmar, which plunged the country into chaos.
The narcotics boom is more pronounced than anywhere else in the Golden Triangle, where Laos, Thailand and Myanmar intersect. Regional drug production and trafficking intensified following the February coup in Myanmar, which plunged the country into chaos. (AP)

According to recent research, the production of ephedra appears to be increasing in Afghanistan as the country collapses into economic crisis. Satellite imagery reveals “new shops, an extended storage area for dried & milled ephedra, and more inventory than ever before”, writes David Mansfield. The price of both meth and ephedra has fallen. 

Afghanistan is also a major producer of opiates, accounting for 85 percent of the global heroin supply. Opium production increased by 8 percent in 2021, the United Nations recently assessed, and may continue to rise as farmers have reported higher levels of cultivation this planting season.

Elsewhere, the cocaine trade is booming. Production increased in Colombia in 2020, and there have been a number of massive seizures at European ports, including over 16 tons at Hamburg in February, almost 11 tons at Antwerp in April and 4 tons at Rotterdam in October. Turkey also saw the largest cocaine haul in its history this year.

What supply chain crisis?

The use of container ships to smuggle cocaine concealed in perishable goods, such as fruit, predated the pandemic, but appears to have increased. Air travel was severely hit by coronavirus restrictions, limiting the ability to send drugs on commercial flights.

Maritime shipping enables smugglers to transport huge quantities of product with relatively limited risk of detection, given the size of the vessels and the time-sensitive nature of food imports, which must be checked promptly by customs officials.

The massive seizures this year also indicate that the cocaine trade has not been significantly disrupted by the covid-related supply-chain crisis. A boom in demand combined with covid problems in Asia have caused shortages of goods and shipping delays as vessels lie moored outside ports, waiting for a berth. 

While South America has been affected by the crisis, import volumes from the east coast to Europe have not declined during the pandemic, according to Simon Heaney, a senior manager at maritime consultancy, Drewry. “I haven’t seen any evidence that volumes on this trade have been supressed by the supply chain issues,” Heaney told TRT World.

Food, in which cocaine is often hidden, is less vulnerable to disruption than electrical appliances. “The supply chain is much more complex with electrical goods – more intermediate components / parts that need to be shipped from various locations, increasing the risk of delays / raising costs,” Heaney said.

The pandemic forced traffickers to adapt their methods, selling drugs online and adopting novel delivery systems that reduce human contact, such as drones.
The pandemic forced traffickers to adapt their methods, selling drugs online and adopting novel delivery systems that reduce human contact, such as drones. (AP)

While the cost of sending freight has generally become more expensive amid the supply-chain crisis, including from South America, traffickers generally conceal their product in licit shipments, meaning they “do not pay for the cost of the shipping container”, according to Andrew Cunningham. 

The trafficking of heroin along the Balkan Route through Iran and Turkey to Europe is mostly conducted in vehicles and has not been seriously affected by the shipping crisis, and the same goes for the meth trade in Southeast Asia, much of which happens overland between Lower Mekong countries.

The demand for narcotics might also have increased, Cunningham said. The use of drugs normally consumed in recreational settings, such as MDMA and cocaine, appeared to fall during the initial lockdowns in 2020, but has since bounced back, according to the EMCDDA’s 2021 drug report

The pandemic forced traffickers to adapt their methods, selling drugs online and adopting novel delivery systems that reduce human contact, such as drones. While some of these adaptations might be temporary, others could transform the drug trade and further empower traffickers going forward.

The social and economic damage caused by Covid-19 could also drive more people into drugs. “Research findings associate inequality, poverty and lack of opportunities for socioeconomic development with increased drug use disorders and increased engagement in drug production and trafficking,” says the 2021 UN World Drug Report.

Narco-traffickers defied Covid-19 and now look set to reach new heights, as the stars are aligning for a further expansion of their trade.

Rupert Stone

AUTHOR Rupert Stone@RupertStone83

Rupert Stone is an Istanbul-based freelance journalist working on South Asia and the Middle East.

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LA GUERRE A LA DROGUE ET LES INTÉRÊTS DES ÉTATS

20 ans après ce rapport, rien n’a changé !

Combien de milliards pour un tel résultat ?

Les politiques mises en place par les Politiques et autres hauts fonctionnaires sont responsables de cet échec majeur !

Et aujourd’hui, en France, pays des lumières, on ne peut que constater que Gérald Darmanin n’a pas payé sa facture d’électricité !

Dans une préface du dernier rapport l’Office pour le contrôle des drogues et la prévention du crime (ODDCP) son directeur, Pino Arlacchi, écrit que « la psychologie du désespoir s’est emparée des esprits » [dans le domaine des drogues]. Suivent une série de données tendant à accréditer l’idée, que nous sommes pour le moins dans l’obligation de nuancer, de substantiels progrès dans la lutte contre la production et le trafic de ces substances.

Pino Arlacchi note en outre : « La fin de la Guerre froide et l’émergence de réels processus de paix dans un nombre de conflits qui paraissaient insolubles a atténué les tensions au sein de la communauté internationale, facilitant la mise en place de la coopération ». Bien au contraire que la fin de la Guerre froide a favorisé d’une part l’apparition de pseudo-Etats au sein desquels s’est institutionnalisée la corruption du politique ; elle a permis d’autre part le déclenchement de nouveaux conflits locaux. Leurs protagonistes ne recevant plus de subsides de l’un des deux grands blocs, ont dû chercher des sources de financement dans des activités illégales, au premier rang desquelles, le trafic des drogues. De la Colombie à l’Afghanistan en passant par l’Angola ou le Kosovo, la drogue est un des éléments de la prolongation de ces conflits.

Enfin la lutte contre le commerce des drogues est brouillée par les intérêts économiques et géopolitiques des États, particulièrement des pays riches qui se posent en leaders de la guerre à la drogues, enclins à faire preuve d’indulgence à l’égard de leurs alliés ou clients.

Les limites de la lutte contre les trafics

Seule une utilisation sélective des données permet au rapport de l’ODDCP de prétendre que les productions illicites sont en sensible diminution. Par exemple il y est écrit que les cultures de cocaïers ont régressé en Bolivie et au Pérou entre 1995 et 2000 (d’environ 150 000 hectares à 50 000 h.), sans mentionner que cette diminution a été compensée par une augmentation quasi équivalente des superficies illicites en Colombie (de 40 000 h à 130 000 h). En outre, l’amélioration des techniques agricoles a entrainé une hausse sensible de la productivité. En 1990, la production annuelle de cocaïne qui se situait entre 500 tonnes et 700t. annuellement est passée de 800 t et 1000 t dix ans plus tard.D’ailleurs, pour le rapport du Département d’Etat des Etats-Unis, rendu public au début du mois de mars 2001, la production de feuilles de coca a augmenté de 6 % passant de 613 000 t à 650 800 t.

Dans le cas des opiacés, la hausse de la production (qui est passée de 4 263 t à 5 004 t entre 1999 et 2000, soit une augmentation de 20 %) est si élevée, que ce sont les trafiquants eux-mêmes qui ont décrété son gel en Afghanistan de crainte de voir les prix s’effondrer. En juillet 2000, Mollah Omar, chef des taliban, a décrété l’éradication totale des cultures de pavot dans un pays qui était jusque là le premier producteur mondial d’opium devant la Birmanie. Au mois d’octobre, période où l’on sème le pavot, des techniciens d’ONG européennes ont observé que des émissaires l’Emir parcouraient les villages diffusant un message de ce dernier selon lequel la terrible sécheresse qui frappait le pays était une punition du ciel pour avoir cultivé cette plante impie. Des paysans récalcitrants ont été emprisonnés à Djelalabad, la capitale de la province du Nangahar. Une enquête de terrain dans l’est du pays auprès des commerçants d’opium pakistanais et afghans, donne à penser que la mesure aurait en fait été suggérée par les mafias d’Asie centrale qui n’ont pas voulu jeter sur le marché les énormes stocks d’opium et d’héroïne accumulés à la suite des récoltes record de 1999 et 2000. Elles auraient donc proposé aux taliban de compenser financièrement l’arrêt de la production pendant une ou plusieurs années.

Quant à la production des dérivés du cannabis, elle ne cesse de croître pour alimenter des marchés où la consommation se banalise. Selon le rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) publié au mois d’octobre 2000, « plus de 40 millions de personnes dans l’UE ont consommé de la marijuana ou du haschisch. En moyenne, un adolescent de 15-16 ans sur cinq et au moins une personne sur quatre dans la tranche des 15-34 ans y ont expérimenté le cannabis ». En 1999, l’Espagne, à elle seule, a saisi près de 400 tonnes de haschisch en provenance du Maroc où les cultures pourraient couvrir, dans les montagnes du Rif et au-delà, 90 000 hectares. Partout dans le monde, on saisit également d’importantes quantités de haschisch en provenance du Pakistan, d’Afghanistan et du Népal, et de la marijuana exportée par le Mexique, la Colombie, la Jamaïque, le Cambodge et par l’ensemble des pays d’Afrique sub-saharienne.

Même si la substitution des drogues d’origine naturelle par des drogues de synthèse n’est pas encore à l’ordre du jour, la production et le trafic de ces dernières connaissent une croissance exponentielle. Dès 1996, le PNUCID lançait un cri d’alarme en affirmant que les stimulants synthétiques du type amphétamines « pourraient devenir les drogues de prédilection au XXIème siècle ». Force est de constater que, en Europe, les saisies ont augmenté de 38 % en 1997/1998 avec, en moyenne annuelle, près de trois tonnes de pilules au Royaume-Uni, 1,5 tonne aux Pays-Bas et 250 kg en Allemagne et en Belgique. La France sert de pays de transit pour les exportations d’amphétamine et d’ecstasy en direction des Etats-Unis qui sont notamment entre les mains de réseaux israëliens.

