FRANCE đŸ‡«đŸ‡· (Magistrature) : le parquet requiert la dĂ©tention provisoire pour la magistrate d’Agen HĂ©lĂšne Gerhards soupçonnĂ©e de collusion avec le milieu corse et de faux actes de procĂ©dures

Dans un communiquĂ©, Me Caty Richard et Me Yann Le Bras ont dĂ©noncĂ© jeudi 4 avril « une opĂ©ration de destruction ». Ils s’interrogent « sur un Ă©ventuel rĂšglement de comptes au sein de la magistrature, notre cliente Ă©tant victime d’une opĂ©ration de destruction dans laquelle l’autoritĂ© judiciaire se permet tous les coups ».

Le jour de la perquisition, menĂ©e Ă  son domicile Ă  Agen (Lot-et-Garonne) puis dans sa rĂ©sidence secondaire en Corse, fin 2022, la magistrate HĂ©lĂšne Gerhards avait saisi son portable pour passer un coup de fil. Le contact sĂ©lectionnĂ© dans son rĂ©pertoire Ă©tait celui d’Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, rencontrĂ© quelques annĂ©es auparavant alors que ce dernier Ă©tait avocat et rĂ©guliĂšrement sollicitĂ© dans des dossiers insulaires. Le ministre de la Justice n’a pas rĂ©pondu Ă  l’appel. C’est d’ailleurs sa seule apparition dans ce dossier qui a valu Ă  l’ancienne juge d’instruction d’ĂȘtre placĂ©e en garde Ă  vue mercredi 3 avril au matin, dans le cadre d’une enquĂȘte menĂ©e par le parquet de Nice et confiĂ©e Ă  l’Office central de Lutte contre la Corruption et les Infractions financiĂšres et fiscales (OCLCIFF).

Si l’enquĂȘte est des plus sensibles, c’est aussi en raison de la proximitĂ© prĂ©sumĂ©e de la juge avec l’actuel ministre de la justice Éric Dupond-Moretti. Selon Mediapart, HĂ©lĂšne Gerhards a Ă©tĂ© notamment un soutien dans l’affaire l’opposant en 2017 Ă  Marie-Laure Piazza, alors que cette derniĂšre Ă©tait la prĂ©sidente de la cour d’assises de Bastia et, lui, le tĂ©nor des barreaux mis en cause pour l’avoir intimidĂ©e. Éric Dupond-Moretti lui aurait mĂȘme proposĂ© de rejoindre son cabinet d’avocats.

AprĂšs 48 heures d’interrogatoire, la magistrate doit selon une source judiciaire, ĂȘtre dĂ©fĂ©rĂ©e au parquet de Nice ce vendredi 5 avril au matin, avant d’ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă  un juge d’instruction. Elle pourrait ĂȘtre mise en examen pour des faits relevant de la cour d’assises : des faux en Ă©criture publique par personne dĂ©positaire de l’autoritĂ© publique. Mais Ă©galement pour usage de faux et dĂ©tournement de fonds publics. L’enquĂȘte a Ă©galement Ă©tĂ© ouverte pour recours en bande organisĂ©e aux services de personnes exerçant un travail dissimulĂ©, blanchiment, trafic d’influence actif et passif, association de malfaiteurs.

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