Plus de cinquante ans après la «guerre contre la drogue» de Richard Nixon, pourtant reconnue par Barack Obama comme «un sanglant échec», c’est l’Europe qui s’essaie aux mêmes méthodes et aux mêmes discours, en espérant apparemment de meilleurs résultats.

L’explosion des meurtres liés au trafic de cocaïne à Marseille ces dernières semaines n’est que l’illustration macabre de l’étendue du désastre.

Car l’Europe est devenue un pays producteur de cocaïne, avec une cinquantaine de laboratoires démantelés en 2020 et 2021, prêts à satisfaire la demande de près de 3,7 millions de consommateurs. La pureté de la cocaïne qui leur est vendue a augmenté de 42 % en dix ans, sans que son prix n’en soit affecté, malgré les saisies records. Pour le cannabis, aussi, on n’a jamais vu des produits aussi forts, aussi concentrés et aussi accessibles, alors que 10,6 % des Français disent en consommer régulièrement. Et ne parlons pas des nouvelles drogues de synthèse, dont une quarantaine ont été ajoutées à la liste des substances psychoactives surveillées en 2022, portant leur nombre à 930.

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