Aux États-Unis, où les saisies annuelles ont atteint 1,7 tonne par an en 1997/1998, le nombre d’admissions dans des centres de traitement a crû de façon spectaculaire entre 1992 (20 000) et 1997 (70 000). Le chiffre s’est ensuite stabilisé, en 1999 et en 2000. En revanche, en Asie du Sud-Ouest et, surtout, en Extrême-Orient, le phénomène ne cesse de s’amplifier.

Activités mafieuses et corruption du politique

Aucune autre activité illicite n’étant aussi lucrative, le trafic des drogues a accru la capacité de nuisance des organisations criminelles qui s’y livrent, notamment leur pouvoir de pénétrer les structures économiques et politiques de certains Etats. Sur le plan économique elles ont suivi le mouvement de la mondialisation, quand elles ne l’ont pas anticipé. Cependant, confrontées à une offensive des Etats les grandes organisations (« cartels colombiens », « mafias » italiennes et chinoises, parrains pakistanais et turcs, etc.) ont, dans la seconde moitié des années 1990, d’abord décentralisé leurs structures pour être moins vulnérables à la répression. Alors qu’il existait en Colombie trois ou quatre grands « cartels », on compte aujourd’hui dans ce pays une quarantaine de moyennes organisations. De même, dans les années 1980, on recensait une douzaine de groupes de la Camorra à Naples ; ils sont aujourd’hui une centaine, forts de 6 000 affiliés. Ces organisations ont simultanément diversifié leurs activités (trafic d’être humains, de diamants, d’espèces protégées, etc.) et les ont délocalisées en resserrant leurs liens d’affaires avec leurs homologues intervenant sur d’autres continents.

Ainsi, des organisations mafieuses turques autrefois spécialisées dans le trafic de l’héroïne, sont de plus en plus impliquées dans celui de clandestins, la contrebande de cigarettes et la contrefaçon. Lorsque le gouvernement a turc a interdit les casinos, les baba (parrains) avaient commencé à les délocaliser dans les Caraïbes (à Saint-Martin en particulier) ou en Afrique (à Dar Es-Salaam en Tanzanie).

Une affaire récente illustre la coopération entre organisations criminelles. A la fin du mois de février 2001, la police du Nicaragua appuyée par la DEA américaine a intercepté en haute mer un navire battant pavillon brésilien et transportant huit tonnes de cocaïne vendues par les cartels colombiens à la mafia russe. Le capitaine du vaisseau était un nicaraguayen travaillant depuis cinq ans pour une organisation criminelle russe.

La Cosa Nostra sicilienne qui a subi des coups très durs de la part des forces de répression au cours de la dernière décennie, a renforcé son implantation internationale notamment au Brésil, au Canada, en Europe de l’Est ou en Afrique du Sud. Selon les services anti-mafia sud-africains, la mafia sicilienne est solidement implantée au Cap et à Johannesburg. Ses activités vont du blanchiment — sociétés-écrans, achat de biens immobiliers — au trafic de cocaïne, en collaboration avec des groupes colombiens, en passant par le recel de criminels en fuite. Pour la région du Cap, le parrain le plus en vue est Vito Palazzolo, ancien banquier de la Pizza Connection. Évadé de Suisse et « réfugié » en Afrique du Sud où il a d’abord mis ses compétences au service du régime d’apartheid, avant de rendre des services au gouvernement de Mandela, il resterait l’un des chefs de Cosa Nostra. Il est actuellement en résidence surveillée, sous la seule accusation d’avoir usurpé la nationalité sud-africaine.

Ces activités sont favorisées par les liens entretenues par les organisations criminelles avec les pouvoirs politiques. Cela est vrai non seulement dans des « dictatures bananières » (Birmanie, Guinée Equatoriales) ou dans des non-Etats (Afghanistan, Paraguay, Liberia) mais également dans de grands pays qui jouent un rôle géopolitique clé dans leur région comme par exemple la Turquie en Europe et le Mexique en Amérique du Nord. En Turquie, les élections d’avril 1999 ont permis à une coalition de partis nationalistes (de la gauche à l’extrême droite) de constituer, avec l’appui de l’armée, un gouvernement. Fort de ses 16 % des voix, le MPH, façade présentable d’une organisation qui l’est moins, Les Loups Gris, dont des dizaines de membres sont incarcérés pour activités criminelles un peu partout en Europe, occupe les postes de vice-Premier ministre et de ministre de l’Intérieur.

On trouve une situation semblable dans les relations entre les Etats-Unis et le Mexique. Un livre récent apporte des éléments nouveaux à la connaissance des relations entre les « cartels » mexicains de la drogue et les leaders du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir depuis soixante-dix ans, en particulier avec les différents présidents qui se sont succédés depuis le début des années 1980.

Jean-François Boyer qui a interrogé des policiers de hauts rangs, des universitaires parmi lesquelles Jorge Castaneda, politologue devenu ministre des Affaires étrangères du Président Vicente Fox élu à l’été 2000, écrit : « les autorités financières du pays auraient invité les narcotrafiquants à investir leurs revenus dans une économie décapitalisée, en pleine restructuration ; en contrepartie, la police et l’armée mexicaine fermeraient les yeux sur le narcotrafic ; et les deux parties s’engageraient à ne pas recourir à la violence et à négocier d’éventuelles arrestations au cas où il serait nécessaire de lâcher du lest vis-à-vis des autorités antidrogues américaines. L’Etat mexicain s’engagerait enfin à ne pas autoriser la DEA et les agences antidrogues américaines à participer à la répression sur son territoire ». En contrepartie, les organisations criminelles auraient investi dans le pays leurs profits (de 5 à 10 milliards de dollars chaque année), ce qui aurait contribué à permettre au Mexique de remplir les conditions économiques fixées par les Etats-Unis pour la création en 1994 du grand marché nord-américain, l’ALENA. On remarque enfin que chaque président nouvellement élu a surtout réprimé le cartel dont son prédécesseur était le plus proche et s’est rapproché d’un de ses rivaux. Les Etats-Unis ont fermé les yeux sur ces « accords » et cela d’autant plus que, dans les années 1980, leurs services secrets ont eux-mêmes utilisé les cartels mexicain pour appuyer les « contras », milices luttant contre le régime « marxiste » du Nicaragua à partir des pays voisins.

La drogue dans un conflit local : l’exemple du Kosovo

Avec l’explosion et la diversification des productions de drogues et la transformation des narco-organisations, le troisième élément constitutif de la situation actuelle sont les effets sur la criminalité et le trafic de drogues de la multiplication des conflits locaux, effet pervers de la fin de l’antagonisme des blocs et des soubresauts provoqués par l’effondrement de l’Union soviétique. Durant la Guerre froide, les grandes puissances que la dissuasion nucléaire empêchait de s’affronter directement, le faisaient à travers leurs alliés dans le Tiers monde. L’argent de la drogue utilisée par les belligérants évitait ainsi à certains pays d’avoir à puiser dans des fonds secrets pour financer leurs alliés. Cela a été notamment le cas pour toutes les grandes puissances (Etats-Unis, France) et les puissances régionales (Israël, Syrie) concernées par la guerre civile libanaise et pour les Etats-Unis en Amérique centrale. La fin de la guerre froide, loin de mettre fin à ces conflits locaux, n’a fait que révéler leur absence de motifs idéologiques, libérant des affrontements ethniques, nationaux, religieux, etc. Les belligérants ne pouvant désormais compter sur le financement de leurs puissants protecteurs ont dû trouver dans les trafics, dont celui de drogues, des ressources alternatives.Dans une trentaine de conflits, ouverts, latents ou en voie de résolutions, la présence de la drogue, à des titres et des niveaux divers est avérée : en Amérique latine (Colombie, Pérou, Mexique) ; en Asie (Afghanistan, Tadjikistan, Inde, Azerbaïdjan-Arménie, Tchétchénie, Géorgie, Birmanie, Philippines) ; en Europe (Yougoslavie, Turquie, Irlande, Espagne) et en Afrique (Algérie, Soudan, Egype, Sénégal, Guinée Bissau, Liberia, Sierra-Leone, RDC, Congo, Tchad, Ouganda, Angola, Somalie, Comores).

Certains de ces conflits – en Colombie, en Afghanistan ou en Angola – existaient avant la fin de la guerre froide. Mais le retrait de partis frères ou de puissants protecteurs fait qu’ils ont pris un caractère nouveau : glissement progressif vers des activités de prédation dans le cas des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ; antagonismes ethnico-religieux manipulés par les puissances régionales dans celui des guerres civiles afghane et angolaise. Ailleurs, c’est la chute des régimes communistes qui est à l’origine des conflits yougoslaves, tchétchènes, azéris-arméniens et des guerres civiles géorgiennes. Les protagonistes de ces affrontements, dans leur recherche de financements, font flèche de tout bois : trafic de pétrole, de drogues, de métaux stratégiques, etc.

L’escalade des profits dans le cas de la drogue en fait une source de financement particulièrement intéressante. Ainsi on peut évaluer le montant des taxes perçus annuellement par les taliban sur les drogues à une centaine de millions de dollars. Ce chiffre peut être multiplié par trois ou par quatre dans le cas des FARC. Dans un micro-conflit comme celui de la Casamance au Sénégal, on pouvait évaluer en 1995 les taxes sur le cannabis perçues par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MDFC) à plusieurs millions de dollars par an. Cela contribue à expliquer que ces quelques centaines de combattants aux pieds nus se soient dotés, au fil des années, d’un armement de plus en plus sophistiqué et qu’en dépit des accords de paix signés avec le gouvernement, des groupes continuent à affronter l’armée et à se battre entre eux, particulièrement à la saison de la récolte du cannabis.

