
Extrait de l’Archipel des Soumis écrit par Marc Fievet entre 2002 et 2003

Dans ce contexte, pour une fois, je ne suis pas mécontent de quitter l’Espagne pour la Colombie, même si je dois voyager en compagnie de Carlos Hernandez-Reumbeaut. Je pars à Bogotá pour négocier avec les « parrains » des cartels de Cali et Baranquilla l’enlèvement de quatre à cinq tonnes de cocaïne. À notre arrivée à l’aéroport de Bogotá, nous sommes attendus par deux gardes du corps qui nous font monter à l’arrière d’une Renault 7 -version colombienne de la Renault 5- et nous emmènent vers un immeuble de la 100ème avenue. Parfaitement en évidence, un pistolet mitrailleur, chargeur engagé, est négligemment posé devant le levier de vitesse de notre voiture.
Salle de conférence au 17ème étage d’un immeuble sur la 100ème avenue à Santa Fe de Bogota en Colombie
Cinq membres des cartels de Cali et Barranquilla nous attendent dans une salle de conférence digne des conseils d’administration les plus solennels. Longue table en bois massif ovale et fauteuils recouverts de cuir couleur vert foncé. Sagement assis, ils écoutent attentivement nos exposés et la description de nos moyens logistiques, puis manifestent leur satisfaction par des grognements appuyés faisant office de mots. Lors de cette réunion, personne ne représente Bipe et Cardell, les hommes de Gilberto Rodriguez Orejuela (à gauche sur la photo) que j’avais rencontré à Caracas, mais, le plus âgé des participant à cette table ronde n’est autre que Miguel, le frère de Gilberto (à droite sur la photo). Ce qui me paraîtra surprenant, c’est qu’ils agissent comme n’importe quelle « Cofradia (coopérative agricole) ».
De retour en Europe, j’accélère au maximum les préparatifs du voyage pour la Colombie en expliquant à Mario (Locatelli) que nos commanditaires sont pressés. Je me retiens bien sûr d’ajouter que Joseph Le Luarn, le successeur fossoyeur de Jean Henri Hoguet à la tête de la DNRED est également impatient. J’ai négocié pour un transfert de marchandise de bateau à bateau. Il faut accélérer le déroulement des opérations et modifier toutes les sécurités qui avaient été mises en place pour le Poseidon qui était normalement chargé de cette action.
Le 12 décembre le Pacifico quitte les chantiers de Gdansk (photo au radoub à droite) pour rejoindre Kiel en Mer du Nord. Ralf De Groot le fait visiter quatre jours plus tard à Raymond Leblanc, l’émissaire des trafiquants canadiens. Lors d’une visite de ce Leblanc à Fuengirola, j’avais demandé à Christian Gatard de vérifier le parcours de ce Canadien. Tout se met en place pour le plus vaste transport de drogue jamais réalisé par Mario. Nous sommes même certainement en train de pulvériser un sinistre record mondial.
J’avertis Gatard qui en bâille de plaisir. Rien qu’à imaginer les dix tonnes de cocaïne qu’on va saisir, il imagine déjà, sans aucun doute, les manchettes des journaux : « La plus grosse saisie du siècle… » et les honneurs qu’il ne manquera pas d’en tirer.
Au Liechstentein, blanchiment assuré!
La longue traversée que doit effectuer le Pacifico vers l’Amérique centrale me laisse le temps de faire un saut à Vaduz, au Liechtenstein, charmant paradis fiscal, pour y rencontrer un avocat que Mario (Locatelli) a sorti de sa boîte à malice et que le blanchiment d’argent ne rebute absolument pas.
En recomptant le million de dollars que je lui apporte, il me précise simplement: « –Attention, pour commencer, je ne pourrai vous absorber qu’un million de dollars par semaine. Merci de vérifier que les billets soient toujours remis à mon cabinet, correctement enliassés. »
Quand je pense que des milliers de policiers sont censés remonter les filières de l’argent sale à travers le monde entier et qu’ils n’y parviennent pas, paraît-il, je trouve que les contraintes imposées par l’avocat ne sont pas insurmontables.
Lorsque je fais part de mon étonnement à Christian Gatard en lui communiquant l’adresse de cet homme dit de loi, il passe rapidement à un autre sujet.
