FRANCE 🇨🇵 (OFAST « Douaniers-Gendarmes-Policiers ») : le blanchiment et la drogue, des business XXL ?

Non, Frédéric, je ne me considère pas comme une mauvaise langue en disant que Gérald de Beauvau utilise ces campagnes XXL pour se promouvoir XXL dans les médias.

Par Fréderic Ploquin

Les mauvaises langues reprochent au gouvernement un « coup de com », mais pourquoi la puissance publique resterait-elle aphone alors que les dealers imposent leur propagande, saturent les réseaux de leurs méfaits, étalent leur armement, font couler le sang dans la rue et draguent les clients comme le ferait une PME performante et décomplexée, sans oublier d’imposer le modèle culturel du caïd aux poches pleines.

L’émergence d’un discours officiel, d’une contre-propagande, n’est pas forcément honteuse.

Les opérations « place nette » sont des coups de pied dans les fourmilières de la drogue.

Des coups de pied « XXL », mais des coups de pied, ce qui peut faire mal s’ils sont bien ajustés, mais dont on se remet plus facilement que d’une rafale de Kalachnikov.

L’État se rebiffe, donc, piqué au vif par les accusations portées par des magistrats en première ligne à Marseille, qui par commission sénatoriale interposée ont brisé le silence de la justice en dressant un constat cruel.

En quelques mots, ces juges ont entériné l’idée que le combat contre la drogue était « asymétrique » et que le rapport de force n’était pas en faveur des forces de l’ordre.

Le « coup de com » est aussi un coup de torchon

Sur le plan sémantique, faire « place nette » revient à lancer un grand ménage de printemps. L’expression est d’autant plus adaptée qu’un point de deal pollue le quartier où il s’enkyste, au sein propre. Le trafic est une pollution sonore, avec les cris permanents des guetteurs. Il est une pollution écologique, à cause des canettes et des papiers gras abandonnés par le personnel qui mange en général sur le lieu de « travail », mais aussi du flux des consommateurs véhiculés. Il engendre enfin une pollution sociale, en ce que les revenus du trafic créent des inégalités criantes et détournent des jeunes de l’école.

Mais comme chacun sait, le ménage ne doit pas être fait une fois par an, il faut s’y atteler régulièrement, presque tous les jours, sinon la poussière revient. Sinon les trafiquants reprennent leur privatisation de l’espace public. Sinon les fourmis, les prolétaires de la came et leurs féroces contremaîtres, ces gérants de supérette qui manient l’arme à feu plus souvent que les déclarations fiscales, reprennent leurs places respectives. La fourmilière, très vite, se recompose. Elle a l’habitude.

Le marché de la drogue est d’une souplesse à toute épreuve

Tout le monde est remplaçable et les volontaires ne manquent pas. Malgré les balles qui frappent surtout les petites mains, celles qui quadrillent le quartier, donnent l’alerte si les bleus pointent leur nez, coupent et emballent le produit, contrôlent les clients et alimentent les vendeurs. Et c’est toute la limite de l’exercice, voué à l’échec s’il n’est pas suivi dans le temps par une mobilisation de forces de l’ordre forcément coûteuse en hommes et chronophage.

Des opérations coup de poing peuvent permettre de remporter une manche, mais elles mettent rarement l’adversaire KO

Le retour des opérations « coup de poing » peut permettre de remporter une manche, mais elles mettent rarement l’adversaire KO. Pas de quoi inverser la tendance de fond rappelée par des magistrats qui jusque-là se taisaient, à la différence des policiers, forts de représentants syndicaux qui ne mâchent pas leurs mots. Des magistrats qui ont bravé l’ire de leur autorité politique en parlant de « mexicanisation » du trafic en France. Un mot lourd de sens à travers lequel ils évoquaient la poursuite des guerres de territoires entre voyous marseillais jusque dans les prisons, signe que les acteurs de ce marché sont peu sensibles, mentalement, à la privation de liberté, arme fatale de notre appareil répressif.

Le tableau est sombre, celui d’une criminalité organisée XXL qui règne sur les flux commerciaux et financiers de la drogue en se jouant des frontières, prolongée sur le terrain par des petites structures indépendantes les unes des autres, voire concurrentes, qui ont fait de la violence leur deuxième peau. Le tout avec des produits stupéfiants – cannabis, cocaïne, héroïne, drogues de synthèses – dont la production augmente sans cesse, couvrant largement les pertes dues aux saisies, permettant au prix au détail de ne pas varier depuis plusieurs années, là où tous les autres produits de consommation ont vu leur prix flamber pour cause d’inflation.

Il serait cependant mesquin de ne pas créditer les forces de l’ordre, et donc le ministre de l’Intérieur, de certains succès récents, fruits de longues et plus discrètes investigations menées par la police judiciaire. Des opérations d’autant moins sujettes à la mise en scène qu’elles sont conduites sous le contrôle de magistrats soucieux de contrôler le verbatim.

La guerre qui a ensanglanté l’agglomération marseillaise en 2023, causant près de quarante morts, était le fait de deux caïds, de deux coqs trentenaires soucieux, pour le premier, Tic (sic), d’augmenter sa surface commerciale, et pour le second, Felix le Chat (re-sic), de défendre son pré carré. Une bagarre dans une discothèque de l’île de Phuket, en Thaïlande, autour du Nouvel An 2023, a servi de déclencheur à la guerre, Tic, le conquérant, ayant eu le dessous sur Le Chat. Un affront qui allait se payer dans une mare de sang. Match aller, match retour dans la foulée, exhibition d’armes de guerre, recrutement de tueurs à gage parfois mineurs -une première en France- sur les réseaux sociaux.

Les deux gangs ont mis toutes leurs forces dans la bataille, contraignant les deux chefs à trouver refuge à l’étranger, Tic en Algérie, pays d’origine de sa famille, le Chat au Maroc, où il pensait avoir la paix. Mauvais calcul pour le second, qui a fait les frais d’un petit réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Paris. La preuve, s’il en fallait, qu’un ménage local ne suffira jamais, même si on le doit aux habitants de ces quartiers, otages du trafic de stupéfiants de génération en génération.

Demain, le consommateur n’aura plus besoin de se déplacer : la drogue viendra à lui à vélo

« En matière de lutte contre la drogue, de lutte contre la criminalité et le blanchiment, il n’y a pas de guerre à gagner, observait un ancien chef de la lutte anti-stupéfiants. Tous ceux qui ont l’expérience du terrain le savent, il n’y a que des batailles à mener. Elles sont petites ou grandes et se déroulent à l’infini ». Autant anticiper la suite : la dizaine d’opérations « place nette XXL » annoncées ne seront pas bien accueillis par les gérants des points de deal et leur personnel, mais leur redéploiement est déjà à l’œuvre.