Un des exemples récents les plus significatifs de l’utilisation de la drogue dans le déclenchement du conflit puis dans les obstacles mis à sa résolution, est celui du Kosovo.

Dès 1991, l’OGD a signalé que les profits de la vente d’héroïne dans toute l’Europe, en particulier en Suisse, par des ressortissants albanais de cette province serbe, étaient utilisés pour acheter des armes dans la perspective d’un soulèvement contre l’oppression serbe.L’UCK, après avoir déclanché des opérations militaires à la fin de 1997, a été chassée progressivement de ses bastions par l’armée et la police yougoslave et n’a plus opéré que dans des poches le long de la frontière albanaise. Après la campagne de bombardement de l’OTAN en Serbie et au Kosovo (24 mars au 10 juin 1999), il n’est plus resté au groupe nationaliste qu’à se préparer à un retour en force lors de la réinstallation des réfugiés. C’est la raison pour laquelle elle a cherché à acquérir le véritable potentiel militaire que lui refusait les pays occidentaux. Pour cela elle a eu d’abord pour source de financement   l’impôt payé par les 700 000 Albanais de la diaspora en Europe (3 % des salaires et souvent plus). Mais ce financement légal s’est révélé vulnérable, en particulier lorsque le gouvernement suisse a décidé de gérer le compte de l’UCK, intitulé « La Patrie appelle ». C’est alors que cette organisation a, semble-t-il, décidé de prévilégier une recherche de financement dans le trafic des drogues même si cela impliquait des liens avec les mafias italiennes qui lui fournissent des armes contre de l’héroïne, de la cocaïne ou des dérivés du cannabis.

Dans certaines affaires, la présence de l’UCK en tant que telle a été clairement établie, notamment par la justice italienne ; dans d’autres l’identité des commanditaires de trafics « albanais » est restée occultée, mais ne fait guère de doute. En effet, lorsque la police et la justice de pays européens détiennent les preuves de l’implication de l’UCK, il leur est difficile, du fait du rôle de l’OTAN au Kosovo, d’en faire officiellement état. C’est à la presse de tirer les conclusions des informations dont elle dispose ou des « fuites » dont elle bénéficie de la part de certains magistrats. En juin 1998 par exemple, une centaine de personnes parmi lesquelle de nombreux Kosovars ont été arrêtés à travers l’Italie et d’autres pays européens pour un trafic de drogues et d’armes. Selon le procureur de Milan, ils appartenaient à huit réseaux chargés d’introduire des armes au Kosovo. 100 kilos d’héroïne et de cocaïne, servant à payer les armes, ont été saisis.

Le 12 mars 1999, la police tchèque a annoncé l’arrestation à Prague du Kosovar Princ Dobroshi, évadé d’une prison norvégienne et considéré comme l’un des plus importants trafiquants de drogue en Europe. Un de ses porte-parole a précisé à l’AFP que des documents attestaient, sans ambiguité, que l’homme, agé de 35 ans, utilisait le produit de son trafic pour des achats d’armes. Citant un membre des services secrets tchèques (BIS), le journal Lidove Noviny a indiqué que ces armes étaient livrées à l’Armée de liberation du Kosovo (UCK).

A la fin de ce même mois, c’est un journal italien, Tempo, qui reproduisant un interview du procureur national anti-mafia, Alberto Mariati, publiait que l’UCK était « liée à la mafia de Naples, la Camorra, ainsi qu’à celle des Pouilles » et que « Les clans du Kosovo sont investis dans le trafic de drogues contre des armes ». En avril 1999, The Times de Londres, en avril 1999, indiquait qu’Europol préparait un rapport pour les ministres européens de l’Intérieur et de la Justice soulignant les connexions entre l’UCK et les narco-trafiquants. Selon ce magazine, les polices d’Allemagne, de Suisse et de Suède, détiendraient les preuves du financement partiel de l’UCK par la vente de drogues.

La lutte contre la drogue, arme économique et politique

Les différents type de compromissions des pays riches avec les Etats trafiquants sont si répandues, que leurs caractéristiques peuvent être modélisées. Le plus répandu a pour origine des intérêts économiques. Durant les années 1990, la Chine et la Pologne ont accepté sans rechigner que les armes qu’elles vendaient à la Birmanie soient payées avec l’argent de l’héroïne. Rangoon a en particulier dépensé près d’un milliard de dollars pour acheter des avions de combat à la Chine alors que ses réserves en devise ne dépassait pas 300 millions de dollars. Des membres des services de renseignement de l’ambassade de France au Pakistan rencontrés par l’auteur de cet article n’écartaient pas que l’argent de la drogue puisse, à la même époque, avoir également participé au règlement des ventes d’armement de la France à ce pays.

De leur côté, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ne se posent pas de questions sur l’origine des fonds qui permettent à certains pays – en particulier la Colombie durant toutes les années 1980 – de payer leur dette extérieure. Si certains Etats européens et l’Union elle-même ferment les yeux sur les protections officielles dont bénéficie la culture de cannabis au Maroc, c’est qu’elle contribue largement à l’équilibre économique du pays et que leur substitution coûterait extrêmement cher.

Mais la drogue peut-être aussi utilisée comme une arme diplomatique pour déstabiliser ou discréditer un adversaire politique.

Un des exemples de cette attitude est la politique des Etats-Unis à l’égard de l’Iran dans le domaine des drogues. Durant toutes les années 1990, en dépit de ses efforts dans le domaine de la lutte contre le transit de l’héroïne afghane (l’Iran a perdu près de 3000 hommes depuis vingt ans dans ces combats), ce pays a été « décertifié » par Washington, c’est à dire placé sur la liste des pays qui sont considérés comme des Etats trafiquants. Cette mesure entraine la suspension de toute aide économique de la part des Etats-Unis et surtout leur vote négatif dans toutes les instances internationales chargées de promouvoir la coopération internationale. Interrogé par l’OGD, un représentant du Département d’Etat a répondu à ce sujet que si l’Iran était placé sur la liste des pays « décertifiés » c’est qu’il s’agissait d’un Etat terroriste et non à cause de sa participation au trafic international des drogues. En décembre 1998, le président Clinton a annoncé qu’il allait retirer l’Iran de la liste des pays « décertifiés ». La raison avancée était que «  l’Iran n’est plus un producteur significatif d’opium et d’héroïne et qu’il avait cessé d’être un pays de transit de la drogue destinée aux Etats-Unis ». Tout le monde a compris qu’il s’agissait d’un geste de bonne volonté répondant à la politique d’ouverture manifestée par le président Mohamed Khatami depuis 1997.

L’utilisation par les Etats-Unis de l’arme politique de la drogue a fait des émules.

De nombreux pays du Tiers monde l’utilisent désormais pour combattre leurs opposants politiques ou les minorités ethniques et religieuses qui vivent sur le territoire. La situation au Timor a été largement médiatisée. Mais il existe au moins un autre Timor en Indonésie, c’est la province de l’Aceth où la répression féroce menée contre la population de cette région du nord de Sumatra a provoqué depuis 20 ans un mouvement de révolte armée. Or, au début de 1990, le prétexte pris par l’armée indonésienne pour intervenir en force dans cette région, a été de mener des campagnes d’éradication du cannabis appuyées par les Etats-Unis. Il est vrai que cette région était un producteur traditionnel de cette drogue, mais qui ne justifiaient en rien le déploiement d’aussi importants moyens militaires qui se sont révélés meurtriers. Un autre exemple est celui du Soudan où la lutte contre le cannabis, appuyée cette fois par l’organe spécialisé des Nations unies, a permis au gouvernement islamiste de Karthoum d’intervenir, ces dernières années, contre la tribu animiste des Beja.

Le dernier élément concernant les manipulations dont la drogue est l’enjeu est de caractère diplomatique. Il s’agit cette fois pour un pays de taire les implications d’un autre Etat dans le trafic de drogues afin d’exercer un chantage pour qu’il y mette fin ou fasse une politique voulue par le premier dans un autre domaine. Les Etats-Unis ont simultanément visé ces deux objectifs dans le cas de la Syrie, pays dont les troupes étaient profondément impliquées dans le trafic de haschisch et d’héroïne au Liban : ils ont obtenu ainsi des campagnes d’éradication des cultures illicites dans la plaine de la Bekaa et la participations de la Syrie aux négociations de paix au Moyen Orient. La même stratégie est actuellement utilisée par Washington à l’égard du général Hugo Banzer président élu de la Bolivie. La dictature militaire de ce dernier (1971-1978) s’est non seulement livrée à de graves violations des droits de l’homme et à l’assassinat d’opposants à l’étranger dans le cadre du « Plan Condor », mais a contribué à la spécialisation de la Bolivie dans la production de cocaïne.

Elu président pour cinq ans en 1997, le général Banzer pour faire oublier son encombrant passé à la communauté internationale et en particulier aux Etats-Unis, s’est lancé immédiatement dans une vaste campagne d’éradication des cultures de cocaïers dont la quasi totalité (37 000 hectares) avaient été manuellement arrachés à la fin de l’année 2000. Cela a notamment valu à l’ex-dictateur d’être présenté comme un exemple lors de la réunion internationale qui s’est tenue à Palerme en décembre 2000 pour adopter une Convention contre le crime organisé. Cette réhabilitation tardive, avec l’ acquiescement des États-Unis, peut donner à penser à des leaders du tiers monde qu’ils auront toujours la possibilité de racheter dans l’avenir leur implication présente dans le trafic. En outre, durant l’année 2000, il a été prouvé qu’un des protégés du président de la Bolivie dont il avait fait le conseiller de ses services de renseignement, appartenait à une famille de la mafia italienne et renseignait les trafiquants de drogues boliviens.