Début Janvier, je rencontre Jean Paul Garcia, l’attaché des douanes françaises en poste à Madrid. Je lui apporte les dernières factures que la compagnie anglaise Marconi m’a fait parvenir pour le règlement des factures de communication par satellites du télex embarqué sur le Melor.
Le 16 janvier 1994, dans le port de Paramaribo, le Pacifico qui est un navire de commerce tout à fait respectable, charge ainsi de la ferraille qui sera recyclé dans une usine du Canada. L’affréteur qui assure les enlèvements a prévu de nombreuses brèves escales à Georgetown, au Guyana, puis à Willemstadt au Curaçao, et enfin Puerto Odaz, au Venezuela avant de permettre au capitaine du Pacifico de retrouver son indépendance et son autonomie pour passer aux choses sérieuses.
Des petits avions bimoteurs venus de Colombie doivent larguer au lever du jour huit tonnes de cocaïne autour du Pacifico loin au large des côtes du Venezuela. L’équipage les récupèrera avec les Zodiacs embarqués à bord comme canots de sauvetage, lors de l’escale à Kiel.
L’opération n’est déclenchée que le 7 février 1994. Installé à Montréal, Mario (Locatelli) est régulièrement informé de la manœuvre par radio. Son compère Carlos Hernandez-Rembeault est aussi à Montréal et négocie l’enlèvement qui suivra cette première opération. Il tombe d’accord sur dix tonnes de cocaïne qui seront transbordées sur le Pacifico qui a déjà retenu du fret au départ de Philadelphie pour le Liban. Il est prévu qu’au passage en
Méditerranée, au sud de la Sardaigne ; le motor yacht Sea Harmony (photo ci-dessus à droite) récupérera la marchandise avant de la décharger sur Propiano.
Mais, pour l’heure, nous n’en sommes qu’au début des opérations et je suis chargé de superviser la partie technique du parachutage par téléphone depuis l’Espagne. Avisé de conditions météorologiques détestables je décide d’interrompre l’opération et j’interdis au pilote d’un avion-cargo un dernier largage de trois tonnes. J’estime que l’état de la mer que l’on me décrit ne permettrait plus de récupérer la marchandise.
Les narcotrafiquants se mettent au marketing…

Pierino Divito
Au total, ce ne sont donc finalement que cinq tonnes quatre cents de coke – et non huit comme prévu – qui seront récupérées par l’équipage et cingleront vers le Canada, ce qui constitue tout de même un record. Autre grande première dans le monde du commerce illicite : non seulement les ballots de drogue sont livrés en même temps par plusieurs fournisseurs, mais la marchandise est également destinée à deux circuits différents: Carlos Hernandez-Rembeault pour l’organisation de Pierino Divito, et les Colombiens Bipe et Cardel.
Alors que le Pacifico approche de la Nouvelle-Écosse au Canada, les ballots de cocaïne reliés entre eux par un cordage sont jetés à la mer. Ils sont récupérés par un bateau de pêche, le Lady Terri Anne qui met aussitôt le cap sur le port de Shelburne. À peine arrivé à quai, le bateau est laissé au seul contrôle d’un homme d’équipage et ne sera envahi par une cohorte de policiers que plusieurs heures plus tard. La drogue est rapidement découverte et les responsables de la Gendarmerie Royale clament sur toutes les ondes : « C’est la plus grosse saisie jamais réalisée à ce jour dans le monde. »
Dans le même temps, suite aux informations données par Raymond Leblanc au gendarme Fournier, le Pacifico est arraisonné en haute mer et dirigé vers Halifax. Des enquêteurs hélitreuillés fouillent le bord, ne trouvent bien sûr plus de drogue, mais se régalent avec des télex dont ils attribuent l’origine au propriétaire supposé du navire: c’est-à-dire moi.
La situation devient parfaitement ubuesque
Alors qu’ils devraient me remercier, et m’offrir le champagne pour la formidable saisie record que je viens de leur servir sur un plateau, les Canadiens me condamnent!
En effet, dès le 7 février, sans même consulter les douanes françaises, les Anglais et les Canadiens font établir un mandat d’arrêt contre moi et contre Mario, m’imputant une conspiration depuis 1991, alors que je n’ai jamais mis les pieds au Canada.
Mon officier traitant de Nantes ne réagit pas.