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Mais revenons un peu sur ce que j’écrivais début 2020 alors que Gérald Darmanin était en poste à Bercy comme ministre de l’action et des comptes publics.

Aujourd’hui, cette apparente avancée ne permet avant tout que de zapper les derniers « exploits » de la DNRED et du défunt OCRTIS que la Gendarmerie ne put que constater, mais le contentieux existant inter services ne disparaîtra pas sur ordres. La judiciarisation des affaires de services spéciaux n’aura permis que de les affaiblir et de provoquer replis et retenues et qu’aujourd’hui, des ‘dalloziens’ se retrouvent aux manettes pour cadrer la lutte anti-stups est une aberration que seuls des « stratifs » et autres penseurs mamamouchis pouvaient envisager.

Certes, des efforts ont été faits au niveau des contrôles sur l’entrée et la circulation des stups, bien que les résultats très souvent brandis comme des prouesses par les ministres de tutelle des différentes régaliennes ne sont le fruit que de l’augmentation des flux d’approvisionnement et en aucun cas d’une amélioration de la performance des services. Dans le même temps, le ministre Gérald Darmanin continue de fermer des BSI (Brigade de surveillance intérieure de la Douane) et n’augmente pas de façon conséquente les effectifs de la CELTICS (Cellule de lutte contre le trafic illicite par containers) alors qu’il est reconnu que ce moyen de transport permet l’introduction en Europe et en France de tonnage très important. Il est admis que l’ensemble des services n’interceptent que 15 % des drogues illicites consommés.

Que penser de l’Objectif n°3 qui sera d’accroître la lutte contre l’économie souterraine en neutralisant les circuits de blanchiment du trafic de stupéfiants?

Que je sache, le TRACFIN, créé par Michel Charasse, existe….sauf qu’il faut être autorisé à donner des signalements à ce service…qui n’aime pas qu’on lui impose des mesures à prendre et n’hésita pas à licencier et faire condamner à de la prison un de ses agents dans l’affaire Cahuzac.

Un ‘ukase’ de l’ex proc., ex directeur du TRACFIN Jean Baptiste Carpentier. Depuis, cet agent « lanceur d’alerte » a été repris par la Douane et cultive le silence imposé.

Bon, le TRACFIN…pour avoir personnellement rencontré un de ses agents, c’est pas le top du top au niveau de la réactivité, mais on se dit qu’on pourra compter sur les ex DG de la Douane française qui se succèdent au poste d’inspecteur général au sein d’HSBC….pour signaler les dérives de ce puissant groupe du secteur bancaire... Que nenni, circulez, y a rien à voir!

Avec la mesure 8, on apprend que les équipes en charge de l’analyse des cybertrafics seront renforcées…Mais ces promesses seront elles tenues?

Effectivement on a laissé le deal se développer en France sous différentes formes; d’abord celui de proximité par l’extension des zones de non droit, et aujourd’hui par le deal via les réseaux sociaux qui prend une ampleur, chaque mois qui passe, plus importante. Les cyberservices (cyber Douane et cyber Gendarmerie) qui sont en charge ont des effectifs qui ne correspondent absolument pas aux besoins pour que l’efficacité soit au programme.

Attendra t’ on 20 ans pour réagir?

Après vérifications, des comptes twitter qui diffusent des offres de livraisons ventes de toutes sortes de drogues continuent d’exister et il est facile de constater que les suiveurs de ces comptes augmentent jour après jour.

Seules des réponses automatiques de la cyber Gendarmerie confirment le signalement alors que la Cyber Douane de la DNRED est aux abonnés absents.

S’il y a bien une offre c’est qu’il y a une forte demande!
La question la plus difficile à résoudre est: pourquoi les gens se droguent et comment lutter contre ce phénomène.
« La drogue, ni les médicaments psychotropes ne résolvent les difficultés liées à la précarité, à la violence, au chômage ou à l’isolement.
Elles ne sont que des paradis artificiels qui enrichissent des dealers et des industriels. Mais de cela, personne n’en parle.

Tarir la demande est la seule solution pour lutter efficacement contre le narcotrafic et son économie souterraine. Tarir la demande commence par agir sur les futurs clients potentiels que sont les adolescents et les jeunes adultes.


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Quand aux sources,  rien de concret, alors qu’elles sont à l’origine de la quasi totalité des affaires de stups ET DE blanchiment !

Qui dit ‘Police d’investigation’ veut dire que les sources par infiltrés, informateurs et aviseurs pour les Douanes doivent être protégées.

Deux expériences en la matière démontrent le contraire

FRANCE (blanchiment et corruption): Stéphanie Gibaud a répondu à mes questions

  • La plainte déposée contre les agents des douanes pour l’avoir utilisée en état de faiblesse n’a pas été instruite alors que tout son dossier médical avait été joint à la plainte.
  • Elle a gagné au TA face à Bercy en juillet 2022, ‘Bercy devant revoir sa position vis-à-vis de sa rétribution. Contre toute attente, Bercy a fait appel de la décision (aux frais du contribuable) et a gagné cet appel…
  • Stéphanie Gibaud se pourvoie en Cassation / Conseil d’Etat. L’Audience… d’ici quelques mois.
  • Côté UBS, la banque UBS Suisse a été condamnée ainsi que sa filiale UBS France et 5 de leurs dirigeants sur les faits d’évasion fiscale, blanchiment de capitaux et démarchage illicite des banquiers suisses en France. Et son procès au pénal contre UBS pour le harcèlement qu’elle a subi, l’entrave à sa mission d’élue et le discrédit que la banque lui a fait subir en mettant fin à sa carrière, aura lieu 5 jours en décembre 2024.

La réaction d’un haut-fonctionnaire douanier:

C’est incroyable et scandaleux. Je suis conduit à penser qu’il y a une collusion de très haut niveau où les ministres , cabinets ministériels et autres directeurs généraux ne sont que des pions actionnés par ceux qui ont effectivement le pouvoir. De mon temps j’ai pu constater que certaines affaires passaient à la trappe .

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Comment ne pas relire ce que m’écrivait Jean Henri Hoguet, le boss de la DNRED en 2020 sur les décisions du conseil d’État:

Je commence à désespérer de cette situation qui ne cesse d’empirer. La justice ne fonctionne plus, les flics ne s’attaquent plus au niveau des dealers car les juges les remettent dehors faute de place en prison ou de structures plus adaptée. On ne s’attaque pas vraiment à la consommation, comme on le fait en matière d’alcool en montrant les méfaits des drogues.