L’Europe face au « Plan Colombie »…et aux Etats-Unis

Il convient de s’arrêter sur le « Plan Colombie » car il marque un différence d’approche très sensible entre l’Europe et les Etats-Unis. On trouve dans ce pays tous les ingrédients d’une crise durable : conflit interne entre guérillas marxistes et milices d’extrêmes droites dont le contrôle des productions de drogue est un des motifs ; tentative de l’État pour rétablir la paix civile et de reprendre le contrôle du territoire ; volonté des Etats-Unis d’intervenir pour mettre fin au trafic de drogues au risque de mettre en péril les négociations de paix.

Le « Plan Colombie » a pour objectif officiel de combattre le narco-trafic, d’appuyer les négociation de paix qui se sont ouvertes au début de l’année 1998 avec le principal mouvement de guérilla, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et plus récemment avec l’Armée de libération nationale (ELN) et de promouvoir le développement économique du pays, en particulier en faveur des secteurs les plus modestes de la population. Le coût global de ce plan est de 7, 5 milliards de dollars. La contribution du gouvernement colombien devrait s’élever à 4 millards de dollars. Les Etats-Unis ont décidé d’y contribuer au niveau de 1,3 milliards de dollars. Le reste est attendu de la coopération bilatérale (Espagne, Japon), et multilatérale, en particulier des organismes financiers internationaux (Banque mondiale, BID, Communauté financière andine, BIRD, etc.) et del’Union européenne.

En Colombie, le plan a fait l’objet de critiques, non seulement de la part des guérillas, mais aussi des ONG de développement et des organisations de défense des droits de l’Homme. Ces critiques se fondent sur le fait qu’environ 70 % des financements américains (un milliard de dollars) iront au renforcement du potentiel militaire des forces de répression. En particulier 60 hélicoptères, dont 18 de type Blackhawk, sont achetés aux Etats-Unis. Les FARC et l’ELN estiment donc que sous couvert de lutter contre le narco-trafic, le gouvernement américain en renforçant l’armée colombienne, vise en fait à saboter le processus de paix et qu’elles sont la cible d’un véritable « acte de guerre ». Les ONG colombiennes et internationales (Amnesty International, American Watch, WOLA, etc.) dénoncent, quant à elles, « une logique de guerre » qui ne peut qu’aggraver la situation d’insécurité dans laquelle vivent les populations. Ce plan inquiète et divise également les voisins de la Colombie. Ils ne peuvent s’empêcher de le mettre en relation avec un projet – en faveur duquel les États-Unis ont lancé des ballons d’essai tout en le démentant officiellement – de créer une armée multi-latérale latino-américaine d’intervention en Colombie dans le cas où les guérillas et les narco-trafiquants menaceraient la sécurité régionale. Un tel projet, qui avait été approuvé par le Pérou de l’ex-président Fujimori, a fait l’objet d’une vive opposition de la part du Venezuela (dont le président nationaliste Hugo Chavez ne cache pas ses sympathies pour les FARC), du Panama et du Brésil qui voit d’un mauvais œil toute initiative pouvant concurrencer son rôle de puissance régionale.

Les pays frontaliers de la Colombie (Équateur, Pérou, Brésil, Venezuela et Panama) craignent qu’une violente offensive contre la production de drogue dans ce pays rejette dans les régions amazoniennes qui longent leur frontière avec lui, non seulement les populations mais aussi les guérillas et les narco-trafiquants.

Au cours d’une réunion des pays appuyant la lutte anti-drogues qui s’est tenue à Bogota le 24 octobre 2000, l’Union européenne, à l’issue d’un processus au cours duquel la France a joué un rôle déterminant, a clairement pris ses distances à l’égard du « Plan Colombie ». La contribution financière de l’U.E se montant à 871 millions de dollars sera destinée essentiellement à des programme de « renforcement des institutions » et de « développement social ». Mais, surtout, cette aide financière se situe clairement en dehors du cadre du « Plan Colombie ». Le porte-parole de l’Union, Renaud Vignal du ministère des Affaires étrangères français, a déclaré à cette occasion : « L’aide européenne est différente du Plan Colombie » et il a ajouté afin que ne subsiste aucune ambiguïté : « L’assistance européenne n’inclut aucun aspect militaire…Pour l’Union européenne il n’existe pas d’alternative au processus de paix, il n’existe pas de solution militaire permettant de rétablir une paix durable ». Le responsable de l’Union pour l’Amérique latine, Francisco de Camara, a enfoncé le clou : « Nous voulons contribuer à la paix, non accroître la tension ».

Le 8 mars 2001 a eu lieu une réunion entre les diplomates de 26 Etats et les FARC dans la zone démilitarisée concédée à la guérilla. Les Etats-Unis ont refusé d’y participer, même si la nouvelle administration affirme « soutenir sans équivoque » le processus de paix et « n’exclut pas de participer » au prochain round de discussion avec la guérilla. L’Union européenne et la plupart des pays de l’Espace Schengen étaient représentés ainsi que le le Vatican, la Suisse, le Canada, le Japon, le Mexique, le Brésil, le Venezuela, etc. A l’issue de la réunion un communiqué signé par tous les pays présents réitérait leur appui au processus de paix. En outre cinq pays – Cuba, Espagne, France, Norvège et Suisse – font partie depuis mai 2000 du groupe dit des « pays amis » du processus de paix avec l’autre guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN). L’opposition croissante de l’Union européenne au « Plan Colombie » a facilité le changement de stratégie des FARC, jusque là opposées à la présence de toute commission internationale dans la zone démilitarisée, et remis sur les rails des négociations sérieusement compromises.

Les limites de la lutte contre le blanchiment

Les drogues illicites d’origine naturelle, à l’exception du cannabis cultivé dans des pays comme les États-Unis, l’Australie ou les Pays Bas essentiellement destiné au marché interne, poussent dans des pays du tiers monde : Birmanie, Afghanistan, Pakistan, Maroc, Bolivie, Pérou et Colombie, pour ne mentionner que les principaux producteurs/exportateurs. Cette situation amène le public à faire porter à ces pays la responsabilité des dégâts causés par les drogues dans les pays riches.

Cependant, si l’on considère le blanchiment de l’argent généré par ces productions, on s’aperçoit que le tableau est en quelque sorte inversé. D’abord on constate qu’entre le prix payé au paysan pour la matière première de la drogue et celui que cette dernière rapportera, au détail, dans les rues des pays riches, la multiplication du profit est en moyenne de 1 500 à 2 000 dans le cas de l’héroïne et de 20 à 40 dans le cas du haschisch, drogue pour laquelle les trafiquants «se rattrapent» sur les énormes quantités commercialisées. On estime d’autre part que les profits de la drogue qui restent ou reviennent dans les pays producteurs ne représentent pas plus de 10 % de la valeur finale du produit vendu dans les pays riches. Ainsi, alors que le marché mondial de la cocaïne colombienne représente annuellement une cinquantaine de milliards de dollars, les retombées sur l’économie locale ne dépassent pas 2 milliards de dollars.

On peut en conclure que la plus grande partie des profits générés par la vente des drogues se blanchissent et s’investissent dans les pays riches.

C’est la raison pour laquelle ces derniers ont fait de la lutte contre le blanchiment une priorité. Ils ont créé une multitude de services spécialisés internationaux et nationaux pour traquer l’argent sale des narco : GAFI, TRACFIN, FINCEN, CTIF, FOPAC, etc. La principale organisation multilatérale, le Groupe d’action financière (GAFI) ayant été créé en 1989, il est légitime de s’interroger sur le bilan de cette lutte.

Damien Callamand, expert du FOPAC, cellule anti-blanchiment d’Interpol, a récemment déclaré que si l’on saisissait environ 10 % des drogues en circulation, on ne confisquait guère que 1 % des profits généré par l’ensemble des activités criminelles.

Il ajoutait que hormis l’«Opération La Mina» (1994) qui a abouti à la saisie de 1,2 milliard de dollars, l’ensemble des autres saisies effectuées depuis qu’existe la lutte anti-blanchiment dans le monde, c’est à dire une dizaine d’années, se situerait entre 1 et 2 milliards de dollars, alors que les profits de l’argent de la drogue sont estimés annuellement à des sommes variant entre 300 et 500 milliards de dollars.

Au-delà de l’ambiguïté des systèmes juridiques de contrôle et des défaillances dans leur application, existe aujourd’hui une contradiction plus fondamentale : la volonté de contrôler les mouvements de capitaux dans le cadre d’une économie mondialisée. D’un côté les organismes financiers internationaux recommandent la circulation sans entrave des capitaux, de l’autre les États leur étroite surveillance dans le cadre de la lutte anti-blanchiment. Les recettes ultra-libérales imposées aux pays du Sud et de l’Est impliquent notamment des privatisations massives et rapides dans des pays qui ne disposent généralement pas de capitaux, dont les unités industrielles et les services sont obsolètes et où les risques dissuadent souvent les entrepreneurs d’investir. Cela ouvre tout grand la porte à des mafias pour qui l’essentiel est moins de faire des affaires rentables, que de recycler leurs capitaux dans des conditions avec lesquelles ne peut concurrencer aucun entrepreneur disposant de capitaux licites. C’est ainsi que les mafias italiennes ont racheté des canards boiteux en Allemagne de l’Est et dans toute la CEI, que les mafias russes ont mis la main sur une grand partie des secteurs économiques dans leurs pays, que l’on voit pousser comme des champignons des complexes touristiques en Amérique latine et en Afrique dont les coefficients de remplissage sont truqués pour justifier le blanchiment des organisations criminelles de tout poil.