C’est David May le représentant à Paris de la DEA, la Drug Enforcement Administration, qui monte à Londres fin mars pour prendre ma défense et demander aux douaniers anglais de suspendre les poursuites contre moi.
En revanche, la Douane et la DNRED, mes employeurs français, eux, ne semblent absolument pas concernés par ce qui arrive et se soucient comme d’une guigne du mandat lancé contre moi. Par contre, je rencontre bientôt le nouveau directeur de la DNRED, Bernard Puyanet, en compagnie de Gatard dans une brasserie de la place de la Bastille et il me promet une prime de trois millions de francs si je réussis à faire charger le Sea Harmony (ici à droite au mouillage) toujours en réfection à Saint-Martin.
Afin que je puisse continuer à coopérer et à voyager, j’utilise mon passeport établi au nom de Charles-Henri de Bossieu et le divisionnaire Hervé Maignier, d’un aller retour à Jersey, s’est assuré que la photo y figurant est suffisamment sombre pour qu’on ne puisse pas comparer avec celle fournie par les Anglais pour le mandat d’arrêt. Me voilà tout à fait rassuré…
Plus même, Hervé, lors de son déplacement à Jersey pour sécuriser cette identité, a désinformé les services de Jersey et téléphone aussi dès son retour à Nantes aux services anglais pour tenter d’obtenir des informations sur un certain Mark Van de Velde, une des identités que j’ai utilisée pour l’opération contre l’IRA.
La réponse des Anglais est formelle, Van de Velde est inconnu par les services de sa très gracieuse majesté! Par hasard, je réussis à faire dire à Jo Le Squere que les numéros de télex relevés sur les factures de Marconi remises à Jean Paul Garcia à Madrid, ont permis de savoir que mon navire, le Melor (ici à gauche au départ de Rotterdam), alors qu’il était chargé de plus de trente tonnes de cannabis afghan, était en communication avec un télex sur liste rouge dans le département du Var en France et avec une grande banque américaine de New York. Je ne pourrais pas obtenir le nom et l’adresse de ces correspondants !
Par ailleurs, une réunion est organisée par Christian Gatard et Hervé Maignier dans un hôtel du XVe arrondissement avec un agent du TRACFIN, service rattaché au ministère des Finances chargé du traitement du renseignement et de l’action contre les circuits financiers clandestins. C’est évidemment de l’ouverture de ma banque à Zagreb que je dois l’entretenir. Je m’aperçois très vite que cet agent est à mille lieux des réalités. Ficelé à ses certitudes, et à sa culture livresque, il ne me croit pas et préfère s’en tenir à ses dossiers. La fin de la réunion sera marquée par une démonstration éloquente de l’attitude de certains de nos chers fonctionnaires qui ne pensent avant tout qu’à leur petite carrière. J’osais suggérer à l’homme du TRACFIN de démissionner puisqu’il reconnaissait ne pas pouvoir agir efficacement; il s’exclama en se dressant debout:
–Certainement pas!
L’humour ne semblait pas être apprécié par ce fonctionnaire de Bercy.
Ambassade des États-unis à Paris
Brusquement très demandé, je parviens pourtant à caler un rendez-vous avec mon « défenseur » David May à l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Son homologue du bureau de Rome fait le déplacement pour me rencontrer à cette occasion et les deux hommes me prient d’effectuer pour eux une série de photos du Sea Harmony. Le même jour, à la demande de Hervé Maignier, je révèle aussi l’exact rôle du juge Domenico Catenacci à l’attaché de la police italienne à Paris. Puis je prends l’avion pour Saint-Martin via Pointe-à-Pitre. A mon retour je remets les photos du Sea Harmony à David May qui me donne chichement dix mille dollars après m’avoir fait signer un reçu de caisse pour une mission officielle parfaitement bidon au nom de Marc Fiévet alors que j’étais entré sous l’escorte de Jo Le Squere et Hervé Maignier à l’Ambassade américaine avec mon identité de Charles Henri De Bossieu.
La réunion à Pornic avec la DEA
Le 8 juin 1994, une nouvelle réunion au sommet se tient dans une villa du Pornic, sur la côte bretonne, à coté de Nantes. Christian Gatard ne vient pas, je le vois de moins en moins.
Ce sont Jo Le Squere et Hervé Maignier qui nous reçoivent David May et moi.