Je ne vois pas de solutions , sauf à légaliser la drogue mais ce faisant on avoue notre incapacité à régler le problème .

Sur le problème de la compétence des fonctionnaires de haut niveau responsables des services chargés de la lutte anti stups on touche au problème général du fonctionnement de l’administration qui selon moi marche de plus en plus mal depuis la création de l’ENA qui ne devrait concerner que quelques institutions: Conseil d’État, Cours des comptes  et pas l’ensemble de la fonction publique.

Comment ne pas relire les élucubrations du Conseil d’État !

FRANCE (bénéfice de la protection fonctionnelle) : bienvenue en Absurdistan juridico-administratif et constat de la lâcheté des DG successifs de la Douane Française

Relisons encore ce que m’écrivait Jean Henri Hoguet, le patron de la DNRED qui me fit recruter à Gibraltar.

La situation actuelle résulte du fait qu’Auvigne n’a pas voulu intervenir auprès de la Chancellerie. S’il n’a pas voulu intervenir c’est que, contrairement à Puons qui demandait avec force cette intervention, d’autres »conseillers » l’en dissuadaient, probablement des énarques ne connaissant rien à ce monde de l’infiltration. Je ne sais pas qui était ministre des Finances à ce moment mais ce n’était plus Charasse. Je sais pour avoir lancé ces opérations d’infiltration à la DNRED que c’était risqué et que personne à la DG n’aimait prendre des risques et je ne parlais pas de mes initiatives à la DG sauf au moment où il fallait parler fric pour payer l’aviseur. Ceci pour décrire le climat psychologique qui régnait à la DG.

Lorsque l’affaire Fiévet a éclatée à votre retour du Canada la mentalité générale à la DG n’avait pas radicalement changée et la mentalité générale aux Finances était toujours celle consistant à faire rentrer de l’argent mais ne pas en débourser.

C’est ce qui explique cet acharnement à nier toute responsabilité dans cette affaire allant jusqu’au refus de lever le secret défense sur cette affaire , tout cela conduit par des gens sans scrupules ne connaissant rien à ces affaires d’infiltration et voulant dissimuler l’engagement et la responsabilité de l’État dans cette affaire. Le fait que les responsables douaniers connaissant cette affaire aient été systématiquement écartés des débats est significatif à cet égard, l’affaire a été prise en mains par l’énarchie car il s’agissait de défendre un membre éminent de la corporation inspecteur général de l’inspection des Finances et DG de la Douane au moment de votre rapatriement du Canada .

Cette affaire lamentable est l’exemple triste de ce qu’est devenu l’État depuis qu’il est aux mains  d’une caste .

Aujourd’hui, 4 ans après cet écrit, rien n’a bougé.

Le nouveau DG Florian Colas soldera-t-il enfin ces dossiers ?

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Avec ces quelques liens internet qui reportent les collusions entre les étudiants sortant des grandes écoles françaises : ENA, HEC, polytechniques,….. on constate que ces pratiques collusoires se répercutent dans les conseils d’administration du CAC 40, la politique et l’inspection générale des finances. Le résultat de cet entre soi étant la corruption, les conflits d’intérêts, les délits d’initiés, les parachutes dorés, l’absence de poursuites judiciaires…

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00536683/document

https://www.alternatives-economiques.fr/nombre-de-liens-entre-entreprises-cac-40-selon-administrateurs-membres-comite-de-direction-commun-0105201884296.html

https://www.bastamag.net/Le-pantouflage-a-l-Inspection-des-finances

https://www.bastamag.net/Inspecteurs-des-finances-une-caste-d-elite-qui-a-pour-mission-principale-de

https://www.bastamag.net/Ces-enarques-charges-de-piloter-la-politique-economique-de-la-France-qui

https://www.bastamag.net/Etre-banquier-et-haut-fonctionnaire-peut-on-eviter-les-conflits-d-interets-au

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ARTE : Enquête sur un scandale d’État

INFILTRÉ

C’est ce que prétend Hubert Antoine. Cet indicateur de police dit être entré dans un cartel de trafiquants sur ordre du patron des Stups. Il faut voir. Dans sa villa de Marbella, Roschdy Zem, qui interprète cet homme pas très net, passe d’une pièce à l’autre, répond au téléphone, contemple, fébrile, l’horizon.

C’est cette histoire qui séduit Emmanuel Fansten, un journaliste de Libération.

J’ai regardé en replay… Je continue à être mal à l’aise avec cet infiltré que j’avais rencontré avec le journaliste de Libération dans une brasserie proche de la gare Montparnasse.

François Thierry, interprété par Vincent Lindon, qui avec ses méthodes pouvait alors faire des dégâts considérables dans la logistique et la haute hiérarchie du narco-business n’a pu poursuivre son action.

Ce dossier a t-il été monté avec l’aide de cet infiltré, qui, pour moi a trahi le patron de l’OCRTIS, pour le « dézinguer ».

Le rôle de la Justice, vaccinée au Dalloz, prête à toutes les lâchetés et autres aménagements et rétropédalages, ne me rassure guère sur ces régaliens qu’on appelle magistrats.

Les invités d’Arnaud Ardoin – LCP

J’avais été invité sur le plateau de la chaîne parlementaire avec Emmanuel Fansten, Dominique Perben, l’ex ministre de la Justice et Gilbert Collard.

Lors de ce plateau TV sur la Chaîne parlementaire, j’ai eu le sentiment que le journaliste de Libération en rajoutait sur la « morale » qui doit être appliquée dans ce type de lutte, en défendant l’État de droit,  le sacro-saint État de droit qui ne réussit qu’à berner les gogos.

Je reste sur ma faim et continue de penser que la lutte entre services, plus précisément entre la DNRED (Douane) et l’OCRTIS (Police) a permis de ‘démolir’ ce type d’opération et en particulier les « opérations Myrmidons » en permettant alors de sauver ceux, qui au plus haut niveau, tirent profit de ces trafics.

Erwan Guilmin entre Sapin (de dos) et Francois Hollande

Les exploits d’un spécialiste du caviardage et emploi fictif de Bercy, l’énarque Erwan Guilmin de la DNRED, trop heureux de parader avec le président Hollande à la suite de la saisie de Boulevard Exelmans, n’ont réussi qu’à précipiter ce service dans la tourmente que l’on connaît. Remake de l’arroseur arrosé !