Mais les pays riches, en particulier certains de ceux qui appartiennent à l’espace Schengen, participent également à cette recherche de nouvelles alternatives économiques dans leurs possessions d’Outre-mer où ils font la chasse aux investisseurs étrangers pour lancer ou relancer l’économie : des zones franches se créent dans le but de développer de nouvelles activités (tourisme, services financiers). C’est le cas, par exemple, dans les Caraïbes, non seulement chez les États indépendants, mais également dans les territoires d’Outre-mer des pays du Nord, comme l’île de Saint-Martin que se partagent la France et les Pays-Bas. Après les mafias américaines dans les années 1950/1960, s’y sont successivement installées les organisations criminelles italiennes dans les années 1960/1970 et les organisations libanaises dans les années 1980/1990. Dernières arrivées, les maffyas turques.

Non seulement cette île est devenue une plate-forme du transit de la cocaïne à destination de l’Europe, mais aussi un centre de blanchiment de premier ordre à travers les banques, les infrastructures touristiques et les casinos.

Un certain nombre d’affaires donnent à penser que plusieurs pays, et non des moindres, sont surtout actifs lorsqu’il s’agit d’épingler le voisin, ils font preuve de beaucoup moins d’allant lorsque les intérêts de leurs grandes banques sont en jeu. Ainsi, les Etats-Unis ont été à l’origine de beaucoup d’affaires…en Suisse. Mais chez eux, l’affaire des fonds Salinas à la City Bank paraît complètement enterré comme si les autorités judicaire jouaient maintenant sur la prescription. Lorsque le GAFI a produit son rapport en octobre 2000, la presse européenne a révélé que l’absence de l’île de Jersey et de Monaco sur la liste des pays « blanchisseurs » avérés, résultait en fait d’une négociation entre le Royaume-Uni et la France

Dernier obstacle aux velléités de contrôle des capitaux : le Cyberbanking.

Si les transactions bancaires ne sont pas une nouveauté, ce sont leur application par le biais d’Internet qui en sont une. Cette facilité de mouvement offerte par un gigantesque réseau transnational aux multiples ramifications présente la particularité d’accroître la volatilité des capitaux et ceci pour deux raisons : tout d’abord, parce que de son propre ordinateur personnel des fonds peuvent être transférés d’un continent à l’autre et ensuite parce que l’argent liquide peut être stocké sur une smart card (porte monnaie électronique). L’argent est par conséquence immédiatement disponible à l’inverse d’une carte bancaire qui nécessite un distributeur. L’élimination de ce lien favorise également la confidentialité puisque par une simple opération commerciale impliquant une carte de crédit il est possible de répérer et de suivre l’itinéraire d’un individu. Cela offre d’immenses possiblités à des entreprises criminelles pour déplacer des sommes colossales. Ce problème s’accroit lorsqu’on associe à l’extrême perméabilité des banques offshore dont la législation bancaire des territoires où elles se trouvent est assouplie de façon à attirer les capitaux. Il convient de reprendre ici les analyses du professeur Jean Dupuy dans son article «Le dédoublement du monde» : «Nous assistons à l’émergence d’un monde dual. Au monde des États, système de légalité, se mêle un monde dont les acteurs sont des forces vives, portés par des flux transnationaux et animés du seul désir de l’efficacité. Ce second monde se distingue radicalement du premier : il est sans frontière ; il est hors la loi». On ne saurait souligner plus radicalement les difficultés de s’attaquer au trafic de drogues à travers la lutte contre le blanchiment.

Conclusion

On le sait les Etats-Unis viennent de perdre leur siège au sein de la direction de l’OICS, après avoir dû céder celui qu’ils occupaient au sein de la Commission des droits de l’Homme. Ce revers est probablement le résultat d’un conjonction d’intérêts divers. Mais un des motifs est certainement le vote de certains pays d’Amérique latine qui ont été toujours opposés au processus de « certification » de la part des Etats-Unis et qui ont reçu un important renfort avec l’élection en 2000 du Vicente Fox du Parti d’action national (PAN) à la présidence du Mexique. Bien que prôche des Etats-Unis, ce dernier la rejette et plaide haut et fort pour une révision des relations du Mexique et de l’Amérique latine avec les Etats-Unis sur le plan de la lutte anti-drogues.

D’autre part, des phénomènes ponctuels comme la quasi-disparition des productions d’opiacés en Afghanistan ou plus structurels, comme le développement de la production des drogues de synthèse dans les pays développés, vont enlever une partie des arguments des Etats-Unis dans leur croisade contre les pays producteurs. Sur le plan de la toxicomanie l’avancée des politiques de « réduction des risques », auxquelles s’est notamment ralliée la France depuis la fin des années 1990, au détriment des politiques en faveur de la politique américaine d’un « monde sans drogue », dont la Suède reste en Europe un des derniers tenants, est un autre signe de changement.

Mais les Etats-Unis conservent des alliés. Les trois grandes organisations onusiennes spécialisées dans la lutte contre les drogues appuient leur position : le PNUCID/ODDCP d’abord, nous l’avons dit, ainsi que l’Organe de contrôle international des drogues (OICS) dont la fonction est de veiller au respect de Conventions internationales (de 1964, 1971 et 1988) élaborées sous l’influence des Etats-Unis. Bien qu’ils puissent faire entendre leur voix au sein de ces organismes, c’est au niveau de la Commission des stupéfiants, expression directe de l’Assemblée générale des Nations unies, que les pays émergeants ou en voie de développement se font surtout entendre. Or ces pays sont sur des positions parfois plus extrêmes encore que celles des Etats-Unis tant au niveau des politiques nationales en matière de toxicomanie que sur le plan de la lutte internationale contre les drogues.

Cette attitude a plusieurs raison. Pour certains, elle découle du fait qu’il s’agit de sociétés non démocratiques – la Chine, la Malaisie, l’Arabie Saoudite ou l’Iran – qui punissent très sévèrement toutes les déviances visibles. Pour d’autres, il s’agit simplement de la conséquence de la fascination exercée par le « modèle américain » ou d’un opportunisme les poussant à rallier ce qui est perçu comme la position dominante parmi les pays riches. Une troisième catégorie vise, à travers des mesures punitives, dresser un rideau de fumée sur les trafics auxquels se livrent leurs élites. Ces pays traitent les consommateurs comme des délinquants, les petits trafiquants comme des criminels dangereux et sont prêts à appuyer toutes les croisades anti-drogues dans la mesure où ils n’en sont pas la cible.

Et cela d’autant plus que si les Européens se sont montrés aussi entreprenants dans le cas de la Colombie, c’est que ce pays fait partie du pré carré des Etats-Unis.

Mais en ce qui concerne par exemple l’Afrique, l’attitude des anciennes puissances coloniales – France, Royaume Uni, Espagne, Portugal – est loin d’être toujours aussi ferme avec certains gouvernement du continent impliqués dans les trafics. Pour ne pas parler de la complaisance dont elles font preuve à l’égard de centres de blanchiment comme Jersey pour le Royaume Uni ou Saint-Martin/Sint Marteen pour la France et les Pays-Bas.

Ces ambiguïtés et ces contradictions, non seulement sont un obstacle à la lutte contre la grande criminalité dans le domaine des stupéfiants, mais elles peuvent être elles-mêmes à l’origine de nouvelles menaces comme le suggère l’attitude des Etats-Unis dans le cas de la Colombie.

source

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FRANCE 🇫🇷 (Drogue) : tout ce qu’il faut savoir sur l’économie du narcotrafic

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FRANCE 🇫🇷 (Drogues) : dans un entretien au Parisien – Aujourd’hui en France, Gérald Darmanin dresse un un bilan positif sur près d’un an d’action contre le trafic de stupéfiants

QUID de la cyber-distribution via Twitter ?

QUID de l’incapacité de nos cyber-services pour supprimer les milliers de propositions de stups, d’armes et d’offres pédocriminelles ?

QUID de l’implantation des nouveaux points de vente ?

QUID du contrôle efficace possible dans nos ports maritimes ?

QUID de l’embouteillage des services judiciaires ?

QUID de l’économie souterraine qui alimente des quartiers défavorisés ?

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EXTRAITS

de

l’interview cocorico !

Par Jean-Michel Décugis et Damien Delseny

Il y a neuf mois vous avez fait de la lutte contre le trafic de drogue une priorité. Quel est votre bilan ?

Nous sommes en train de regagner le terrain. Et c’est sans précédent. Nous menons la bataille sur deux fronts : l’offre et la demande. L’offre, avec la lutte contre les trafics internationaux, les grossistes et tous les points de deal que nous avons recensés et ciblés, mais aussi en travaillant sur la demande, avec les consommateurs et les amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour usage de stupéfiants (NDLR : 200 euros et une inscription au fichier des antécédents judiciaires).

Cela signifie que la demande reste forte ?

Oui. La preuve, c’est que dans une année 2020 marquée par le confinement et le couvre-feu, les saisies de drogue ont été très importantes.

Est-ce lié, selon vous, à la création de l’Office anti-stupéfiants, l’OFAST ?

Il y a tout un dispositif. Avant, les services travaillaient en silo, l’ OFAST, voulu par le président de la République, c’est la task-force au service d’une mobilisation générale anti-drogue, une DEA (la Drug Enforcement Administration aux Etats-Unis) à la française. Dans chaque département, désormais, une cellule du renseignement opérationnel sur les stupéfiants coordonne l’action. Cela a contribué à démanteler 12622 réseaux l’an dernier.

