EUROPE đŸ‡ȘđŸ‡ș : le crime organisĂ© serait une menace majeure pour la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure de l’Union

Selon Europol, l’agence europĂ©enne de coopĂ©ration policiĂšre, et des Ă©lĂ©ments plus confidentiels auxquels « Le Monde » a eu accĂšs, plusieurs centaines de groupes criminels s’organisent entre eux selon les standards de vĂ©ritables multinationales.

Dans le monde discret du renseignement criminel, il s’agit d’une petite rĂ©volution : ne plus Ă©tudier le crime organisĂ© Ă  travers les marchĂ©s illĂ©gaux qu’il investit, mais en analysant sa structure mĂȘme. De ce point de vue, le panorama sur les 821 organisations criminelles les plus menaçantes d’Europe, Ă©tabli par Europol, l’agence europĂ©enne de coopĂ©ration policiĂšre, se rĂ©vĂšle glaçant.

A la diffĂ©rence d’autres États, comme l’Italie ou les Pays-Bas, la France n’y apparaĂźt pas vraiment comme la base arriĂšre d’organisations tentaculaires, plutĂŽt comme une cible pour des filiĂšres d’importation de drogue ou, plus surprenant, des rĂ©seaux de cambrioleurs itinĂ©rants. Mais si « les rĂ©seaux criminels composĂ©s uniquement de membres français » opĂšrent essentiellement sur le territoire national, ils s’étendent aussi, grĂące Ă  des « connexions avec plus de quinze autres pays, dont la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne dans l’Union europĂ©enne, ainsi que les Émirats arabes unis », expose Europol.

L’intĂ©rĂȘt de l’étude tient Ă  une approche nouvelle, sinon novatrice : quand les rapports d’organismes internationaux s’attachent gĂ©nĂ©ralement Ă  la description de secteurs d’activitĂ© illĂ©gale, comme le trafic de drogue ou la cyberdĂ©linquance, celle-ci fournit un gros plan sur les groupes criminels eux-mĂȘmes, leur structuration, le niveau de contrĂŽle territorial qu’ils sont capables d’exercer, leur longĂ©vitĂ©, leurs stratĂ©gies de coopĂ©ration.

Un « recours Ă  une structure commerciale lĂ©gale Â»

Ce dernier synthĂ©tise les contributions des vingt-sept États membres de l’Union europĂ©enne et d’une dizaine de pays tiers, dont la liste prĂ©cise n’est pas communiquĂ©e, mais oĂč figurent notamment, d’aprĂšs nos informations, les États-Unis, plusieurs pays d’AmĂ©rique latine ou l’Australie. AprĂšs avoir dĂ©fini un certain nombre d’indicateurs communs (niveau de corruption, d’infiltration dans l’économie lĂ©gale, de recours Ă  la violence), tous ont rĂ©pondu Ă  un questionnaire dĂ©taillĂ© Ă©laborĂ© par Europol. Aucun nom, pas le moindre visage, en revanche, dans ces 60 pages. Ceux-ci sont consignĂ©s dans une version ultra-confidentielle transmise aux services spĂ©cialisĂ©s des États concernĂ©s. Ce vĂ©ritable annuaire international du crime organisĂ© ne recense pas moins de 25 000 membres.

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