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Le 12 décembre 2023, le parquet de Bordeaux a donné quitus à François Thierry en prenant des réquisitions de non-lieu à son égard, alors qu’il avait été mis en examen en août 2017 pour « complicité de trafic de stupéfiants ».

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Écoutez Marc Fievet dans l’émission de France Culture

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Le dossier de Marc Fievet est toujours classé « secret défense » . Pourquoi ?

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FRANCE 🇫🇷 (DNRED – OFAST) : la balle au centre

Le regain de santé de la Douane et de la DNRED par des textes actualisés semble inquiéter Stéphanie Cherbonnier qui n’hésite pas à réclamer un privilège hiérarchique sur les affaires de stups.

Ça fait des décennies que la Police et ses hiérarques toujours en recherche de succès faciles, histoire de se la péter, et au passage de ramasser les dividendes par gratifications et autres promotions, ont instauré une sorte de tutelle naturelle sur tous les résultats obtenus en matière de saisies de stups. Il y a plus de 40 ans, des OPJ avaient infiltré tous les échelons de la DNRED, pour la bonne cause, pour formaliser les opérations que ces derniers réussissaient !

Même que parfois, il fallait se planquer de ces serviteurs zélés de Beauvau, toujours prêts à faire remonter l’info aux collègues policiers à l’affût d’une opération en cours, au risque de la faire capoter.

A Nantes, il avait son bureau juste à côté de celui de Gatard et il valait mieux partir à l’extérieur lorsqu’il s’agissait de mettre en musique une opération future.

Cette méthode douteuse était également appliquée par les excellents officiers du « HM Customs excise » de sa gracieuse majesté, qu’on a piqué à prendre en photo l’intégralité des notes que j’avais dans mon calepin.

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Tous ceux qui sont branchés sur ce secteur d’activités savent pertinemment que le gros des saisies et des affaires en cours a toujours été généré par la DNRED et la SURV (Entre 70 et 75 % des saisies stups).

Je ne parle pas évidemment de la saisie du boulevard Exelmans,  organisée par David Cugnetti, actuellement en Bourgogne et chapeautée par l’énarque Erwan Guilmin,  le chef de la DOD, qui n’était qu’une énorme connerie que la DNRED, on cherche à l’oublier, a payé au prix fort.

Déstabilisée, humiliée et… réorganisée

Déstabilisée et en mode survie avec une taupe de la DG à sa tête, l’excellente Corinne Cleostrate, la DNRED avec l’arrivée surprise du nouveau directeur Florian Colas, semble avoir retrouvé un nouvel élan et je pense que ce rôle de  « chef de filât » réclamé par Stéphanie Cherbonnier ne devrait être qu’une énième rodomontade de nos pieds nickelés nationaux, et quand j’ose parler de pieds nickelés, c’est en connaissance de cause , car même à la DNRED, on a sérieusement donné dans ce domaine.

Christian de Rocquigny du Fayel

C’est Christian de Rocquigny du Fayel qui a été nommé au poste de contrôleur général de l’OFAST et ce n’est pas, malgré la prochaine création de 35 postes pour ce service, ce dernier qui changera la donne.

Pour ma part, je pense que Florian Colas ne se laissera pas impressionner et qu’il a mis la DNRED sur une trajectoire qui ne peut que faire des envieux. (Gaffe Florian, les peaux de bananes ne devraient pas tarder, t’es dans un repaire de gros crabes !)

Le narcotrafic, comme tant d’autres activités délictueuses, ne se combat qu’en étant bien informé et pour cela, désolé Stéphanie,  la DNRED a une sérieuse longueur d’avance sur la Police en la matière.

Enfin,à ce constat, j’ajouterai qu’il m’a toujours paru surprenant que les gabelous acceptent de se faire diriger par des DG non issus de la Douane. Jean Dominique Comolli est le seul DG que j’ai rencontré personnellement plusieurs fois, aussi bien dans le bureau ministérielle avec Michel Charasse qu’à la DG avec Jean Henri Hoguet et Christian Gatard, m’avait permis de constater de l’ignorance crasse de ce responsable et du seul souci qui le guidait de réaliser un parcours sans vagues en attente de l’opportunité qui le rendrait riche.

Est ce ainsi que l’on dirige une régalienne ? Non, je ne le pense pas, et il serait temps que cela change pour éviter que continue le démembrement de cette institution commencée avec le passage éclair de l’IGF François Auvigne.

Un peu plus sur la DNRED

Les premiers services douaniers d’enquêtes, exclusivement parisiens, voient le jour entre 1932 et 1937. Au cours de réorganisations successives, qui ont étendu ses compétences territoriales et fonctionnelles, cette structure deviendra la direction nationale des enquêtes douanières (DNED) puis la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). (Merci Jean Henri Hoguet !)

Enfin, en 2007, le ministre du budget entérine la réorganisation de la DNRED et sa mutation en service à compétence nationale.

Missions et spécificités

La DNRED met en œuvre la politique du renseignement, des contrôles et de la lutte contre la grande fraude douanière de la DGDDI. Elle a pour mission de lutter contre les grands trafics en démantelant les organisations criminelles qui se livrent à la contrebande d’armes, de stupéfiants, de tabac et de produits contrefaisants, portant atteinte au commerce légal et présentant des risques pour la santé publique.


Elle s’appuie à cette fin sur son analyse précise des flux de marchandises et de personnes, sur le recueil de renseignements opérationnels ainsi que sur la mise en œuvre de certaines techniques spécialisées d’investigation…sans pour autant réussir à faire assumer la Direction Générale de la douane qui, par le manque d’honneur de ses DG, n’assure pas la continuité du service de l’État.

Disposant de pouvoirs spécifiques définis par le code des douanes, la DNRED exerce son activité sur l’ensemble du territoire douanier national et elle coordonne également les activités opérationnelles du réseau des attachés douaniers français dont la compétence couvre près de 60 pays.

Son action s’articule essentiellement autour de trois axes :

-lutter contre les grands courants de contrebande ;

-mettre en œuvre des enquêtes anti-fraude d’envergure nationale et internationale diligentées à l’encontre des entreprises et des particuliers ;

-gérer et animer la collecte du renseignement, son traitement et sa diffusion à l’ensemble des services douaniers ainsi qu’aux services partenaires.

ORGANISATION

Forte d’environ 800 personnels, la DNRED comprend trois directions :

La direction du renseignement douanier (DRD), centrale du renseignement, gère et
anime la filière « renseignement », élabore le plan national de renseignement, centralise et traite les informations sur la fraude. Elle procède aux études et aux analyses nécessaires à l’orientation de l’action des services et soutient l’ensemble de la communauté douanière grâce aux pôles de compétence technique dont elle dispose.