Vous aviez recensé en septembre 3952 points de deal en France, combien ont été démantelés ?
Quatre cent cinquante. Et nous allons accélérer la cadence.
Justement, ces attaques contre la police vous les attribuez à la lutte contre le trafic de drogue ?
Il y a un lien évident entre le trafic de drogue et la violence. Mais pas seulement contre les forces de l’ordre.
Vous pensez aux règlements de compte et aux rixes entre bandes ?
En tout cas, tous les règlements de compte commis pendant l’été étaient en lien avec le trafic de drogue, à l’exception des épisodes violents survenus à Dijon avec la communauté tchétchène. C’est une inquiétude et, en même temps, la conséquence du travail mené par la police sur le terrain.
Il y a aussi les armes ?

Les dealers se sont beaucoup armés aussi. A titre d’exemple, en novembre 2019, quand on démantelait un trafic, 8% des personnes interpellées étaient porteuses d’armes à feu. Aujourd’hui, c’est 22%. C’est la preuve d’une militarisation du trafic de drogue.

Y a-t-il toujours une loi du silence dans ces quartiers ?
De moins en moins, et je m’en réjouis. C’est tout l’intérêt de la plate-forme de signalement mise en place (moncommissariat.fr et la brigade numérique de la gendarmerie).
Cela veut-il dire que les méthodes des trafiquants s’adaptent à la conjoncture ?
Entre mars et juin, période de confinement, le trafic s’est effondré. Notamment en raison de l’arrêt du trafic aérien et de la limitation de la circulation routière. Mais, en réalité, ce trafic s’est transformé avec le développement de la livraison à domicile. On a vu arriver des plates-formes sur les réseaux sociaux comme sur Snapchat pour passer les commandes et, ensuite, des livraisons avec scooters, motos ou même voitures. Il y a aussi les livraisons par voie postale.
Votre action vise aussi les consommateurs. Grâce aux AFD, les amendes forfaitaires délictuelles, peut-on dresser une cartographie précise de cette consommation, et un profil des clients ?
J’ai demandé une analyse plus fine de cette question. Il y a d’abord une consommation de proximité par des habitants de ces quartiers populaires. Mais il y a aussi une population plus bourgeoise qui consomme et qui, elle, se fait livrer à domicile. La consigne que j’ai donnée, notamment à la préfecture de police de Paris, c’est aussi d’être présent dans les quartiers plus « huppés » pour contrôler ces livraisons à scooter ou moto. Arrêtons d’accepter la consommation mondaine de la drogue.
Dans votre guerre contre le trafic, vous comptez aussi sur les élus ?
Nous allons proposer aux 100 maires les plus concernés de travailler étroitement avec nous. Parce que nous avons besoin d’eux aussi pour un travail plus social, afin de sortir certains consommateurs de leurs addictions, de travailler sur la re scolarisation. Dans les écoles parmi les plus touchées, nous allons renforcer, avec Jean-Michel Blanquer, la vidéoprotection et les contrôles aux abords.
Pour lutter contre ces équipes très organisées, il faut aussi du matériel. Où en est-on de l’utilisation des drones ?
Cela va être débattu cette semaine devant le Sénat dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la sécurité globale. Pour l’instant, faute de cadre législatif, ils sont au garage.
L’occupation des halls d’immeuble se poursuit même durant le confinement ou le couvre-feu…
C’est un délit, mais il est difficile à réprimer puisque personne ne témoigne. Donc nous allons mettre en place en octobre, là aussi, un système d’amende forfaitaire, ce qui permettra de verbaliser mais aussi d’inscrire ces personnes contrôlées au fichier des antécédents judiciaires et ainsi de mieux identifier ceux qui travaillent comme petites mains dans les réseaux.
A Paris, la consommation de crack reste un problème récurrent…
Le problème du crack, c’est qu’il engendre une très forte dépendance. Les effets sur la santé physique et mentale sont dévastateurs et la détérioration de ceux qui consomment est rapide et souvent inéluctable. C’est une toxicomanie qui touche particulièrement des personnes fragilisées déjà, venant des classes populaires et parfois une population immigrée clandestine. L’intervention et le rôle de la police sont très compliqués. Il y a des saisies et des revendeurs arrêtés tous les jours, mais c’est une drogue très facile à fabriquer. Il faut travailler avec le corps médical et social des villes touchées pour pouvoir faire un accompagnement qui ne soit pas que policier.
Vous parlez de prévention. Votre plan de bataille comporte-il un volet préventif ?
Oui, et nous devons être plus efficaces sur la prévention. Nous n’avons pas encore gagné la bataille pour expliquer que la drogue, c’est vraiment de la merde. Le Premier ministre a donné son accord pour lancer une vaste campagne de communication sur le sujet. Il n’y en a pas eu depuis le début des années 1980. Il faut démontrer la nocivité absolue des stupéfiants dans le décrochage scolaire, dans les maladies psychologiques, dans les violences conjugales, dans les accidents de la route.  La drogue n’est pas un produit sympathique. La drogue, c’est la mort.

SOURCE et l’intégralité de l’interview


Étant tous égaux devant la loi, merci de signer la pétition pour un contrôle dépistage de drogues sur l’ensemble de nos élus faiseurs de lois, des décideurs, des douaniers, des policiers, des gendarmes et des magistrats

Pour signer la pétition

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FRANCE 🇫🇷 (Cyber-services) : les réseaux sociaux sont les meilleurs alliés de la « grande distrib » de drogues

Sur Twitter, d’innombrables annonces semblables à celle ci-dessous sont postées à longueur de journée. https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/zZSlv0XhrCj0OWjlB5CRR7XmUGA/930x682//filters:format(webp)/regions/2021/03/10/6048cefeb4c7a_1f-5225078.jpg

© DR Twitter

Grâce à ces réseaux sociaux, plus besoin d’aller traîner dans des points de deal mal fréquentés pour acheter une barrette de shit ou un gramme de coke. Pour les moins téméraires, il suffit d’envoyer un message et d’attendre tranquillement sa livraison à la maison.

Une cybercriminalité difficile à traquer

Le procureur Eric Vaillant

Toutefois, ces cyberpatrouillages demandent du temps et des moyens aux forces de l’ordre. « Tout ce qui est sur internet demande de longues investigations, il y a des délais de réquisition. Ce n’est pas si simple« , reconnaît le procureur Eric Vaillant.

Yannick Biancheri, le syndicaliste membre de la Police Nationale de l’Isère, est plus sévère : « Nos méthodes évoluent, on s’adapte. Mais on aura toujours un train de retard. Les trafiquants ont des moyens quasiment illimités, sans problèmes d’argent ni de paperasse. Nous, on n’est pas aussi réactifs, on est toujours à la traîne. Le jour où on comprendra qu’il faut des moyens conséquents, comme du matériel et des formations, là, on pourra peut-être rivaliser« .

Cette forme de délinquance est prise très au sérieux par les forces de l’ordre et le Parquet, mais tous s’accordent sur une chose : les trafiquants s’adaptent à la vitesse de la lumière et ils trouveront toujours de nouvelles combines pour vendre leurs produits.

A ce jour, les TWITTER, Snapchat et autre Wahtsapp ne modèrent toujours pas !

SOURCE

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FRANCE 🇫🇷 (place Beauvau): récital sans surprises des duettistes Schiappa et Darmanin

« 88 tonnes de cannabis, 11,5 tonnes de cocaïne et 1 tonne d’héroïne », ce sont les premiers chiffres des saisies de drogue réalisées en 2020, livrés ce matin par Gérald Darmanin, qui restent très élevés pour le ministre de l’Intérieur et proches de ceux des années précédentes, malgré le contexte de la crise sanitaire.En clair tout baigne, alors qu’au bas mot, plus de 1.000 tonnes de haschich ont été consommé en France durant la même période, plus de 150 tonnes de coke et pas moins de 10 tonnes d’héroïne.

Les dernières données disponibles en termes de niveaux de consommation des drogues illicites en France proviennent de l’enquête Baromètre santé 2017qui précisait que le cannabis restait de très loin la substance illicite la plus consommée, aussi bien chez les adolescents qu’en population adulte, avec au total 18 millions de personnes à l’avoir déjà essayé et 45 % des individus âgés de 18 à 64 ans.

Alors, est-ce normal de mobiliser nos FDO dans un combat sans fin, en brisant la vie de toutes celles et ceux qui auront été et seront verbalisés, alors que ce sont pour la quasi totalité des citoyens respectables ? Assurément NON!

Pourquoi ne pas faire subir un test à tous les régaliens et à tous nos élus, aux artistes qui finissent toujours par nous dire qu’ils ont consommé, à nos animateurs des médias comme à tous nos dirigeants performants ? Allez Gérald, encore une petit effort, il suffira d’un décret, et hop, tous les citoyens sans test de contrôles anti-drogue seront verbalisés.

Il y a quelques semaines Aviseur publiait ces articles:

FRANCE 🇫🇷 (narco guerre): nos régaliens sont les meilleurs, c’est bien connu!

FRANCE 🇫🇷 (Cartel des tartuffes): les duettistes Schiappa et Darmanin s’en vont en guerre contre les trafiquants de drogue

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Pour mémoire:

DNRED (Douane française): opérations d’infiltration menées par NS 55 et quantités de drogues saisies

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FRANCE 🇫🇷 (Drogues): la politique en matière de lutte contre la drogue est un échec

A l’initiative du Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) réunissant des associations telles que la Fédération addiction, le Syndicat de la magistrature ou encore Médecins du monde, un sondage a été réalisé par l’institut CSA pour savoir ce que pensent les Français de ces politiques.

Pour 66% des Français, la pénalisation pour usage n’est pas efficace pour lutter contre la consommation de drogues.

