ÉTATS-UNIS đŸ‡ș🇾 (Drug Enforcement Administration) : les corrompus de la DEA ont rĂ©ussi Ă  faire grimacer l’agent Mike Vigil

En tant qu’agent infiltrĂ© de la Drug Enforcement Administration, Mike Vigil a passĂ© des annĂ©es Ă  risquer sa vie Ă  travailler sur des affaires de trafic de stupĂ©fiants depuis les ruelles d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique, jusqu’aux jungles reculĂ©es d’AmĂ©rique latine. En plus de trois dĂ©cennies, il a vu de ses propres yeux la violence et la corruption provoquĂ©es par les cartels de la drogue.

Mike Vigil est passĂ© d’agent de rue Ă  chef des opĂ©rations internationales de la DEA et Ă©tait responsable de la gestion de tous les bureaux de l’agence en dehors du sol amĂ©ricain. À la retraite, il continue de fournir un aperçu rare de l’histoire et de l’évolution des cartels de la drogue dans le monde.

Avec toute cette expérience, il y a peu de choses sur le monde de la drogue qui le surprennent.

Mais quand il a appris que l’ancien commandant en second controversĂ© de la DEA, Louis Milione, avait une fois de plus pris un poste dans une sociĂ©tĂ© de conseil bien connectĂ©e ayant des liens avec Big Pharma, Vigil a cru devenir fou. ChoquĂ© par Louis Milione, mĂȘme pas compte tenu des antĂ©cĂ©dents de celui-ci, mais sĂ©rieusement embarrassĂ© pour la DEA.

GrĂące au travail d’enquĂȘte de l’Associated Press, le public a beaucoup appris sur Milione depuis qu’il a quittĂ© la DEA en 2017 aprĂšs 21 ans, les deux derniĂšres annĂ©es en tant que superviseur du Bureau du contrĂŽle du dĂ©tournement de l’agence, une division chargĂ©e de contrĂŽler la vente de stupĂ©fiants hautement addictifs prescrits Ă  des fins mĂ©dicales.

Une fois dans le secteur privĂ©, il a passĂ© quatre ans Ă  travailler comme consultant bien rĂ©munĂ©rĂ© pour les entreprises mĂȘmes qu’il Ă©tait auparavant tenu d’examiner alors que des milliers d’AmĂ©ricains mouraient d’overdoses d’opioĂŻdes. Un de ses « clients » Ă©tait un distributeur en gros d’analgĂ©siques accusĂ© de ne pas avoir repĂ©rĂ© des milliers de commandes de mĂ©dicaments suspectes alors que la crise des opioĂŻdes faisait rage dans toute l’AmĂ©rique. Louis Milione a Ă©galement fourni son expertise au nom de la cĂ©lĂšbre Purdue Pharma alors qu’elle luttait contre des accusations de commercialisation excessive de son analgĂ©sique OxyContin dans plusieurs États.

En 2021, de retour de pantouflage, Louis Milione est revenu en tant qu’administrateur adjoint principal de l’administrateur de la DEA, Anne Milgram, un poste de commandant en second qui lui a Ă©vitĂ© d’avoir besoin d’une nomination prĂ©sidentielle et d’une confirmation du SĂ©nat. Le poste d’administrateur adjoint officiel de la DEA Ă©tant restĂ© vacant pendant plus d’une dĂ©cennie.

Louis Milione a dĂ©missionnĂ© en juillet aprĂšs que l’AP ait mis en lumiĂšre ses clients controversĂ©s, mais il est retournĂ© dans la mĂȘme sociĂ©tĂ© de conseil.

L’embauche de Milione malgrĂ© sa proximitĂ© avec Big Pharma a Ă©galement remis en question l’expĂ©rience du psychologue Stanley Milgram * sur cette question et d’autres. Elle a Ă©tĂ© moquĂ©e par les critiques au CongrĂšs et maintenant il y a une voix croissante de mĂ©contentement de la part d’anciens hauts agents de la DEA.

MAFIAS INSTITUTIONNELLES

Pour Mike Vigil, la question n’est que le dernier exemple d’une culture de favoritisme Ă  la DEA qui protĂšge les initiĂ©s et ceux qui restent dans les bonnes grĂąces de ce que les agents appellent parfois les « mafias ». Ces ‘State employees’ politiquement connectĂ©s ont un avantage intrinsĂšque sur les agents de rue, qui sont souvent des minoritĂ©s. Au-delĂ  de la prise de dĂ©cision discutable de son administrateur actuel, c’est une autre raison pour laquelle DEA souffre d’un problĂšme de moral dans ses rangs, dit-il.