La DRD est composée de 5 divisions : 1 division transversale et 4 divisions d’analyse.

La direction des enquêtes douanières (DED) dispose d’une compétence d’exception en
matière de lutte contre la grande fraude. Ces missions complètent la compétence
générale d’attribution des services d’enquête régionaux (SRE). Ressortent ainsi de la
compétence de la DED toutes les enquêtes – d’initiative ou fondées sur des consignes
nationales et/ou communautaires ou d’assistance administrative mutuelle
internationale (AAMI) – ayant trait à la recherche de la grande fraude, c’est-à-dire
susceptibles de mettre au jour des fraudes ou des réseaux de fraude nationaux ou
transnationaux ou de démanteler des organisations criminelles (sécurité nationale,
activités terroristes, trafic d’armes, fraudes financières, démantèlement de filières de
fraude nationales ou transnationales). S’y ajoutent les enquêtes conjointes et celles qui
lui sont confiées expressément par la direction générale.

La DED est composée de 4 divisions d’enquêtes à compétence nationale.

La direction des opérations douanières (DOD) recherche et recueille le renseignement opérationnel et tout particulièrement celui en provenance de sources humaines
(coordination avec la DRD dans le cadre du Passenger Name Record).

Plusieurs entités spécialisées sont rattachées à ces directions :

-Cyberdouane,

-Cellule de recueil de la preuve informatique,

-Observatoires de suivi dans des domaines de fraude particulièrement sensibles,

-Équipes techniques, etc.

En septembre 2008 a été créée la « Task Force Dragon » visant à lutter contre la contrebande européenne de produits originaires de Chine (cette fraude génère des milliards d’euro de pertes en termes de revenus pour l’UE et pour la France).

Unité d’élite de 24 agents, elle a une compétence nationale et est très fortement impliquée dans la lutte contre la fraude au plan européen (OLAF, EUROPOL, etc.)

Depuis juin 2015, un officier de liaison de la DNRED est mis à la disposition de la
Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), facilitant la coopération permanente.

Le GOLT

Au sein de la DNRED, le Groupe opérationnel de lutte contre le terrorisme (GOLT) a été créé spécialement pour centraliser la collecte et l’enrichissement des renseignements, de toutes sources douanières, relatifs au terrorisme et à son financement.

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CANADA 🇨🇦 (GRC) – FRANCE 🇨🇵 (DG de la Douane) – UK 🇬🇧 (HM Customs and Excise) : ces régaliennes ne seraient elles peuplées que de BAD GUYS *, de taiseux corrompus et de soumis au devoir de réserve imposé ?

les interviews du spectre de la DNRED

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Sur les ondes canadiennes

et

sur les ondes françaises

Le dossier du spectre de la DNRED est classé secret défense…Pourquoi?

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  • BAD GUYS

Les synonymes en français :

Personne méprisable, dénuée de toute moralité, personne capable d’actes contraires à tous les principes moraux, saligaud, salopard, sale type

Les synonymes en anglais :

bastards, assholes, motherfuckers, scumbags, fuckers, bastard, jerks, sons of bitches, scum, pigs, swine, cocksuckers, bitch, rotten

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Avec le témoignage de l’ex Boss de la DNRED, Monsieur Jean Henri Hoguet

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Il semblerait que l’honneur ne soit pas une vertu connue par les DG Comolli, Viala, Duhamel, Cadiou, Auvigne, Mongin, Fournel, Crocquevieille, Gintz et Braun-Lemaire

avec

la médaille d’or pour l’énarque IGF François Auvigne

François Auvigne

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FRANCE 🇫🇷 (DNRED – CELTICS) : quand on dit que le port du Havre est une passoire, le ministre Olivier Dussopt ne nous croit pas ! Que fera son successeur ?

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Le nouveau ministre Gabriel Attal prendra-t-il enfin les décisions pour sécuriser les ports français ?

AVISEUR INTERNATIONAL

Cellule d’étude et de lutte contre le trafic illicite par conteneur.

La CELTICS, par manque d’effectifs, n’avait pas ciblé ce conteneur de crevettes arrivant d’Équateur. Sa sortie du port du Havre se fit donc sans autres formes de contrôle officielle !

Des hommes attendaient le camion porte-conteneur de 44 t 00 et n’ont pas hésité à forcer l’arrêt de cet ensemble articulé pour en prendre les commandes.

A l’intérieur du conteneur réfrigéré, stoppé non loin du péage d’Epretot en Seine-Maritime, les gendarmes qui avaient été prévenus par des témoins du kidnapping, ont découvert parmi les cartons de crevettes 11 sacs de sport contenant au total 687 kg de cocaïne.

Madame Isabelle Braun-Lemaire, la directrice de la Douane française pourrait-elle enfin s’intéresser au fait que l’approvisionnement des circuits de distribution de la cocaïne n’éprouvent aucune difficulté pour satisfaire la demande des consommateurs chaque année plus nombreux. Certes, la douane se…

Voir l’article original 45 mots de plus

MAROC: drogue, cannabis, trafic, cocaïne, héroïne, haschich…et volupté !

Le Maroc, premier exportateur mondial de haschisch

Article de Michel Sitbon, actualisé par Marc Fievet

Les rares acheteurs des rapports de l’Observatoire géopolitique des drogues (OGD), normalement édités mais quasiment introuvables en librairie pourraient témoigner. Ce « rapport confidentiel », surtout destiné à la bureaucratie de l’Union européenne semble-t-il, émane de l’OGD.

L’Observatoire est l’auteur d’enquêtes minutieuses qui ont permis depuis des années de détailler à quel point le Maroc est impliqué dans la production et le commerce de drogues. Ce rapport en question rappellait quelques résultats de cette observation du royaume chérifien : « Premier exportateur de haschisch dans le monde, (…) premier fournisseur du marché européen, (…) surfaces de culture – dans la région du Rif – multipliées par dix en dix ans… » Tout ceci s’étant passé « dans la discrétion et une apparente indifférence des pays amis »….

A qui appartient le Maroc ?