Le dernier exploit de Gérald Darmanin dans l’arsenal répressif en instaurant une amende forfaitaire délictuelle, mise en place le 1er septembre 2020, n’est soutenu que par une hiérarchie policière préférant s’assurer de bonnes statistiques plutôt que de lutter efficacement contre la consommation de drogues qui explose, surtout auprès des adolescents.

La responsabilité morale de tous les tartuffes qui cautionnent encore cette politique rétrograde est engagée.

lire l’article de Libération pour ce cinquantième anniversaire

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FRANCE 🇫🇷 (Les drogues – Faits et chiffres): le tabac et l’alcool sont responsables d’environ 130.000 décès par an, ce chiffre descend à 30 pour la cocaïne et en-dessous de la barre des 10 morts pour le cannabis

Bien que clivante, la question des drogues illicites prend de plus en plus de place au sein du débat public en France, et plus particulièrement concernant la légalisation ou non du cannabis. L’opinion publique est, en effet, très partagée sur le sujet : si 50 % se positionnent en faveur d’une autorisation de la consommation du cannabis, l’autre moitié y est opposée.

Publié par Statista Research Department,  le 20 oct. 2020

Le rapport qu’entretient la France avec le cannabis est empli de paradoxes : alors que l’Hexagone dispose d’une des législations européennes les plus restrictives, en pénalisant purement et simplement la consommation (à l’inverse d’autres pays comme l’Allemagne qui l’ont dépénalisée, ou encore les Pays-Bas et l’Espagne qui la tolèrent et l’encadrent), c’est aussi en France que l’on trouve la plus forte proportion de personnes ayant déjà expérimenté cette substance (45 %).

Si le cannabis est, et de loin, la substance illégale de prédilection des Français, les autres drogues ne sont pas en reste : la cocaïne arrive en deuxième position des produits illicites les plus expérimentés, suivie par l’ecstasy et la MDMA. Toutes sont en majorité consommées par les jeunes de 26 à 34 ans.
On dénombre, par ailleurs, 1,5 million de consommateurs réguliers d’herbe, preuve que le marché est florissant.

La valeur du marché des drogues illicites est en effet loin d’être négligeable : elle est estimée à plus de 2,3 milliards d’euros en France, donc la moitié est générée par le cannabis seul. À l’échelle européenne, ces chiffres dépassent les 11 milliards d’euros pour la marijuana et atteignent presque les huit milliards pour l’héroïne.

Et la tendance n’est pas à la baisse : entre 2007 et 2010, le nombre d’infractions liées au cannabis est passé de 84.000 à 107.000, de 4.200 à 5.000 pour l’héroïne et est resté stable pour la cocaïne (environ 4.000).
Seule exception : les drogues de synthèse, donc le nombre d’infractions n’a cessé de baisser au fil des années, pour atteindre moins 500 en 2010. Cela peut néanmoins s’expliquer par le fait que de nombreux nouveaux produits de synthèse (NPS) apparaissent avant que l’État n’ait eu le temps de légiférer sur leur interdiction. Ainsi, la consommation de certains produits de synthèse ne peut être punie par la loi.

Quoiqu’il en soit, un important durcissement de la répression des drogues est à constater : si en 2010, environ 36 tonnes de produits stupéfiants ont été saisis, ce volume a presque atteint les 101 tonnes neuf ans plus tard.

Pour Marc Fievet, d‘Aviseur International, les volume saisis ne correspondent en rien à ‘un important durcissement de la répression des drogues’, mais sont dus à la seule progression du marché !

Si toutes ces substances ont bien mauvaise réputation, elles sont loin d’être les plus mortelles : alors que le tabac et l’alcool (considérés comme des drogues licites) sont responsables d’environ 130.000 décès par an, ce chiffre descend à 30 pour la cocaïne et en-dessous de la barre des 10 morts pour le cannabis.

Ce texte fournit des informations générales. Statista ne peut garantir que les informations soient complètes ou exactes. En raison de cycles de mise à jour variables, les statistiques peuvent afficher des données plus récentes que celles référencées dans le texte.

source et plus

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DROGUE: comment, deux siècles durant, les pouvoirs en place ont fait naître et prospérer le commerce des drogues, envers occulté du libre-échange ?

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CYBER-SERVICES 🇺🇸 🇪🇺 (Darknet): l’opération « DisrupTor » de JCODE à Los Angeles en février 2020 a permis la découverte d’une grande cache de drogues, d’armes, d’argent, d’or et de crypto-monnaie

Cela ressemblait à une entreprise de vente par correspondance ordinaire

Le hangar de stockage, en Californie, était bien rangé et organisé. Les fournitures postales, le ruban adhésif et le matériel étaient empilés ou triés dans des bacs étiquetés, et une grande boîte contenait des colis adressés et prêts à être déposés au bureau de poste.

C’est là que des agents du FBI, du Service d’inspection postale des États-Unis (USPIS) et des enquêtes de sécurité intérieure (HSI) ont trouvé environ 50 livres de méthamphétamine et des sacs et des conteneurs remplis de milliers de pilules d’Adderall. Il y avait aussi des balances, des scelleurs de colis et trois armes à feu.

La recherche d’un deuxième site utilisé pour emballer les médicaments pour la même opération a produit un autre énorme approvisionnement. Les agents ont découvert plus de 100 livres de méthamphétamine et quelque 30 000 comprimés dans les deux endroits – un paquet de drogues dangereuses d’une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les deux opérations de recherche, combinées à des mesures d’application de la loi dans d’autres endroits et à des dates ultérieures, ont conduit à l’arrestation de plusieurs personnes liées à une organisation de trafic de drogue en ligne qui a vendu sous plusieurs noms sur le darknet. Les individus sont maintenant confrontés à une combinaison d’accusations de trafic de stupéfiants, de complot, de blanchiment d’argent et d’armes à feu qui pourraient entraîner des peines de 10 à 25 ans de prison fédérale.

Les enquêteurs du FBI affirment que le groupe a réalisé plus de 18 000 ventes de stupéfiants sur plusieurs sites darknet.

Les forces de l’ordre pensent que cela pourrait être l’un des plus gros vendeurs de darknet de méthamphétamine en vrac à ce jour. Les enquêteurs ont déclaré que les preuves indiquent que le groupe fournissait d’autres vendeurs de darknet et de drogue de rue en plus d’expédier des drogues à des acheteurs individuels aux États-Unis et à l’étranger.

Ces opérations dans la région de Los Angeles et des efforts similaires aux États-Unis et en Europe faisaient partie d’un effort concentré appelé Operation DisrupTor, mené par les agences partenaires qui forment l’équipe Joint Criminal Opioid Darknet Enforcement (JCODE).

Les forces de l’ordre américaines et à l’étranger ont arrêté 179 personnes et saisi plus de 500 kilogrammes de drogues illicites dans le cadre de l’opération DisrupTor.

Créé en 2018, JCODE combine les efforts du FBI, USPIS, HSI, Drug Enforcement Administration (DEA), US Customs and Border Protection, Department of Justice, Financial Crimes Enforcement Network, Naval Criminal Investigative Service, Department of Defence et Bureau of Alcool, tabac, armes à feu et explosifs.

Les effets de la mondialisation

Étant donné que nombre de ces marchés traversent les frontières, Europol est également un partenaire international inestimable dans le travail de JCODE pour avoir un impact mondial sur le trafic de drogue sur le darknet.

«Le personnel des forces de l’ordre affecté à JCODE se spécialise dans les menaces où l’activité criminelle traditionnelle croise des plates-formes technologiques sophistiquées», a déclaré le directeur du FBI Christopher Wray lors d’une conférence de presse annonçant aujourd’hui les résultats de l’opération DisrupTor. «Chaque jour, ils s’efforcent de montrer à ces criminels qu’ils ne peuvent plus compter sur le fait de se cacher sur le darknet, car nous allons infiltrer leurs réseaux, fermer leurs marchés illicites en ligne et les traduire en justice, quoi qu’il arrive. ça prend. »

 

Le darknet offre à ses utilisateurs l’anonymat, et les crypto-monnaies – qui sont le mode de paiement préféré sur les sites darknet – offrent des moyens supplémentaires de voiler les transactions.

« Beaucoup de gens sont plus à l’aise de se connecter à leur ordinateur et d’acheter de la drogue en trois minutes depuis leur canapé que d’aller dans un coin de rue peu fréquent« , a déclaré l’agent spécial du FBI Los Angeles Christopher Siliciano, qui estime que la facilité et la dissimulation offertes par ces marchés ont permis de rendre la drogue plus accessible.

Mais ce qui semble de l’extérieur être un cycle impénétrable d’échanges distants et anonymes n’est pas sans fissures.

«Les vendeurs doivent encore transformer leur argent en espèces, ils doivent encore récupérer les médicaments, ils doivent encore transporter les médicaments», a déclaré Siliciano. « Tout cela ne se produit pas sur Internet. »

L’agent spécial HSI Christopher Hicks, qui soutient l’équipe JCODE à Los Angeles, a déclaré que des vulnérabilités existaient également pour les acheteurs de darknet. «Même si vous recevez des articles dans une boîte postale sous un faux nom, vous devez ouvrir cette boîte aux lettres. Vous devez toucher ce paquet.  »

L’expertise particulière de Hicks consiste à suivre l’argent de la drogue à travers le monde incroyablement complexe des échanges, des applications et des tumblers de crypto-monnaie. Il a souligné que les crypto-monnaies ont également leurs points d’exposition: «Les gens pensent que la crypto-monnaie est cette plate-forme anonyme, mais il y a des choses que nous pouvons exploiter pour découvrir qui sont les gens. Ce n’est pas vraiment anonyme. »

Bien que les marchés du darknet offrent aux enquêteurs des moyens d’entrer, ce n’est pas facile.