D’emblée, David May (photo à gauche) , mon « défenseur américain » m’informe:
-« Ce matin, à Tampa, en Floride, il y a quelque heures, dans nos bureaux, installés au Département de la Justice, nos agents de la DEA ont transmis tous les renseignements que vous nous avez fournis sous le nom de code NS55 au gendarme Michel Fournier, représentant de la Bathurst Drug Section de la Police Montée canadienne. Ces renseignements portent essentiellement sur l’organisation mafieuse de Mario, Claudio Locatelli de son vrai nom et sur ses trafics de drogue. La liste des numéros de téléphone qu’il utilise nous a été précieuse. Merci. »
Une fois de plus je me tourne vers Jo Le Squere:
–Mais pourquoi nous n’arrêtons pas Mario tout de suite ? Pourquoi laisser les Canadiens prendre ça en main ? Vous voulez que je lui passe les menottes moi-même ?
David May, l’homme du DEA Paris s’énerve:
–Mario, on l’arrêtera quand on voudra. C’est nous qui décidons.
Hervé Maignier renchérit:
–Le cas échéant, si c’était utile dans l’intérêt du service, est ce que tu serais prêt à le descendre?
je crie alors:
–Mais t’es cinglé…T’es complètement ravagé ! C’est hors de question…
Cette simple idée me donne envie de vomir. Je suis outré que l’on ose seulement envisager cette hypothèse, mais pour Hervé, il imagine cette option comme tant d’autres ! J’ai hâte de quitter les lieux et de me rendre à Marseille où j’ai rendez-vous avec Pino et Lucien. Je dois leur confirmer qu’après tous ces déboires leurs dix tonnes de drogue seront bien livrées en Corse par le Sea Harmony.
Quand et comment, je ne sais pas encore!
Les services pour « protéger » NS 55…ne le suivent plus!
Pour garantir ma sécurité, aucune couverture par les services qui ne me couvrira donc pas… Déjà que David May m’avait dit qu’il n’était pas envisageable de prévenir les Espagnols de mon infiltration, ne pas me suivre dans ces prises de contact n’était qu’une anomalie supplémentaire. Après un bon repas dans un restaurant au pied du château d’Anne de Bretagne à Nantes, j’appelle Mario (Locatelli) à partir du téléphone portable de l’agent DEA de Rome. Mario (Locatelli) m’informe avoir été en contact le jour même avec Gilberto (ici à droite), un des frères Rodriguez Orejuela….Gros poissons, puisque ce sont eux les successeurs de Pablo Escobar!
Les mecs du DEA sont satisfaits!
Je retourne sur la Costa del Sol, mais je repense, sans cesse, à notre dernière conversation dans le bureau de Christian Gatard à Nantes. J’ai dit à Jo Le Squere que j’irai jusqu’au bout et que je mettrais Pasqua au placard. David May est resté interloqué et sa suprême laideur, dont il use pour provoquer ses interlocuteurs par des manœuvres déstabilisatrices, ne me permettra pas de constater la moindre réaction…Mais, les gens du DEA connaissent bien les réseaux de Monsieur Pasqua. Les dernières informations recueillies à Marseille m’ont encore conforté dans ma position jusqu’au-boutiste ! Ce type qui est ministre de l’intérieur et qui vient, fort de sa position de ministre des cultes, de rencontrer Monseigneur Tauran, le ministre français des affaires étrangères du Vatican, le N° 3 du Pape, pour « s’occuper » de Jacques Gaillot, cet évêque impudent par les propos tenus dans son livre Coup de gueule contre l’exclusion contre lui, Charles Pasqua, le tout puissant magouilleur de la Vème république, ne mérite absolument pas la moindre réserve dans mon action. Bon d’accord, avec Jacques Gaillot, il ne va pas mobiliser l’arrière garde du SAC et refaire un « Auriol bis », mais sa position dominante de ministre va lui permettre d’obtenir la tête de Jacques Gaillot.
Ah, le terrible Monsieur Pasqua comme aimait à le dire François Mitterrand!
La DNRED connaît tout ça, et même plus, après tout que du normal pour un service de renseignement, comme sur la nébuleuse Tranchant, oui, oui, Georges Tranchant, l’ex député RPR, à qui d’ailleurs des douaniers, égarés sans doute, piquèrent un gros paquets de biffetons en partance pour la Suisse!