Dans ce texte, l’OGD insiste sur le fait que ce commerce est « très hiérarchisé« . Au sommet de la hiérarchie, le rapport citait les noms des membres de la famille royale ou des ministres directement compromis (il est à noter que les bureaucrates européens ont aussitôt demandé une version expurgée où n’apparaîtraient pas ces noms…C’est vrai, en contrepartie d’un séjour à « La Mamounia » que ne ferait-on pas!…)

La Mamounia à Marrakech

C’était bien en première page du « Monde » , journal réputé pour son sérieux, que sur deux colonnes, en haut à droite, s’étalait: « Le Maroc, premier exportateur mondial de haschisch« . Et le sous-titre : « Un rapport confidentiel met en cause l’entourage du roi Hassan II« .

Mais ça, c’était hier!

A la base de cette pyramide, au moins 200.000 paysans du Rif.

De loyaux sujets de Sa Majesté Hassan II, donc de son successeur Mohammed VI.

Mais à la pointe de la pyramide ? Mystère… L’ »entourage du roi » ? Soit. Et le roi ?

A qui appartient le Maroc ? C’est le titre d’un ouvrage que vous pouvez peut-être encore vous procurer chez l’Harmattan.

Le Maroc appartenait à Hassan et donc aujourd’hui à Mohammed VI.

A qui appartient la région du Rif ? Eh bien le Rif appartient directement au roi ! Le Maroc est un pays en grande partie féodal. Le Rif est, lui, féodal. Colonisé par l’administration royale, rien ne peut y être planté sans le feu vert de ses représentants. Et c’est normal : Hassan II était un homme sérieux. Il n’aurait pas laissé un tel commerce entre les mains de n’importe qui.

Hassan II était donc un des hommes les plus riches du monde. Ça lui permit d’avoir des amis – nous y reviendrons dans un instant.

Hassan II, pour sa part, s’était donc spécialement enrichi en trafiquant des drogues illicites. Cette activité était déjà sévèrement réprimée par la loi, y compris celle de son propre pays. Des tas de gens croupissent encore en prison au Maroc, en Espagne, en France ou ailleurs – qui ne sont au fond que ses sous-traitants – pendant que Sa Majesté reçevait dans ses palais les grands de ce monde. Et les grands de ce monde, flattés d’avoir été si bien reçus par un si grand monarque, s’en retournent dans leur pays et font des discours enflammés contre la drogue, cette hydre aux dents longues qui suce le sang de nos petits enfants.

Amis de 20 ans

Un de ces grands amis s’appelle Jacques Chirac. Un ami de vingt ans. Quelqu’un sur qui on peut compter. Jacques Chirac est un monsieur qui fait de la politique à un assez haut niveau. Il a été, entre autres choses, ministre de l’Intérieur, Premier ministre, puis il fut président de la République. Ces métiers-là permettent, parfois, d’être bien informé.

En France il existe une Brigade des stups, un Office central de répression du trafic international de stupéfiants (OCRTIS) et la DNRED, le service ‘intelligence’ de la Douane française. Ce sont de services qui ont beaucoup de moyens.

L’OGD est une petite organisation qui a peu de moyens. Pouvons-nous supposer un instant que ce que l’OGD a pu apprendre en enquêtant soit inconnu, à l’époque de Jacques Chirac ?

On sait aussi que le roi du Maroc, qui est un homme riche, a pour habitude de subventionner les partis politiques français. Ceci est spécialement utile, bien sûr, pendant les campagnes électorales. Et doublement utile lorsque ces campagnes sont difficiles, comme celle de Jacques Chirac contre Edouard Balladur.

Édouard Balladur, lui qui était aux manettes, fut soupçonné d’avoir financé une partie de sa campagne présidentielle de 1995 grâce à des rétrocommissions sur des contrats d’armement. L’aide que lui apporta son ministre du Budget, Nicolas Sarkozy, est une réalité! C’est l’affaire Karachi ! Il a été mis en examen depuis!

A peine élu, le premier acte du Génial président, avant même de faire péter des bombes à Mururoa, ce fut un petit voyage en Afrique, chez les amis.

La première étape de ce voyage fut la plus importante: le Maroc.

Jacques Chirac et Hassan II se sont retrouvés très cordialement. Ils ont conclu en un éclair un accord impressionnant qui consistait, entre autres choses, à doubler l’aide française au Maroc. Rien que ça.

Deux heures d’entretien confidentiel entre Chirac et son ami le dealer

Au nom des vingt années d’amitié les unissant, Son Altesse Royale Hassan II décora le Génial président de la plus haute distinction marocaine. Ils ont même eu l’occasion de parler du Rif et de ses « problèmes de développement économique et social« . Chirac s’est engagé à ce que la France soutienne plus particulièrement l’action du roi dans cette région.

Pour la petite histoire, il faut savoir que le roi a réussi à encaisser des milliards de dollars de la communauté internationale, sous prétexte de développer des cultures de substitution au cannabis dans le Rif. D’un côté il encaisse les subventions, de l’autre les surfaces de cultures s’étendent… Tout bénéfice! L’astuce a beau être éventée depuis un moment et faire sourire les spécialistes, c’est bien cette escroquerie-là que Chirac proposait de relancer auprès de la communauté européenne, pour un montant de plus de deux milliards de dollars cette fois…

En 36 heures de visite, le fringuant Président français Chirac a aussi trouvé le temps pour deux heures d’entretien confidentiel avec son ami le dealer…

On ne sait pas ce qu’ils se sont dit.

Le Pays-Bas concurrence ce juteux trafic

Ce qu’on sait en revanche, c’est que s’il n’y avait pas l’OGD – et « Le Monde » -, notre ami le roi serait peut-être soupçonné de n’être pas un très bon démocrate – mais l’affaire s’arrêterait là. Le pollen du cannabis marocain a beau embaumer jusqu’en Espagne – ainsi que c’était le cas cet été, à peu près en même temps que Chirac passait par là… -, motus et bouche cousue, personne n’oserait dire un mot.

Il vaut mieux. Quelqu’un a osé témoigner sur la complicité franco-marocaine dans le trafic de drogues. Il s’appelle Ali Bourequat.

L’asile politique lui a été accordé il y a quelques mois aux Etats-Unis. Il l’a obtenu en raison des persécutions subies en France du fait des dénonciations que contient son livre « Dix-huit ans de solitude : Tazmamart« , paru chez Lafon en 1993.

Charles Pasqua était encore ministre de l’Intérieur. Il semble que cet autre grand ami du roi du Maroc n’ait pas été en mesure de garantir la sécurité d’Ali Bourequat en France.

Bourequat osait simplement dénoncer les complicités entre la France de monsieur Pasqua et le Maroc de monsieur Hassan II dans le trafic de stupéfiants.

