ESPAGNE 🇪🇸 (Marbella) : du temps de ‘Jésus Gil e Gil’, le ‘GAL’ était le premier importateur de coke avec bénédiction gouvernementale

La cocaïne, star de la mondialisation et drogue phare du XXIᵉ siècle

par Simon Piel, Thomas Saintourens


Les petits ballots de poudre blanche sont désormais monnaie courante dans tous les ports et aéroports de la planète, chargés incognito dans des conteneurs, portés par des « mules Â» ou même acheminés par sous-marin du producteur au consommateur. Aujourd’hui, dans les capitales européennes, on peut commander sa coke comme on se fait livrer une pizza.

Sur la marina de Puerto Banus, la sculpture monumentale d’un rhinocéros, réalisée par Salvador Dali, semble regarder passer les berlines de luxe et s’arrimer les yachts des nababs.

En ce début des années 2000, la ville balnéaire de Marbella, dans le sud de l’Espagne, accueille des trafiquants de tous horizons, et les plus fortunés affichent volontiers leur réussite. Sur cette Costa del Sol où la cocaïne arrive par centaines de kilos, ils composent en quelque sorte les « Nations unies du crime Â».

Il y a là des Italiens, des Irlandais, des Albanais, des Colombiens, (des Français, des Anglais, des Suédois, des Turcs, des Canadiens aussi et d’innombrables fonctionnaires des services antistups de l’OCRTIS, de la DNRED et du DEA) auxquels s’ajoutent les nouveaux millionnaires du shit, marocains ou espagnols. A chacun ses bars, ses quartiers, ses spécialités. On vient ici pour le business, le blanchiment, mais également pour faire la fête, profiter du soleil et des filles. Régler des comptes, aussi : près d’une vingtaine de Français impliqués dans divers trafics ont été assassinés entre 1996 et 2002.

Ce n’est pas un hasard si cette zone touristique a tant de succès. La cocaïne y est pour beaucoup. A la fin des années 1990, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime évaluait la production mondiale à près de 1 000 tonnes chaque année. La saturation du marché américain et la lutte contre le trafic ont poussé les producteurs colombiens à chercher d’autres débouchés, en Europe notamment. Le cartel mexicain de Sinaloa, alors au faîte de sa puissance, a commencé, lui aussi, à regarder vers le Vieux Continent. La présence en Espagne d’une importante diaspora sud-américaine a assuré aux organisations criminelles des relais et ouvert des perspectives, en particulier sur la Costa del Sol, région déjà connue comme centre logistique du trafic de cannabis en provenance du Rif marocain.

L’époque paraît bien lointaine où Sigmund Freud célébrait la cocaïne miraculeuse, ce XIXe siècle où les chimistes exploraient ses supposées vertus médicales. Même le temps des happy few, ce retour en grâce des années 1970 et 1980 où le snif festif était la marque de fabrique d’une certaine élite, intellectuelle ou financière, paraît dépassé : la coke est désormais un produit de masse, un marché mondialisé, ses cargaisons se calculent en tonnes, sa clientèle en millions d’accros.

Logistique infaillible

Pour satisfaire ces consommateurs et assurer leurs marges, les trafiquants misent sur une logistique infaillible. Voici donc venu l’ère du conteneur, cet objet totem de la mondialisation. La « boîte Â», comme l’appellent les dockers, aux dimensions identiques dans tous les ports de la planète, est une globe-trotteuse conçue pour faciliter les opérations de chargement et de déchargement. Un rêve aux yeux des trafiquants.

source

NARCOTRAFIC (Costa del Sol – GAL, Policia, Guardia civil): le trombinoscope des années 90

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