La DNRED connaît aussi Benjamin, l’un des fils qui faisait de la trésorerie… avec son jet!
Mais tout ça ne doit pas être révélé au grand public et nos gabelous sont d’une discrétion à toute épreuve!
Ah mon bon monsieur, au Bourget, ils savent quand il le faut s’absenter ! Discret, prudent, réservé, voire effacé jusqu’à l’insignifiance, telles sont les qualités indispensables du fonctionnaire de base…Surtout ne pas découvrir quelques turpitudes commises par nos puissants! Encore mieux que le « secret défense »! Pour un fonctionnaire, cela correspondrait à coup sûr à un arrêt de mort pour le moins dans sa trajectoire professionnelle s’il persistait dans le constat de tels méfaits… Pour souvenir, ce gabelou qui fut sanctionné pour avoir osé constater qu’une intellectuelle qui accompagnait un président de la République avait profité de son voyage pour s’approvisionner en poudre colombienne…
La Françoise Sagan se faisait aussi envoyer par la poste sa consommation et un jour, les agents de la DNRED qui ne pourront intervenir qu’après avoir eu l’accord de Jean Dominique Comolli, le DG de la Douane, saisissent 75 grammes de coke. Toi, le lecteur, tu penses que le procès verbal qui va être établi entrainera des poursuites…! Mais tu rêves! Non, seulement un classement sans suite par le parquet!
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Mario (Locatelli – photo à droite) a été arrêté en douceur le 6 septembre 1994 à Madrid. C’est Christian Gatard qui me l’a annoncé. Ça s’est passé dans un restaurant où il dînait avec son conseiller, le magistrat Domenico Catenacci, son cher avocat Pascuale Ciolla et sa fidèle secrétaire, la suissesse Heidi Hoffmann. Dans la valise de Domenico Catenacci qu’il avait à ses pieds, les policiers trouvèrent l’équivalent de 200 000 dollars et, vu sa « qualité », le magistrat Catenacci ne subit que quelques heures de retenue policière. L’avocat Pascuale Ciolla, lui, restera quelques semaines en détention.
Marc Fievet sera arrêté le 23 septembre 1994 à Fuengirola en Espagne par Interpol et découvrira que la DEA qui finalisait l’opération DINERO n’avait pas informé l’agent NS 55 de la DNRED! Marc Fievet attendra 33 mois pour arriver au Canada via Madrid et Londres, bénéficiant alors des meilleurs attentions carcérales.
Contraint par la Douane française à plaider coupable, sans avocat, Marc Fievet sera condamné par la Cour provinciale de Bathurst au Nouveau-Brunswick le 5 août 1997 à… perpétuité!
De retour en France, c’est la poudre d’escampette!
Le DG François Auvigne (photo à gauche), malgré les demandes réitérées de Jean Puons, le directeur de la DNRED pour faire respecter les engagements pris à l’égard de l’agent NS 55 et le faire libérer, refusera d’intervenir, n’ayant pas, d’après lui, à assumer les actions de ses prédécesseurs.
La continuité du service de l’Etat sera passée à la trappe par cet inspecteur des finances qui sera le seul, à ma connaissance, à demander à quitter son poste de DG de la Douane française!
Avec Christophe Pech de Laclause, son avocat français, Marc Fievet dépose plainte pour complicité de trafic de drogue et subornation de témoins contre X.
Pour Maitre Pech de Laclause: « Puisque Fiévet travaillait pour les douanes, son supérieur hiérarchique, et pourquoi pas le ministre du Budget, n’auraient-ils pas dû comparaître à ses côtés devant le tribunal canadien ?
La juge d’instruction Sophie Clément rendra un non-lieu en 2006…
Dans ses conclusions, la magistrate reconnaît que Marc Fiévet ne s’est pas livré à un quelconque trafic de stupéfiants, puisqu’il était chargé d’infiltrer un réseau et donc… qu’il n’est pas un narcotrafiquant.
Pourtant Marc Fievet subira 3 888 jours d’enfermement dans 23 prisons d’Espagne, d’Angleterre, du Canada et de France!
Extrait de l’Archipel des Soumis, écrit par Marc Fievet entre 2002 et 2003
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