De retour à Paris, Jacques Chirac s’est cru autorisé à agresser le premier ministre néerlandais pour le « laxisme » dont fait preuve son pays en matière de drogues. En fait de laxisme, les Pays-Bas mènent une politique qui tend à la légalisation du cannabis, une légalisation qui mettrait fin au marché noir à colossales plus-values que permet la pseudo-prohibition des drogues. En plus, les Pays-Bas pratiquent une sorte de « tolérance » qui en fait le premier producteur européen de cannabis et donc, un concurrent du Maroc.

Assurance deal

Si Chirac, Pasqua et les patrons de la brigade des stups et de l’OCRTIS sont tellement remontés contre les Pays-Bas, c’est simplement parce qu’ils proposent une voie qui mettrait fin à leurs petites affaires, et qu’en attendant, elle fait concurrence à Son Altesse Royale, leur ami le dealer.

Pour bien comprendre tout ça, il faut savoir comment se passe le commerce entre le Maroc et les pays destinataires des drogues qu’il exporte. Un ami de l’OGD me racontait un jour comment, au cours d’une de ses enquêtes, il avait réussi à se faire passer pour un gros acheteur de haschisch, un investisseur en col blanc. On lui proposait alors deux formules : soit il achetait la marchandise et la faisait transporter à ses risques et périls, soit il payait l’assurance. On appelle ça « acheter la route« . La marchandise lui coûtait plus cher, mais il n’avait qu’à indiquer le point de livraison. L’assurance était totale. En cas de pépin – on ne sait jamais, on peut tomber sur un flic ou un douanier honnête -, la marchandise était remplacée sans qu’il ait à débourser un sou de plus, et livrée comme prévu à l’adresse indiquée.

Héroïne, terrorisme et médailles…

Pour compléter le tableau, il est utile de savoir aussi que le Maroc n’est plus spécialisé en cannabis depuis longtemps. Voilà des années qu’il a proposé à la Mafia internationale de profiter de son infrastructure et de ses excellentes capacités d’acheminement des drogues en Europe pour récupérer, d’abord le marché de la cocaïne, car les précurseurs entrent sans difficultés, puis celui de l’héroïne.

En ce qui concerne l’héroïne, le Maroc expérimente la culture de pavot – et maîtrise déjà sa transformation. Ainsi, ce pays n’est pas seulement le premier producteur de haschisch, mais vraisemblablement la première « plaque tournante » de drogues sur terre.

Que dire de plus ?

Ce sont les bases mêmes de l’ordre qui nous accable qui sont en cause. La politique criminelle dite de « prohibition » des drogues a d’ores et déjà sapé tout l’édifice. Il faut en changer d’urgence. Il n’y a plus de contrat social qui tienne dans de telles conditions.

  • Ramzi Ahmed Youssef, un Pakistanais de 27 ans, est soupçonné d’avoir organisé l’attentat contre le World Trade Center, en 1993, à New York – et d’avoir été sponsorisé par les « narcos » de son pays. Les hezbollahs de monsieur Hekmatyar, en Afghanistan, ont financé leur guerre en cultivant le pavot, transformé en héroïne, au Pakistan, avec l’aide des services secrets pakistanais, travaillant main dans la main avec la CIA (pour vaincre, à l’époque, l’armée rouge).

Les mêmes hezbollahs de Hekmatyar étaient, selon la DST, les organisateurs des attentats qui nous ont valu Vigipirate. Les poseurs de bombes qui accaparent la une des journaux ont été entraînés en Afghanistan, dans les camps de monsieur Hekmatyar, à côté de ses champs de pavot. Toujours selon la DST, ils auraient pris leurs ordres dans un bureau de Peshawar, et le communiqué revendiquant finalement ces attentats est arrivé au Caire en provenance de Lahore. Lahore, c’est au Pakistan. Un pays qui dispute à la Birmanie la place de premier producteur d’héroïne du monde.

Ce n’est pas la peine de faire semblant de combattre le terrorisme par Vigipirate quand on va prendre ses médailles chez le roi du Maroc.

Michel Sitbon

Source:

http://maroc-leaks.com/maroc-hassan-ii-notre-ami-le-dealer/

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DROGUE (Douane française): lettre ouverte à Monsieur Christian Eckert, ministre du Budget

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Monsieur le ministre,

La dernière importante saisie d’héroïne, 260 kilos, seulement due au hasard,  par les forces régaliennes vient une fois encore de nous démontrer que nos frontières sont de véritables passoires. Qu’un camion, immatriculé en Iran, puisse se balader en Europe avec un tel chargement est inacceptable  sachant que nous disposons des moyens nécessaires capables de contrôler pour le moins la totalité de ces camions plaqués avec cette origine.

L’Iran est un des pays de transit de l’héroïne vers les Balkans et le reste de l’Europe. Vous le savez et pourtant rien n’est vraiment décidé pour bloquer ces entrées de marchandise particulièrement dangereuse pour nos populations addictes à ces produits.

Quand il s’est agi de lutter contre les produits de contrefaçons, Pierre Mathieu Duhamel, ex DG de la Douane française, revenant d’un « pantouflage » chez LVMH pour devenir directeur du Budget de la France avait su sortir une directive pour que les forces douanières réorientent leurs actions contre la contrefaçon et cela au détriment de la lutte contre le narco-trafique.

Je vous demande instamment de bien vouloir demander à Guillaume Robert, le directeur de votre cabinet, puisque c’est lui qui est à la manœuvre, de sortir une directive pour réorienter l’action douanière avec mise en application immédiate.

La cellule d’études et de lutte contre les trafics illicites par conteneurs (CELTIC) pourrait prendre en charge ces contrôles sachant que nous disposons déjà de dispositifs de surveillance vidéo qui peuvent alerter de manière automatique.

Je suis certain que Madame Hélène Crocquevieille, la directrice générale de la douane française comme Monsieur Jean Paul Garcia de la DNRED ne feront aucune difficulté pour appliquer et motiver les agents des BSI et autres échelons DNRED.

Marc Fievet – NS 55 DNRED

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DNRED (provocation douanière): vers Caracas avec des « James Bond » des Douanes françaises…

dnredQuand le DI de la DNRED, Joseph Le Luarn, mentait effrontément… Mais ça, c’était hier!