Nathan Cocklin, l’agent spécial qui dirige le groupe de travail JCODE de Los Angeles pour le FBI, a déclaré que le partenariat sur ces affaires complexes et chronophages est le seul moyen pour l’application de la loi d’être efficace. «Aucun de nous ne pouvait le faire seul», a-t-il expliqué. «Nous apportons chacun un ensemble de compétences spécifiques à l’enquête.»

Les inspecteurs postaux sont souvent le point de départ essentiel des cas et offrent la possibilité de suivre et d’enquêter sur les colis.

La DEA est un partenaire essentiel de partage d’informations et aide à tester, à analyser et à suivre les tendances des drogues. Le FBI fournit un puits profond de ressources d’enquête, tandis que HSI soutient les enquêtes sur les transactions financières et relie les efforts internationaux.

Et la capacité de partager des informations avec des partenaires internationaux est essentielle dans ces réseaux qui traversent si facilement les frontières. «Beaucoup de nos partenaires européens ont d’excellentes unités de cybercriminalité», a déclaré Hicks. «Nous sommes en mesure de tirer parti de leurs compétences et de ce qu’ils savent faire le mieux

Les efforts d’enquête conjoints ont donné d’énormes succès au cours des 10 dernières années, les forces de l’ordre ayant saisi plusieurs grands marchés de darknet. La saisie la plus récente a été celle de Wall Street Market en 2019, lorsque les administrateurs du site ont été accusés non seulement de gérer le marché illégal, mais également de voler tout l’argent détenu sur ses comptes séquestres et utilisateurs.

Chaque succès donne aux enquêteurs des pistes supplémentaires pour alimenter davantage d’enquêtes. «Les données et les informations que nous recevons de chaque retrait ultérieur nous donnent une image plus claire de la prochaine cible», a déclaré Cocklin.

L’effet boule de neige des mesures d’application de la loi, combiné à certaines fraudes très médiatisées, comme celle pratiquée sur le marché de Wall Street, a érodé la confiance des acheteurs et des vendeurs sur le marché. «Nous commençons à voir un impact de ce que les mesures d’application de la loi ont fait», a expliqué Cocklin. «Il y a une grande méfiance et des bouleversements sur les marchés.»

Cela n’a pas mis les marchés à la faillite, mais a poussé les acheteurs et les vendeurs vers des sites moins centralisés. «Nous voyons plus d’applications cryptées peer-to-peer», a déclaré Cocklin. «Cela crée un nouveau défi pour les forces de l’ordre, mais ils ont également supprimé une partie de la facilité offerte par le darknet. Les tactiques changent et nous devons simplement rester avec le jeu. »

Siliciano a déclaré que s’il était plus difficile de trouver et d’acheter les drogues, il espérait que davantage de personnes chercherait de l’aide.

Atteindre les acheteurs de darknet a toujours été un autre objectif des enquêtes JCODE, car elles révèlent souvent des listes de personnes qui ont acheté de la drogue.

Les agents visitent certains de ces acheteurs pour leur faire savoir que leurs achats ne sont pas aussi anonymes qu’ils le croient et pour leur offrir des informations et des ressources de traitement dans l’espoir qu’ils n’achètent plus.

« Vous ne pouvez pas traiter ces cas sans être touché par le bilan humain dévastateur de ces drogues – les vies et les êtres chers perdus« , a déclaré l’agent spécial Maggie Blanton, une superviseure de l’Unité du crime organisé de haute technologie au siège du FBI. « C’est pourquoi ces marchés en ligne sont si inquiétants et pourquoi JCODE a été créé pour les combattre. »

sources

FRANCE 🇫🇷 (Saint Ouen): « On ne se sent pas en sécurité », les habitants sont angoissés après la fusillade qui a fait deux morts lundi

SUPERDARMANIN protège les FO, il l’a dit! Jamais, il n’a dit qu’il mettrait en place la bonne politique pour protéger la population!

Deux jeunes de 17 et 25 ans ont été retrouvé morts après une fusillade dans la nuit de lundi à mardi à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. Leurs prénoms : Sofiane et Tidiane.

Dans la ville, les habitants vivent de plus en plus mal cette montée des violences, et les parents s’inquiètent de plus en plus.

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Avis à la population!

 

Le garde champêtre Darmanin ne fait que des roulements de tambour!

Depuis que les réseaux sociaux proposent des armes, les jeunes, voire très jeunes gens y ont accès. Et quand on sait que la violence des jeux sur la toile a totalement modifié le comportement de ces addicts des jeux violents, ne soyons pas surpris de l’explosion de ces réglements de compte à coups de kalachnikov ou autre scorpion…

C’est désormais l’utilisation des armes pour régler les différents commerciaux!

Dans le même temps, les cyberservices n’acceptent via la plateforme dédiée au recueil de ces infos que 10 signalements par jour…alors que des centaines de comptes twitter proposent armes, stups et offres pédo-criminelles par des milliers de tweets.

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FRANCE 🇫🇷 (Bercy): l’INSEE intègre le trafic de drogue dans le calcul de son PIB

Au royaume des tartuffes, c’est Bercy qui est la capitale!

L’INSEE intègre le calcul du trafic de drogue dans le chiffre officiel du PIB, soit 2,7 milliards d’euros : 0,1% du PIB.

Qu’importent les ravages sur le cerveau et l’intelligence, que la drogue fait à son possesseur.

1°)- L’INSEE minimise la consommation de drogue en France :

Par ailleurs, 2,7 milliards est  une somme largement sous estimée par l’INSEE, J’avais une collègue, chargée de la santé, qui m’avait expliquée : « plus de 17 millions de français prend du cannabis. 4 millions de la cocaïne ». On trouvera ces chiffres sur Google.

Donc, malheureusement, la France est très touchée par la drogue : la somme de 2,7 milliards retenue par ‘INSEE sous-estime grandement l’ampleur de ce  trafic.

1-1°)- La cocaïne se répand en France :

Jacques Lanzmann, auteur de la célèbre chanson chantée par Jacques Dutronc (« Paris s’éveille »), connaissant bien le Tout-Paris, expliquait à son fils David, les ravages de la drogue :  » la drogue, c’est comme les termites de notre maison de campagne. Cela bouffe tout. Tu vois, tel présentateur, il n’a plus de nez, plus de cerveau, plus rien … » (sic)

Gérard Fauré, le vendeur de cocaïne du Tout Paris n’hésite pas, -dans un de ses livres de souvenirs : »Le prince de la cocke », édition nouveau monde, 2020-, à jouer les « père la Morale », et à se moquer durement de ses anciens clients.

1-2°)- Le cannabis, ce n’est pas la verveine :

De son côté, croire que le cannabis est inoffensif est une légende : le cannabis est responsable de nombreux accidents de la route.

La Sécurité routière s’arrache les cheveux, pour que les jeunes conduisent sans cannabis : ils ne meurent pas eux, c’est certain ; sauf qu’ils tuent les autres…!

 

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PORTUGAL (🇵🇹): la dépénalisation des drogues est un succès

En 2000, le Portugal a décriminalisé la consommation individuelle de toutes les drogues. 20 ans plus tard, les résultats sont concluants.

Du cannabis à la cocaïne en passant par l’héroïne, toutes ces drogues sont autorisées au Portugal. En 2000, à rebours du reste du monde, le pays lusophone a dépénalisé l’achat, la détention et l’usage de stupéfiants pour la consommation individuelle. Le trafic reste toutefois interdit, mais les consommateurs de drogues sont désormais considérés comme des malades plutôt que des criminels.    

Aider et accompagner plutôt que sanctionner

Cette politique unique s’explique par l’histoire du Portugal. En 1973, à la fin de la dictature, le pays devient une plaque tournante du trafic international avec l’ouverture des frontières. Le nombre de consommateurs explose malgré la mise en place de politiques répressives. A la fin des années 90, près d’1% des Portugais étaient accros à l’héroïne et le pays avait le record de morts du SIDA liés à la drogue dans l’Union européenne. La lutte contre la toxicomanie est alors devenue la préoccupation principale des Portugais.

Pour João Goulão, directeur de l’Institut des drogues et de la toxicomanie, « la classe moyenne, la classe aisée, les gens ont commencé à dire “mon fils n’est pas un criminel, c’est quelqu’un qui a besoin d’aide“. » Dos au mur, la société portugaise s’est mise à considérer la toxicomanie comme une maladie à soigner, plutôt qu’un crime à punir. Selon João Goulão, « le plus important, c’est la relation que le sujet entretient avec la substance et non la substance elle-même. »

L’usage de drogue a fortement diminué

Alors en 2001, une nouvelle politique est mise en place. Le système de santé public prend dorénavant en charge gratuitement les toxicomanes. Avec le recul, l’expérience est un succès. Aujourd’hui, le Portugal compte 50 000 heroinomanes, c’est deux fois moins qu’en 1999. Le taux de décès liés à la drogue a chuté, il est cinq fois plus faible que la moyenne de l’Union Européenne. Quant au taux de nouvelles infections au VIH, il a été divisé par 18 en 11 ans.

Néanmoins, le trafic de drogue reste illégal, et pour la police, il est parfois difficile de différencier dealers et toxicomanes.

SOURCE

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FRANCE 🇫🇷 (Douane – Gendarmerie – Police): nos régaliennes sont-elles incapables de faire face à la déferlante des propositions de livraisons d’armes et de stupéfiants ?

Alertés depuis plusieurs mois au plus haut niveau des hiérarchies responsables, nos services régaliens dédiés à la lutte sur le web contre la diffusion des stupéfiants, des armes et tous autres produits considérés comme illicites ont-ils trouvé le temps nécessaire pour s’y intéresser.

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