« Dans ce cas, vous avez quelqu’un qui Ă©tait censĂ© lutter contre les drogues qui va travailler pour des sociĂ©tĂ©s pharmaceutiques qui dĂ©formaient les propriĂ©tĂ©s addictives d’une drogue », dit-il. « C’est du mercenariat. Pour moi, c’est presque criminel. Puis, pire encore, il revient Ă  la DEA. Ensuite, il quitte la DEA quand elle est critiquĂ©e publiquement, puis retourne travailler pour les sociĂ©tĂ©s pharmaceutiques. Si ce n’est pas du mercenariat, je ne sais pas ce que c’est. »

Les rĂ©vĂ©lations sur Louis Milione survient Ă  un moment oĂč certains membres de la DEA ont tentĂ© de mettre en Ă©vidence que l’extradition d’Ovidio GuzmĂĄn LĂłpez ** pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, n’Ă©tait quune maneuvre supplementaire pour tenter de sauver Milione en cherchant Ă  faire passer le jeune GuzmĂĄn et ses frĂšres, collectivement appelĂ©s « Les Chapitos », comme les pionniers de la fabrication et du trafic de fentanyl, « la menace de drogue la plus meurtriĂšre Ă  laquelle notre pays ait jamais Ă©tĂ© confrontĂ© ».

A photo illustration featuring arranged hydrocodone acetaminophen photographed on on Tuesday, Aug. 13, 2019. (Daniel Clark/The Nevada Independent)

Mike Vigil nous rappelle que c’est la crise des opioĂŻdes d’ordonnance qui a contribuĂ© Ă  ouvrir la porte Ă  l’augmentation du trafic de fentanyl.

« La crise des opioĂŻdes, dĂ©clenchĂ©e par les compagnies pharmaceutiques, a conduit au fentanyl. Et maintenant, ils se concentrent entiĂšrement sur le fentanyl », dit-il. « C’est formidable de dire que vous vous attaquez au cartel de Sinaloa, mais ils font ensuite appel Ă  quelqu’un pour devenir le n ° 2 qui conseillait Ă©videmment les personnes qui ont rĂ©ellement dĂ©clenchĂ© l’épidĂ©mie d’opioĂŻdes. C’est quoi ce merdier ! Ils font du battage mĂ©diatique sur cette extradition d’Ovidio et ils vont jusqu’Ă  dire que c’est une victoire pour la justice et l’État de droit ! Foutaises, et cela n’aura pas d’impact sur le cartel de Sinaloa. Et dire le contraire n’est qu’une affabulation. »

Pour Mike Vigil, l’énorme « gĂąchis » de Louis Milione a dĂ©valorisĂ© la DEA.

Comme en France, avec les « HAUTS FONCTIONNAIRES », Inspecteurs des finances et autres Ă©narques habituĂ©s aux pantouflages indĂ©cents, la porte tournante bien huilĂ©e de Washington entre le gouvernement et les entreprises n’est pas un secret. Les hauts responsables de l’application de la loi ont longtemps Ă©changĂ© leurs badges contre de gros salaires dans le secteur privĂ©.

La DEA ne fait pas exception.

John L. Smith est un auteur et chroniqueur de longue date. Il est né à Henderson et les racines de sa famille au Nevada remontent à 1881. Ses histoires ont été publiées dans Time, Readers Digest, The Daily Beast, Reuters, Ruralite et Desert Companion, entre autres. Il offre également des commentaires hebdomadaires sur la station de radio publique du Nevada KNPR.

source

* L’expĂ©rience de Milgram est une expĂ©rience de psychologie sociale rĂ©alisĂ©e entre 1960 et 1963 Ă  l’universitĂ© de Yale par le psychologue Stanley Milgram. Elle Ă©value le degrĂ© d’obĂ©issance d’un individu devant une autoritĂ© qu’il juge lĂ©gitime (quitte Ă  aller Ă  l’encontre de ses valeurs).

**Il est le fils du caĂŻd emprisonnĂ© du cartel de Sinaloa, JoaquĂ­n « El Chapo Â» GuzmĂĄn. Le jeune GuzmĂĄn et ses frĂšres sont collectivement appelĂ©s « Los Chapitos »

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