De notre envoyé spécial à Toulouse

Elles avaient infiltré sans contrôle un trafic de cocaïne, leurs victimes ont été libérées. Une grosse tonne de cocaïne vient de retomber sur le bout des pieds de Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy, alors ministres de l’Intérieur et du Budget dont dépendent les douanes; ces Balladuriens avaient pu se proclamer champions de la lutte antidrogue après la saisie près de Toulouse, en janvier 1994, de deux stocks de 171 et 881 kilos de pure cocaïne colombienne.
Le tribunal correctionnel qui jugeait cette semaine les trois Italiens interceptés avec la marchandise vient de souffler sur ce qui n’apparaît plus désormais que comme un montage grand’guignolesque à visée auto publicitaire. Les trois inculpés en question sont ressortis hier libres et acquittés du palais de justice de Toulouse.
L’histoire a commencé vers Caracas avec des James Bond des Douanes françaises infiltrant un réseau international de cocaïne. Elle s’est terminée prés de Toulouse par l’arrestation des malfrats et l’opportune disparition dans le feu de l’action des fonctionnaires infiltrés. Le 21 janvier 94, alors que LIBERATION racontait cet épisode, le patron national de ces services, Joseph Le Luarn, affirmait que cette version des faits n’était qu’une  » affabulation rocambolesque  » et que les très valeureux services policiers et douaniers de l’Etat ne devaient cette « prise historique » qu’à leur travail persévérant et à un « coup de fil anonyme ».
Savoir si le réseau était effectivement infiltré ou non est d’importance pour la justice. L’article 67 bis du code des Douanes autorise bien le travail de taupes mais cette sorte d’opération ne vaut devant les tribunaux qu’à la condition expresse que toutes les autorisations, y compris celle de la chancellerie, figurent dans la procédure pénale. Ce qui, en l’occurrence, n’était pas le cas.
Le président Ducassé était déjà fatigué de voir son procès patauger dans les contradictions. Il a fini par prendre la mouche en entendant les douaniers cités par les avocats avouer au tribunal que « oui », finalement  » qu’il s’agissait bien d’un coup monté depuis le début ». Du coup, il a fait citer le procureur de la République Francis Fréchet, qui a confirmé à la barre avoir lui-même donné le feu vert avec l’accord de son ministère. Il précisait encore qu’il avait choisi de ne pas produire les documents adéquats lors de l’instruction dans le seul but de préserver la vie de ces fonctionnaires de la lutte antidrogue. Silence dans le prétoire…Le président Ducassé lui a alors incidemment fait remarquer qu’existe pourtant la « cancellation », l’entourloupe légale qui consiste par prudence à masquer le nom de ce genre d’agents très spéciaux. Le propos a paru se perdre dans les oreilles du procureur.
« C’est le retour des lettres de cachet! ». Les avocats des trois contrebandiers arguant de la « vérité nécessaire des actes de justice », sont tout de suite montés sur leurs grands chevaux ; rien ne permettait selon eux, de juger du degré de responsabilité de leurs clients qui pourraient certes ressembler à des caïds de la cocaïne mais aussi n’être que trois lampistes manipulés dans un trafic organisé de bout en bout depuis la France. Le substitut du procureur avait réclamé dix ans de prison pour chacun des Italiens. Le tribunal a préféré faire comme si cette histoire n’avait jamais existé.

Le parquet a décidé de faire appel.

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« L’économie mafieuse et criminelle internationale » par Alexi Coskun

Recherches internationales, n° 99 Par Alexi Coskun

Alors que plusieurs affaires judiciaires relatives à la fraude fiscale et à des délits financiers ont émaillé le gouvernement français et le principal parti du droit français, l’UMP, ce numéro permet d’approfondir certaines des thématiques les plus brûlantes au cœur de l’actualité.

Avec sa contribution « Dans les eaux glacées de la finance criminelle », Jean-François Gayraud revient sur les mutations du système capitaliste et de l’inclusion même en son sein de la fraude et de la corruption comme pierre angulaire de son fonctionnement. Des techniques comme la titrisation, ou les manipulations frauduleuses du trading à haute fréquence étant stigmatisées par l’auteur comme permettant de légitimer une sorte de délit d’initiés.

Deux articles doivent être lus en commun, ceux de Vincent Piolet « Paradis fiscal, combien de définitions ? » et du syndicaliste Jean-Christophe Le Duigou, « Des paradis fiscaux aux places financières offshore » car ils permettent de traiter d’une problématique clé pour l’ensemble de l’activité productive mondiale, celle de l’évasion fiscale et monétaire. Les difficultés à définir la notion même de paradis fiscal ainsi que l’hypocrisie du G20 qui avait, sous l’égide de Nicolas Sarkozy, décrété la fin des paradis fiscaux en imposant à ceux-ci de simplement lier des conventions avec douze autres États y sont mises en exergue. S’il n’existe pas de définition juridique d’un paradis fiscal, si une telle entreprise de qualification oblige à des considérations géopolitiques, retenons a minima le faisceau d’éléments qualificatifs proposé par l’OCDE et présenté par Jean-Christophe Le Duigou, qui souligne quatre critères : « des impôts inexistants ou très bas, une absence de transparence des opérations réalisées, une législation empêchant l’échange d’informations avec les autres administrations et enfin l’acceptation de l’existence de sociétés ayant une activité fictive ». L’OCDE classe les paradis fiscaux en trois listes noires, grise et blanche en fonction de l’implication des pays dans ces différentes caractéristiques. Ce qu’il est intéressant de comprendre, toujours dans ce même texte, c’est que les paradis fiscaux sont devenus une véritable « colonne verticale de l’économie mondiale » ; puisque près de 55 % du commerce international passe par les paradis fiscaux qui ont ainsi dépassé leur seule vocation initiale d’optimisation fiscale. On soulignera la contribution de Belaid Abrika « La corruption, une gangrène mondialisée » qui souligne que 3 % des échanges internationaux sont aujourd’hui détournés, ce qui équivaut à une somme de 1 000 milliards de dollars annuels. Il est ici utile de tracer un parallèle entre parasitisme du capital et de la production et appropriation indue de richesses au travers de la corruption qui empêche le développement et la pleine expression des forces productives.

Le texte de José Luis Solis Gonzalez « La violence au Mexique : État Narco, organisé et “groupes d’autodéfense” communautaires dans l’État de Michoacán » permet encore d’illustrer l’actualité tragique de ces derniers jours, à savoir la disparition de 43 étudiants mexicains. Le lecteur y trouvera une approche politique et économique des phénomènes d’implication du narcotrafic dans la bourgeoisie et les institutions mexicaines, de production de cocaïne et de la violence qui en découle ainsi que de la résistance populaire organisée face à cette violence.

La lecture de ce numéro est donc indispensable à tout esprit voulant étoffer son recul critique et améliorer sa compréhension du monde contemporain.

La Revue du projet n°43, janvier 2015.

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